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Journée mondiale de l’aide humanitaire : l’ONU appelle au renforcement de la protection des civils en RDC

En marge de la journée mondiale dédiée à l’Aide humanitaire, ce lundi 19 août 2024, Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC a invité le monde entier à la protection de la population civile dont les humanitaires.
Cette action permettrait selon lui, d’apporter de l’aide aux groupes défavorisés partout dans le monde, et en République démocratique du Congo en particulier.
Ce message tombe à point nommé pour la RDC, où la population et les humanitaires sont victimes de plusieurs attaques en cette période dans la partie Est du pays.
Dans son communiqué, le coordonnateur de l’ONU en RDC est revenu sur les récentes attaques dont les travailleurs humanitaires ont été victimes dans les six premiers mois de l’année en cours, faisant un bilan de 6 humanitaires tués, 11 enlevés et 200 incidents ciblant directement les humanitaires sur terrain.
Pour les civils, entre janvier et juillet, plus de 630 personnes ont été tuées dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Ce bilan fait une démonstration des défis auxquels sont confrontés la population civile en RDC.
Pour Bruno Lemarquis, “Agir pour l’humanité” est une dénonciation des attaques subies par la population, spécialement celle engagée dans l’action humanitaire et du silence dont fait preuve le monde face à ces événements tragiques.
“Malgré la gravité de ces tueries et de ces souffrances le monde ne s’est pas suffisamment indigné face à cette situation catastrophique. Cette absence d’indignation collective, cette tolérance, remet profondément en question notre humanité et notre capacité à prévenir et à agir contre la violence systématique qui décime des vies innocentes”, a-t-il déclaré.
En outre, l’Aide humanitaire en RDC erre à répondre au plan humanitaire puisque seulement 35% ont été financés. Ce qui signifie que plusieurs personnes vulnérables ne reçoivent pas de l’aide.
Qu’à cela ne tienne, les Nations-Unies et les ONG locales réaffirment leur engagement pour aider les groupes frappés des crises en collaboration avec les autorités nationales.
Grâce Mongo Aungi ( Stagiaire UCC/ CONGOPROFOND.NET)
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« XX », 8è album de Fally Ipupa : 20 ans de règne entre mythe populaire et machine culturelle

L’annonce de son huitième album solo, XX, prévue pour 2026, n’est pas qu’un simple événement musical. Elle marque une étape symbolique dans le parcours d’un artiste devenu, au fil du temps, une véritable institution culturelle. Vingt ans après « Droit Chemin », Fally Ipupa continue d’incarner, pour beaucoup, la réussite artistique à la congolaise, un mélange d’audace, de discipline et d’intuition marketing.
De la rumba à la pop mondiale : une métamorphose maîtrisée
Difficile d’évoquer la scène musicale africaine contemporaine sans mentionner le nom de Fally Ipupa. De ses débuts auprès de Koffi Olomidé aux sommets des charts internationaux, l’artiste a su transformer la rumba congolaise en un produit exportable, moderne, et séduisant pour un public mondial.
Mais cette évolution n’a pas été sans controverse. Certains puristes de la rumba y voient une dilution de l’essence du genre, quand d’autres saluent au contraire son génie d’adaptation. Fally, lui, semble avoir compris très tôt que pour survivre dans un monde globalisé, il fallait évoluer sans renier ses racines.
XX, entre gratitude et repositionnement artistique
Dans son message d’annonce, empreint de reconnaissance, Fally Ipupa présente XX comme « un merci, un hommage à tout ce que nous avons vécu ensemble ». Ce ton introspectif laisse entrevoir un album personnel, peut-être plus conceptuel, où l’artiste revisite son parcours et ses influences.
Mais au-delà de la célébration, XX interroge : Fally Ipupa cherche-t-il à consolider son statut d’icône africaine ou à s’imposer définitivement sur la scène internationale ? Car derrière chaque sortie, chaque collaboration, chaque image calculée, se dessine une stratégie : celle d’un artiste qui ne veut pas être enfermé dans une case, ni celle de la rumba, ni celle de l’afrobeats.
Un phénomène social et générationnel
Fally Ipupa ne fait pas que chanter ; il incarne un rêve collectif. En République démocratique du Congo comme dans la diaspora, il symbolise la réussite par le talent et la persévérance, un modèle accessible à une jeunesse en quête de repères.
Sa longévité intrigue : comment un artiste issu d’un écosystème souvent miné par les querelles, la précarité et le manque de structuration a-t-il su bâtir une carrière aussi solide ?
La réponse tient sans doute à sa discipline rare, mais aussi à son sens du public. Fally comprend la foule, ses désirs, ses codes, ses émotions. Il ne la suit pas, il la précède.
Le Stade de France : consécration ou provocation ?
Le concert annoncé pour le 2 mai 2026 au Stade de France sera, sans doute, le point d’orgue de cette célébration. Un rêve que peu d’artistes africains ont accompli. Mais cette performance sera aussi un test : celui de la capacité de la musique congolaise à s’imposer sur les plus grandes scènes mondiales sans perdre son âme.
Pour certains, cette ambition traduit une fierté nationale légitime. Pour d’autres, elle révèle une tension : celle d’un artiste entre la fidélité à son public congolais et la tentation de la reconnaissance internationale.
Désiré Rex Owamba