À la Une
Hôpital du Cinquantenaire: l’éléphant blanc à 100 millions de USD! Enquête sur les coulisses d’un contrat des dupes

Lancés officiellement le 02 mai 2009 pour une durée d’environ trois ans, les travaux de réhabilitation et de rénovation de l’hôpital du Cinquantenaire, à Kinshasa, ont prit fin le 22 mars 2014, date de son inauguration par le Président Joseph Kabila. Les travaux ont été confiés à la société chinoise Synohydro2, sous la supervision de l’Agence congolaise des grands travaux et du ministère des Infrastructures.
Fruit de la coopération sino-congolaise pour un montant 100 millions de dollars (environ 75 millions d’euros), investis par l’État congolais et la coopération chinoise.
Son personnel congolais a été envoyé en stage de formation en Chine afin de se familiariser avec les machines et d’apprendre le mandarin.
L’hôpital considéré comme l’un des plus modernes de la RD Congo occupe 40 000 m2 et compte 517 lits ayant en son sein des unités de médecine interne, de pédiatrie, de chirurgie, de gynécologie, ainsi que des centres d’excellence de gastroentérologie, de néphrologie et de cardiologie et des équipements ultra modernes, parmi lesquels figurent une imagerie à résonance magnétique et l’un des plus grands scanners du pays.
Il y a également des unités d’oncologie, d’hydrothérapie, de physiothérapie, etc.
C’est le groupe China Medical Investment Management qui devait gérer l’hôpital, mais il a requis « un certain nombre de conditions qui malheureusement ne dépendaient pas du ministère de la Santé », selon le ministre Félix Kabange Numbi.
D’où, un appel d’offres international a alors été lancé auprès d’une liste restreinte de grandes sociétés ayant déjà exercé en RD Congo.
Trois firmes étrangères (une espagnole, une allemande et une sud-africaine) et une entreprise locale ont décliné l’offre, trois autres n’ont pas répondu. Seul l’Indien Padiyath HealthCare s’est montré intéressé.
Aucun respect des engagements
Selon un article de Jeune Afrique du 23 octobre 2013, ce groupe, qui gère 17 hôpitaux dans le sud de l’Inde et un autre à Dubaï, a présenté un business plan étalé sur environ cinquante ans.
Son offre comprend l’installation d’un système informatique de gestion, un centre de cancérologie et de cardiologie interventionnelle, des logements pour le personnel et même une école d’infirmières. Autre point fort : son engagement à « offrir un même standing de soins que celui que certains Congolais vont chercher en Inde », souligne Félix Kabange Numbi.
Le contrat entre le ministère de la Santé et Padiyath HealthCare prévoit une évaluation technique tous les cinq ans.
« Si des choses ne fonctionnent pas bien, nous demanderons à ce qu’on procède à des rectifications. Et si l’une des parties ne remplit pas les conditions, il est prévu qu’on puisse mettre fin au contrat».
Selon l’étude réalisée pour le business plan, le fonctionnement de l’hôpital (qui comptera 536 employés congolais et étrangers, Padiyath HealthCare s’étant chargé du recrutement à l’international) va coûter 24 millions de dollars pour la première année, 26 millions pour la deuxième et, à partir de la troisième, 27 millions par an. Sur les dix premières années, le gouvernement apportera environ 19 millions de dollars, et le groupe indien quelque 60 millions.
Mais depuis la signature de ce contrat, le groupe indien Padiyath HealthCare n’a jamais respecté son engagement et n’a apporté aucun sous au projet
À ce jour, ce contrat liant la RDC et la partie indienne n’a jamais été rendu public bien que nous savons qu’il a été signé sous les hospices de Moïse Ekanga, un proche du président honoraire Joseph Kabila.
Construit pour assurer des soins médicaux de qualité à la population à un coût abordable et maîtriser le flux des malades qui quittent le pays pour des soins à l’étranger, cet hôpital n’a jamais rempli ces deux obligations.
Il est resté un des hôpitaux les plus chèrs de la capitale et n’a jamais réussi à attirer les Congolais les plus nantis qui continuent à quitter le pays pour des soins de qualité à l’étranger.
Plus des scandales que des prouesses!
Bien plus, cet hôpital s’est beaucoup fait remarquer par des scandales que des actes louables.
Le 15 février 2015, Julieta Firmino, étudiante en troisième graduat à la faculté de Droit de l’Université protestante au Congo (UPC), est décédée dimanche à l’hôpital du Cinquantenaire dans les circonstances non encore élucidées jusqu’à ce jour.
Cette mort inopinée a suscité une vive tension chez les étudiants, dont l’université est voisine à l’hôpital. Ceux-ci ont accusé le personnel de ce centre médical d’avoir administré à leur collègue par erreur du formol, produit chimique utilisé comme fluide d’embaumement des cadavres.
Venu s’informer sur la disparition de ladite étudiante, le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, sest rendu sur les lieux, en compagnie d’une importante délégation. Une fois à l’hôpital, le Ministre et sa délégation vont constater et se butter à une grande résistance et une indifférence des Indiens.
L’entretien de deux délégations ne va pas durer : les Indiens vont se montrer arrogants et le ton ne tarde pas à monter, mettant ainsi en insécurité Félix Kabange Numbi que le Directeur Général gifle avant que sa sécurité rapprochée ne tarde pas à l’extirper de cet endroit.
