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Irumu : la radio Amani cambriolée à Komanda, 2 ordinateurs et des portables emportés

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Des hommes non autrement identifiés ont cambriolé la station de la radio communautaire Amani de Komanda, une entité située à plus ou moins 70 kilomètres au sud de Bunia en territoire d’Irumu. C’était dans la nuit du vendredi 05 au samedi 06 février 2021.

Timothée OMARI, responsable de cette station radio qui nous alerte, dresse un bilan de deux ordinateurs ainsi que trois téléphones volés par ces larrons qui se sont faufilés dans une fenêtre pour entrer dans la maison.

À en croire notre source, ce cas de cambriolage vient handicaper le fonctionnement de la radio car l’une des machines emportées contient les données de plus de 5 ans d’existence de cette chaîne et l’autre appartenait à la rédaction servant au traitement des informations, etc.

 » Effectivement l’événement malheureux qui nous est survenu dans la nuit du vendredi à ce samedi nous effraie. Cet événement handicape le fonctionnement de la RCA/Komanda où l’on enregistre la perte de deux ordinateurs et trois portables. Le technicien qui a passé nuit à la radio nous révèle que les malfrats ont usé d’une fenêtre pour pénétrer sans qu’il n’attende « , nous relate Timothée OMARI, directeur général de la radio communautaire Amani de Komanda.

Ce dernier s’étonne du fait que ce cambriolage s’est opéré dans un endroit aussi proche tant du bureau de la police que de l’armée de la zone.

Mais toutefois, il interpelle les services sécuritaires à bien faire son travail tout en soulignant que la radio communautaire Amani vient de porter plainte contre inconnu afin de dénicher les auteurs de cet acte ignoble.

Il a profité de l’occasion pour appeler les hommes de bonne volonté de venir à rescousse de cette radio pour pérenniser ses objectifs assignés.

Congoprofond via lavoix de l’Ituri

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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