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Ituri : un millier des morts suite aux violences depuis 2017
Dans son rapport intitulé « RD Congo : en finir avec la violence cyclique en Ituri», publié ce mercredi 15 juillet 2020, International Crisis Group révèle que près de 1.000 personnes sont mortes et un demi million de déplacés suite aux violences dans la province d’Ituri au Nord-Est de la République démocratique du Congo, depuis décembre 2017.
Les attaques initialement localisées dans le territoire de Djugu ont d’abord opposé les deux principales communautés de l’Ituri, les Hema et les Lendu. Selon le rapport, les milices Lendu ont ciblé les Hema, puis l’armée nationale, avant de s’en prendre aux territoires voisins de cette province. Des acteurs externes, y compris de la province du Nord-Kivu et des pays avoisinants, sont également impliqués dans ce conflit.
Afin d’enrayer une escalade dangereuse, selon International Crisis Group, le gouvernement congolais devrait privilégier une stratégie visant à négocier la reddition des milices Lendu, tout en soutenant un dialogue plus vaste entre les Hema, les Lendu, et d’autres communautés de l’Ituri.
Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, devrait simultanément travailler avec les pays voisins pour qu’ils cessent tout appui aux assaillants dans cette région.
International Crisis Group fait voir que la crise actuelle se distingue du conflit de 1999-2003 en Ituri, au cours duquel les communautés Hema et Lendu avaient participé à des massacres de grande ampleur, par milices interposées. Contrairement au conflit précédent, bien que les assaillants soient recrutés essentiellement dans la communauté Lendu et réunis, pour la plus part, au sein de d’une association de milices, la Coopérative pour le développement du Congo(CODECO), les notables Lendu n’assument pas la paternité de ces milices.
Pendant ce temps, la réponse militaire du gouvernement a montré ses limites et le scénario d’une escalade inter communautaire plus généralisée ne peut être écarté, poursuit le rapport. Les milices Lendu continuent de se renforcer. Les Hema n’ont jusqu’à présent, pas organisé de représailles systématiques, mais n’excluent pas de mobiliser leurs jeunes si les attaques se poursuivent. L’organisation de jeunes Hema en groupes d’autodéfense qui érigent des barrages sur les routes de l’Ituri devrait alerter sur le risque d’une forte communautarisation du conflit.
Une main noire invisible du M23…
International Crisis Group indique que le conflit en Ituri pourrait avoir de multiples répercussions. Les violences qui ont frappé la province ont déjà attiré certains acteurs violents du Nord-Kivu voisin, épicentre de l’insécurité dans l’Est du Congo. Les membres d’anciens mouvements rebelles, y compris quelques cohortes du M23, basés en grande partie en Ouganda, auraient également cherché à profiter des tensions ethniques en Ituri et au Nord-Kivu pour se mêler au conflit.
Cette dynamique exacerbe en outre les tensions entre l’Ouganda et le Rwanda, qui ont tous deux joué un rôle important dans la guerre de l’Ituri de 1999-2003 et s’accentue aujourd’hui, car ces deux pays appuient mutuellement les groupes armés dans l’Est du Congo.
Delphin Mupanda/CONGOPROFOND.NET
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Santé
Une gestion de la Santé Publique à la sauce Congolaise : Monkey-Pox et l’horreur à Masina
Lorsque l’on évoque les conditions de santé publique en RDC, on pourrait s’attendre à des récits tragiques, à des cris de détresse, à une colère légitime face aux manquements d’un système qui semble avoir oublié son devoir envers ses citoyens. Mais que dire alors de la gestion de la Monkey-Pox au centre Socimex à Masina Quartier 3 ?
Un véritable chef-d’œuvre d’ineptie et d’irresponsabilité qui frôle l’indécence. Imaginez un instant des malades entassés dans une pièce sans fenêtres, sans toilettes, sans urinoirs. Une véritable cellule d’isolement pour les malheureux, où l’on pourrait croire que la maladie n’est pas le seul fléau à affronter. L’odeur, la crasse, le manque d’hygiène sont autant de témoins d’une gestion calamiteuse qui fait frémir.
Si vous pensiez que la maladie était le pire des maux, attendez de voir comment on traite ceux qui souffrent. Le gouvernement congolais, et en première ligne le Ministre de la Santé Roger-Samuel Kamba, semble avoir décidé que la dignité humaine était un luxe dont on pouvait se passer. Il est ahurissant de constater que dans la capitale, au cœur de l’action, des Congolais soient livrés à eux-mêmes.
Des malades qui sont traités comme des animaux, obligés à vivre dans des conditions infra-humaines. Que dire alors de ceux qui se trouvent dans des provinces reculées, dans des recoins inaccessibles ? Si ces malades à Masina sont déjà traités comme des pestiférés, que peut-on imaginer pour ceux qui sont encore plus isolés ? C’est indécent et indigne de notre pays.
On peut légitimement se demander si le gouvernement a seulement un plan, ou s’il navigue à vue, avec une nonchalance déconcertante. Monsieur Roger-Samuel Kamba, ce ministre qui semble avoir pris la santé publique pour une farce, doit se poser la question suivante : où est le respect des droits humains dans cette débâcle ? Le comble est que notre Ministre de la Santé est satisfait de son travail.
Son attitude indifférente, presque désinvolte, en dit long sur la perception qu’il a de sa fonction. Faut-il vraiment qu’il attende que la situation devienne encore plus catastrophique avant d’agir ? La santé des Congolais ne devrait pas être une option, mais une priorité. Il est grand temps que des responsabilités soient établies et que des sanctions soient prononcées.
L’inaction devant un tel désastre est tout simplement inacceptable. Les Congolais méritent mieux que cette gestion calamiteuse, et il est temps que ceux qui sont censés veiller sur leur bien-être soient appelés à rendre des comptes. La santé n’est pas un jeu, et encore moins un terrain de jeu pour l’incompétence. La vidéo devenue virale est révoltante.
Dans un pays où la dignité humaine devrait primer, il est déconcertant de voir à quel point la vie de ceux qui souffrent est traitée avec tant de désinvolture. La Monkey-Pox n’est pas qu’une maladie ; elle est le reflet d’un système qui, à tous les niveaux, doit se remettre en question. Un incompétent est comme un bateau sans gouvernail : il dérive sans but et finit toujours par sombrer.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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