Un acte qui a consacré la désacralisation de la fonction de ministre en République Démocratique du Congo.
Il faut noter aussi au courant de la même période le transfert de feu l’ancien gouverneur de l’Equateur, Alphonse Koyagialo en Afrique du Sud, après son admission à l’hôpital du Cinquantenaire, alors que le ministre de la Santé avait soutenu, dans son discours d’inauguration de ce centre médical, que celui-ci était doté d’équipements ultra-modernes et d’un personnel hautement qualifié. Ce qui devait mettre fin au phénomène des transferts des Congolais à l’étranger à bord d’avions médicalisés et permettre au trésor public congolais de faire d’importantes économies de devises étrangères.
On peut aussi citer le décès dans des circonstances floues du Gouverneur du Kongo central, Jacques Mbadu, le jeudi 19 juillet 2018 au sein du même établissement hospitalier.
Un autre scandale est celui des malades du Covid-19 abandonnés au sein dudit hôpital.
Au mois d’avril 2020, une dizaine de malades covid-19 internés à l’hôpital du cinquantenaire ont crié leur colère à coups de vidéos.
Ces séquences d’amateurs largement partagées sur les réseaux sociaux relatent le calvaire de ces derniers qui se disaient abandonnés.
« Nous ne sommes pas soignés, ils [personnels soignants] nous disent chaque jour que les médicaments ne sont pas encore disponibles et nous demandent d’être patients. Et quand ils veulent nous donner un produit, c’est demi comprimé de chloroquine qu’ils nous donnent difficilement », s’était emporté un malade qui a affirmé avoir dépensé de l’argent pour se procurer « frauduleusement » de la chloroquine.
« Notre situation est catastrophique », avait-il alerté.
Déjà fin mars, Vidiye Tshimanga, conseiller principal de Félix Tshisekedi en matière stratégique avait dû quitter ce centre de traitement pour aller se faire soigner dans un hôpital privé.
Selon plusieurs sources, les infirmiers se méfiaient des malades et hésitaient de les approcher. Ce qui a fait que plusieurs patients avaient préféré se faire soigner à la clinique Ngaliema, pourtant moins équipée que l’hôpital du cinquantenaire.
Le 18 mars 2021, sur ordre du Procureur Général de la République, l’Administrateur Directeur Général de l’Hôpital du Cinquantenaire, le docteur Hazeeb Rahman Padiyath est arrêté. Il lui est reproché des actes de violence et maltraitance (saisie de téléphone et menace) à l’endroit du docteur Huguette Ngomb Mutand.
Bien qu’un arrangement à l’amiable a été trouvé entre les deux parties à coup de 12.000 Dollars américains, cette situation qui a soulevé une bonne partie de l’opinion publique illustre cette image péjorative que traîne l’hôpital du Cinquantenaire.
Il appartient donc au Gouvernement congolais propriétaire légal de cet hôpital de faire le point de son partenariat avec la partie indienne plus de 8 ans après la signature du Contrat.
Dans le cadre de la continuité du pouvoir et du devoir de redevabilité, le Ministre de la Santé, Eteni Longondo, est appelé à rendre public le contrat liant la RDC à la Padiyath Health-Care Group depuis sa création, question de comprendre les tenants et les aboutissants de ce partenariat qui semble plus profiter à la partie indienne qu’aux contribuables congolais, censés être les premiers bénéficiaires dudit projet.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND. NET
There is no ads to display, Please add some
À la Une
Kasaï-Central : Le coordonnateur provincial de l’Union Sacrée prêche F. Tshisekedi à Demba

Le coordonnateur provincial de la plateforme électorale “Union sacrée de la nation”, coordination du Kasaï central, appelle la population de Demba à voter massivement Félix Tshisekedi Tshilombo à la magistrature suprême.
«Vous, population de Demba, je sais qu’au scrutin de 2018 Félix Tshisekedi Tshilombo, aviez voté à 99%. D’où, je vous demande de bien vouloir faire la même chose pour les élections prochaines prévues au 20 décembre de cette année», a harangué John Kabeya Shikayi.
Et d’ajouter : «Le numéro 20 est un numéro unique, mais voter les candidats utiles ou donner la majorité à Tshisekedi au sein de l’Assemblée nationale».
En outre certains candidats députés nationaux et provinciaux de l’Union sacrée de la nation ont été présentés à la foule qui était venue à l’accueil et répondu à l’appel lancé par l’administrateur de territoire de Demba, David Badibanga Tujibikile.
Ensuite, David Badibanga s’est dit satisfait de l’accueil réservé à John Kabeya Shikayi, coordonnateur de la plateforme électorale “Union Sacrée de la nation”, et gouverneur de la province du Kasaï central.
«Je suis ravi de joie quand j’ai vu cette foule immense à l’accueil de son excellence John Kabeya Shikayi. Je sais que Demba c’est un territoire exceptionnel, je vous dis merci pour cet accueil chaleureux», a dit Badibanga Tujibikile David.
Pour rappel, Demba est le premier territoire à bénéficier de cette sensibilisation organisée par le coordonnateur de la plateforme électorale de “l’Union sacrée de la nation”.
Félix MULUMBA KALEMBA/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some