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Justice : la servitude pénale à perpétuité accordée à trois sujets américains

Une commutation de la peine de mort en celle de servitude pénale à perpétuité a été accordée à Marcel Malanga Malu,Taylor Christa Thomson et Zalman Polun Benjamin, tous citoyens américains, condamnés dans l’affaire de tentative de coup d’Etat étouffé du 19 mai 2024 en République démocratique du Congo (RDC), aux termes d’une ordonnance présidentielle portant mesure individuelle de grâce lue, mardi soir, à la télévision publique par Tina Salama, porte-parole du Chef de l’État congolais.
« Ordonnance portant mesure individuelle de grâce (…) vu le recours en grâce formulé en faveur des intéressés par le ministère public et sur proposition du ministre d’Etat de la Justice et garde des sceaux, ordonne : la commutation de la peine de mort en celle de servitude pénale à perpétuité est accordée à Marcel Malanga, Teylor Christo Thompson, Zalman Polun Benjamin, tous sujets américains, condamnés le 27 janvier 2025, par décision judiciaire », a lu tour à tour, Tina Salama. 35 sur les 37 prévenus jugés en appel pour terrorisme dans l’affaire du coup d’État étouffé du 19 mai 2024 en RDC, avaient été condamnés à la peine de mort par la Cour militaire de Kinshasa-Gombe, siégeant à la prison de Ndolo. Par ailleurs, la Cour militaire de Kinshasa-Gombe a acquitté deux prévenus. Lesdits prévenus avaient organisé le 19 mai 2024 un mouvement insurrectionnel qui consistait à renverser le pouvoir de Félix Tshisekedi, en s’attaquant à certains endroits stratégiques, notamment le Palais de la nation pour déclarer la prise de pouvoir par feu Christian Malanga, chef des assaillants, tous appartenant au mouvement «New Zaïre».
Nomination à la magistrature et promotion en grade dans l’armée
Dans la même série d’ordonnances lues par Mme Tina Salama, le Chef de l’Etat a procédé à la nomination des magistrats civils du ministère public au grade des substituts du procureur et magistrats militaires du ministère public au grade des substituts de l’auditeur militaire de garnison. Au niveau de l’armée, deux officiers généraux ont été promus au grade de lieutenant général des FARDC et autres promus au grade de général-major des FARDC. Par ailleurs, le Chef de l’Etat a signé une autre ordonnance portant convocation de la 12ème session de la conférence des gouverneurs de province. « Est convoquée à Kolwezi dans le Lualaba en République démocratique du Congo du 10 au 13 juin 2025 la 12ème conférence des gouverneurs de province. Le thème retenu : la santé comme facteur de cohésion sociale et du développement durable des provinces », a-t-on lu.
ACP/
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Forum national des Droits humains : « Il n’y aura pas de paix tant que les droits de l’homme seront violés en RDC », déclare Samuel Mbemba

Le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a ouvert officiellement, ce jeudi 9 octobre 2025, les travaux de la première édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a appelé à une prise de conscience collective face aux graves violations des droits humains dont est victime la population congolaise depuis plusieurs décennies, rappelant que « la paix mondiale reste impossible tant que les droits de l’homme sont bafoués quelque part dans le monde », citant ainsi le juriste René Cassin.
« Comment comprendre le silence du monde quand plus de dix millions de Congolais ont été massacrés, des femmes violées, des enfants orphelins, des familles détruites ? », s’est-il interrogé, dénonçant l’indifférence internationale et le manque de justice face aux atrocités subies par le peuple congolais.
Le ministre des droits humains a tenu à rendre hommage au Président de la République pour son engagement constant en faveur de la promotion et de la protection des droits humains. “Tout le mérite revient au Chef de l’État pour son leadership et sa détermination à traduire les principes de la Constitution en actions concrètes”, a-t-il affirmé.
Il a cité, entre autres, la gratuité de l’enseignement de base, la maternité gratuite et la mise en place de la couverture santé universelle comme des avancées majeures issues de cette volonté politique.
Au cœur de cette première édition du Forum, deux chantiers majeurs ont été évoqués : l’implémentation de la justice transitionnelle et le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost, terme désignant les génocides commis sur le territoire congolais.
“Ce forum marque le point de départ d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et la société civile pour construire un narratif commun sur les atrocités vécues et engager un plaidoyer unifié”, a déclaré le ministre, appelant les participants à “un sens élevé de patriotisme” et à “un engagement total dans ce combat pour la vérité et la justice”.
Le ministre a également dénoncé une “campagne médiatique orchestrée” contre le FONAREV, l’établissement public chargé d’accompagner les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité.
Selon lui, cette campagne viserait à détourner l’attention du plaidoyer congolais pour la reconnaissance des génocides. “Il est facile de déceler l’origine de ces attaques : le Rwanda de Paul Kagame, responsable de nombreux massacres sur notre sol”, a-t-il déclaré, citant des localités comme Mwenga, Kasika, Makobola, Kishishe, Tingi Tingi et Rutshuru, encore marquées par ces drames humains.
En conclusion, Samuel Mbemba Kabuya a invité les participants à “transformer la douleur collective en moteur d’action”, soulignant que la mémoire des victimes “ne doit pas être une simple commémoration, mais un engagement durable pour que justice soit rendue”.
“Ce forum est notre devoir moral envers ceux qui ne peuvent plus parler”, a-t-il martelé, avant de souhaiter plein succès aux travaux dont les recommandations, espère-t-il, guideront la politique nationale des droits humains.
Dorcas Mwavita