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Insécurité à Rutshuru : 4 membres d’une même famille tués, ce mercredi, par balles à Buhunda

Dans la nuit du mardi à ce mercredi 16 septembre, des hommes porteurs d’armes à feu vêtus en tenue civile ont mené une opération à Buhunda, proche de la cité de Kiwanja à Rutshuru, localité de la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo.
Selon nos confrères sur place, ces malfrats ont tiré à bout portant sur toute une famille qui était à table. C’est vers 21h30′ heures locales.
Kabuo Dénise Kavusa, la mère de la maison, son bébé Kakule Kombi (1an), Muhindo Kombi Isidore jeune garçon, et la grand-mère sont les 4 personnes abattues.
Deux blessés ont été enregistrés. Il s’agit d’une fille de la place qui a reçu des balles dans son bas-ventre, et un garçon voisin à sa jambe droite contenant encore des plâtres.
Ils sont tous d’une même famille résidant sur l’avenue Intercoop, cellule Buturande 1er.
Pour le moment, les corps des victimes ont été enlevés à ce lieu par la PNC vers la morgue à Rutshuru, venue quelques minutes après le drame.
Pour rappel, ce nouveau cas de meurtre intervient pendant que la population de Kiwanja continue à alerter sur la présence d’un groupe armé à ses alentours dénommé Coalition de Mouvements pour le Changement »CMC » en sigle, qui fait la loi à Kibende, bloc de champs situé dans la partie nord à ±2km de Kiwanja centre.
Cedrick Sadiki Mbala/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Kinshasa perd une plume d’or : Sénado alias « Général Bowane » s’en est allé

Kinshasa pleure l’un de ses enfants prodiges. Sénado Mananasi, connu encore sous le nom de « Général Bowane », s’est éteint, emportant avec lui un pan discret mais fondamental de l’histoire musicale congolaise. Auteur, compositeur, parolier de l’ombre, il était pourtant la source lumineuse derrière des tubes devenus cultes dans les années 80 et 90.
Natif de Kingasani, dans le district populaire de la Tshangu, Sénado a été bercé dès l’enfance par l’effervescence musicale de Kinshasa. Vers le milieu des années 1980, il entre dans les orchestres Balafon et Select Musica de Malembe Chant, où sa voix suave et son sens inné de la mélodie le rendent vite incontournable.
Mais c’est surtout par la plume que le Général Bowane se distingue. Il signe en effet « Sai Sai », chanson mythique interprétée par Papa Wemba, devenue un succès planétaire. Un titre qui a traversé les frontières du Congo pour résonner jusqu’en Europe et dans les diasporas africaines. Peu savent que derrière cette pépite, se cachait ce parolier modeste, attaché à sa Tshangu natale.
Sénado a également prêté son talent à de nombreuses formations musicales de Kinshasa. Plusieurs chansons interprétées par le clan Wenge Musica portent sa signature, preuve de son ancrage profond dans la sève artistique qui a nourri une génération entière. Les archives officieuses de la musique congolaise regorgent de ces refrains populaires dont il fut l’architecte discret.
Par ailleurs, il était le grand frère de Chai Ngenge, ancien membre éminent du groupe Wenge BCBG de JB Mpiana. Une fratrie musicale donc, dont l’influence s’étend sur plusieurs décennies de rumba, de ndombolo et de toutes les hybridations qui ont fait la renommée du « son kinois ».
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion parmi les mélomanes, les artistes, et ceux qui, dans l’ombre comme lui, œuvrent à l’immortalité de la culture congolaise. Les hommages affluent, mais nombreux sont ceux qui regrettent que Sénado n’ait jamais reçu de reconnaissance à la mesure de son apport. Comme tant d’autres génies silencieux de la scène congolaise, il s’en va sans disques d’or, mais avec l’or des cœurs.
Son parcours rappelle cruellement combien la mémoire musicale congolaise est souvent injuste avec ses bâtisseurs. Le Général Bowane n’était pas une figure de paille : il était un passeur d’émotion, un faiseur de classiques, un pilier invisible d’une époque d’or.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET