La Linafoot a tranché : les play-offs de l’IllicoCash Ligue 1 se joueront exclusivement à Kinshasa et Lubumbashi. Une décision qui, si elle est présentée comme une mesure logistique, suscite colère et incompréhension. Et le SM Sanga Balende ne compte pas se taire.

Le club de Mbuji-Mayi, qualifié pour cette dernière ligne droite du championnat, rejette catégoriquement cette centralisation jugée arbitraire. Le comité dirigeant des “Anges et Saints” prépare une lettre de contestation pour exiger le retour à un format plus équilibré : des matchs aller-retour, sur les installations de chaque club.

Ce que dénonce Sanga Balende, ce n’est pas uniquement le choix des sites. C’est surtout la manière. Une décision imposée, prise en vase clos malgré la fameuse “réunion tripartite” entre la Linafoot, la FECOFA et les clubs. Une mascarade de concertation, selon certains observateurs, où tout semble avoir été décidé d’avance, sans réelle prise en compte des réalités des équipes de l’intérieur du pays.

Jouer à Kinshasa ou à Lubumbashi, c’est pour les clubs comme Sanga Balende, Maniema Union ou Blessing, synonyme de longs déplacements, de coûts supplémentaires, d’un désavantage sportif flagrant. Pendant que les clubs de la capitale ou du Katanga évolueront dans leur jardin, d’autres devront composer avec l’hostilité des stades, le poids des voyages et le silence de leurs supporters laissés à des centaines de kilomètres.

En imposant un format taillé sur mesure pour les “grands” clubs urbains, la Linafoot envoie un signal inquiétant : l’équité sportive passe après les considérations logistiques. Et tant pis si certains doivent en payer le prix fort.

Face à cette situation, les dirigeants de Sanga Balende ne décolèrent pas. Et avec eux, une frange croissante du public sportif, lassé des décisions opaques, des arrangements de coulisses et de cette gestion à deux vitesses du football congolais.

À quelques semaines du coup d’envoi des play-offs, le championnat entre déjà en zone de turbulences. Et ce ne sont pas les communiqués rassurants de la Linafoot qui feront oublier l’amertume d’un club qui, comme tant d’autres, se bat contre un système qui ne joue pas toujours franc-jeu.

Dorcas Ntumba/CONGOPROFOND.NET