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Jeux de la Francophonie Kinshasa 2023 : Un budget opérationnel de 20 millions USD et de 30 millions USD destinés à l’investissement sont déjà réservés
Une délégation de la RD Congo représentée par Didier Mazenga Mukanzu, ministre de la Coopération régionale et de la Francophonie; Mme Bestine Kazadi, représentante spéciale du président Felix Tshisekedi auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et Isidore Kwandja Ngembo, directeur national des Jeux de la Francophonie de Kinshasa, a tenu une conférence de presse, le jeudi 17 novembre 2022, en la salle de presse du village de la Francophonie de Djerba en Tunisie. Cette délégation a rassuré les journalistes de différents médias, que la RD Congo a mis tous les moyens possibles pour la réussite des IXemes jeux de la francophonie, qui se tiendront à Kinshasa, du 28 juillet au 6 Août 2023.
À en croire cette délégation, le président Felix Tshisekedi s’est impliqué personnellement pour la réussite de ces Jeux. Et ce dernier a instruit son Premier Ministre, Sama Lukonde, de coordonner les activités de cet événement sportif et culturel. Un rapport est transmis, chaque vendredi, à ce leadership lors du conseil des ministres.
Un budget opérationnel de 20 millions de dollars est déjà réservé pour l’organisation et un budget de prêt de 30 millions de dollars destiné à l’investissement est également réservé, en vue de doter la RD Congo des infrastructures viables aux normes internationales. Déjà trente-deux pays membres de la francophonie ont affirmé leur participation à ces jeux de Kinshasa, à entendre M. Isidore Kwandja. Lors de ces jeux de la Francophonie, hormis les activités sportives l’on aura également des concours culturels. Sur l’échiquier des activités sportives l’on compte des disciplines telles que l’athlétisme, le cyclisme, le basket-ball, le football, le judo, l’athlétisme handisport, les luttes africaines et libre, le tennis de table et le cyclisme sur route. En outre, le comité organisateur de la RD Congo va présenter une nouvelle discipline, le ‘’Nzango’’, qui pourrait être adopter et s’internationaliser.
Par ailleurs, des jeunes congolais se préparent pour rafler la majorité de médailles lors de ces jeux de Kinshasa, qui se veulent inclusifs, selon M. Didier Mazenga Mukanzu. Des Congolais en provenances des 26 provinces vont se mobiliser pour lever plus haut l’étendard national.
Le comité d’organisation de la RD Congo est suivi par le CIJF, Comité International des Jeux de la Francophonie. Il bénéficie également de l’expertise de la Fifa et de la Fiba sur le plan technique.
À l’issue de la conférence de presse, la délégation de la RD Congo a visité différents stands du village de la Francophonie, en commençant par le stand de la RD Congo. Il est un rituel lors du Sommet de la Francophonie, que le pays hôte mette en place un village de la francophonie, qui est un espace où différent pays membres expose sa richesse culturelle, économique, technologique … mais également des opportunités qu’offre ce pays francophone pour les autres pays membres.
Ce 18ème Sommet de la Francophonie se tient cette année à Djerba (Tunisie) les 19 et 20 novembre 2022. Elle a pour thème « Connectivité dans la diversité : le numérique vecteur de développement et de solidarité dans l’espace Francophone ». Le sommet de la francophonie est la plus haute instance de cette organisation, qui réunit des chefs d’États, des gouvernements et des organisations internationales.
Pour rappel, ce sommet a été reporté à deux reprise, en 2020 pour des raisons de la pandémie de la Covid et en 2021 pour des raisons diplomatiques. Les résolutions issues de ce sommet sont plus qu’attendues, d’autant plus qu’elles doivent donner la position de cette organisation sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les assassinats des chefs d’État en Afrique, ainsi que des coups d’états qui se multiplient.
Enjeux politiques du Sommet
Ce sommet ne serait-il pas une occasion pour la France de donner une nouvelle ligne de conduite aux différents pays membres. Certains analystes parlent de la vulnérabilité de la France face à la Russie, qui s’illustre par les échanges entre les présidents Russe, Vladimir Poutine et Français, Emmanuel Macron, par cette table de plusieurs mètres qui séparait les deux dirigeants.
Il est plus que nécessaire d’aborder en toute transparence la question de l’invasion de la RD Congo par le Rwanda, un pays anglophone dont l’ancien ministre des affaires étrangères dirige actuellement l’Organisation Internationale de la Francophonie. Si la Francophonie n’use guère le principe d’équité vis-à-vis de la RDC, cette dernière pourrait suspendre librement son adhésion à cette organisation ou mettre un trait à ses activités. La RD Congo est le premier pays francophone par le nombre d’habitant qui parle français.
Les enjeux de ce sommet de Djerba sont très stratégiques, sécuritaires et de positionnement. Le choix de la ville de Djerba est pensé de par sa position à la méditerranée. C’est une île angélique dont on retrouve des palmiers et des plages de sables purs. Ces habitants sont vrais dans leurs sourire, de tempérament calme et accueillant. Cette ville historique compte des monuments séculaires. Elle est le carrefour de la religion juive, chrétienne et musulmane.
Samuel Nsimba/Envoyé spécial CONGOPROFOND.NET à Djerba
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Le tribalisme institutionnel en RDC : un frein majeur au développement national
La République Démocratique du Congo (RDC), pays d’une immense diversité ethnique et culturelle, fait face à un défi de taille : le tribalisme institutionnel. Ce phénomène, s’est amplifié ces dernières années et constitue un obstacle majeur au développement harmonieux du pays. Notre analyse se penche sur la manière dont cette pratique s’est enracinée dans les sphères religieuses et académiques, deux piliers essentiels de la société congolaise.
L’héritage colonial et ses répercussions actuelles
L’histoire de la RDC est profondément marquée par son passé colonial. La stratégie du “diviser pour régner” employée par les autorités belges a laissé des cicatrices durables dans le tissu social du pays. Cette politique a exacerbé les divisions ethniques, créant un terrain fertile pour le tribalisme qui persiste jusqu’à aujourd’hui.
Les données démographiques, bien qu’anciennes, témoignent de la complexité ethnique du pays. Le dernier recensement officiel, datant de 1984, dénombrait plus de 350 groupes ethniques distincts. Cette diversité, qui pourrait être une source de richesse culturelle, est souvent instrumentalisée à des fins politiques et économiques.
Les communautés religieuses : un miroir des divisions ethniques
Les grandes communautés religieuses de la RDC, notamment les églises évangéliques, sont au cœur de cette problématique. Des observations sur le terrain et des analyses de la composition des organes de direction de ces institutions révèlent une tendance inquiétante à la surreprésentation de certains groupes ethniques.
Prenons l’exemple de la Communauté Baptiste du Centre de l’Afrique (CBCA), une institution majeure dans l’est du pays. Bien qu’opérant dans une région multi-ethnique, la composition de ses instances dirigeantes semble favoriser de manière disproportionnée les membres d’une ethnie particulière.
De même, la Communauté Presbytérienne de Kinshasa (CPK), qui se veut une église nationale, présente une structure de leadership qui reflète une forte concentration régionale, avec une majorité de ses cadres supérieurs provenant d’une seule province.
Ces pratiques, loin d’être isolées, semblent être répandues dans de nombreuses institutions religieuses à travers le pays. Elles soulèvent des questions importantes sur l’inclusivité et l’équité au sein de ces communautés, censées promouvoir l’unité et l’égalité.
Le monde académique : reproduction des schémas tribaux
Le secteur de l’enseignement supérieur n’échappe pas à cette dynamique. Des observations dans plusieurs universités majeures du pays, tant publiques que privées, mettent en lumière des schémas similaires de favoritisme ethnique.
L’analyse de la composition du corps professoral et des postes administratifs dans certaines institutions révèle une surreprésentation flagrante de certains groupes ethniques. Cette situation est particulièrement prononcée dans les universités régionales, où le corps enseignant et l’administration reflètent souvent la composition ethnique locale, au détriment de la diversité nationale.
Cette pratique a des conséquences graves sur la qualité de l’enseignement et de la recherche. Elle limite la diversité des perspectives, freine l’innovation et perpétue un système où le mérite est souvent secondaire par rapport à l’appartenance ethnique.
Impact sur le développement national
Les répercussions du tribalisme institutionnel vont bien au-delà des murs des églises et des campus universitaires. Elles affectent profondément le développement économique et social du pays dans son ensemble.
Les indicateurs de développement placent systématiquement la RDC parmi les pays les moins avancés. Selon l’Indice de Développement Humain, la RDC se classe régulièrement dans le dernier quart du classement mondial. Bien que de nombreux facteurs contribuent à cette situation, le tribalisme institutionnel joue un rôle non négligeable en entravant la méritocratie et l’allocation efficace des ressources humaines.
Dans le secteur privé, des enquêtes menées auprès d’entrepreneurs révèlent que la discrimination basée sur l’origine ethnique reste un obstacle majeur dans l’accès aux opportunités d’affaires et aux financements. Cette situation freine l’innovation et la croissance économique, privant le pays de talents et d’idées qui pourraient contribuer à son développement.
Le jeu dangereux des alliances politiques
L’analyse des nominations à des postes clés au sein des institutions religieuses et académiques révèle souvent des coïncidences troublantes avec les changements politiques au niveau national ou provincial. Ces observations suggèrent l’existence d’un système d’échange de faveurs entre certaines communautés religieuses, des universités et le pouvoir politique.
Ce système de clientélisme basé sur l’appartenance ethnique perpétue un cercle vicieux où le mérite et les compétences sont relégués au second plan. Il contribue à maintenir en place des structures de pouvoir qui ne reflètent pas la diversité du pays et ne servent pas nécessairement ses intérêts à long terme.
Vers des solutions : initiatives et perspectives
Face à ce constat, des voix s’élèvent dans la société civile congolaise pour demander un changement. Des propositions émergent, telles que l’instauration de quotas ethniques dans les institutions publiques et parapubliques pour garantir une représentation équitable de toutes les communautés.
Certaines universités ont commencé à mettre en place des programmes visant à promouvoir la diversité ethnique au sein de leur corps enseignant et étudiant. Bien que ces initiatives soient encore à leurs débuts, elles représentent un pas dans la bonne direction.
L’inclusion : un défi pour l’avenir de la RDC
Le tribalisme institutionnel en RDC est un phénomène complexe, profondément enraciné dans l’histoire et la culture du pays. Son éradication nécessitera des efforts concertés de la part de tous les acteurs de la société congolaise.
La lutte contre cette pratique est essentielle pour l’avenir du pays. Elle est indispensable pour garantir l’égalité des chances pour tous les Congolais, indépendamment de leur origine ethnique, et pour permettre au pays de tirer pleinement parti de la richesse de sa diversité.
Le chemin vers une société plus égalitaire et méritocratique sera long, mais il est crucial pour la cohésion nationale et le développement durable du pays. Les années à venir seront déterminantes pour voir si la nation congolaise saura relever ce défi et transcender ses divisions pour construire un avenir commun prospère.
Franck Tatu
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