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Haut-Uélé : Le pont Kibali inaugurés sur la RN26 grâce à l’appui de Kibali Goldmines
Le pont Kibali sur la rivière Éponyme sur la RN26 en territoire de Watsa (Haut-Uélé), a été officiellement inauguré vendredi 21 novembre au cours d’une cérémonie solennelle en présence des autorités nationales, provinciales et locales.
Ces infrastructures, longues de 48,8 mètres et capables de supporter jusqu’à 45 tonnes, ont été entièrement réhabilitées grâce au financement du fonds de 0,3 % du chiffre d’affaires de Kibali Goldmine (DOT KIBALI), un mécanisme dédié au développement des communautés affectées par les activités minières. Le projet a également bénéficié de l’implication du gouvernement central et du gouvernement provincial.
Représentant le gouverneur empêché, le vice-gouverneur Christophe Baseane Nangaa Dara Matata a salué l’engagement de Kibali Goldmine dans la modernisation des infrastructures essentielles de la province :
« Ce pont est vital pour le trafic, le commerce et la mobilité des populations. Sa réhabilitation témoigne du partenariat concret entre Kibali, le gouvernement et les communautés. »
La cérémonie a été présidée par le vice-ministre de l’Intérieur et Affaires coutumières, Mwami Ndeze, qui a souligné la valeur stratégique de la RN26 pour l’économie régionale.
Les différentes autorités présentes ont rendu hommage au Président de la République, saluant ses efforts constants pour stabiliser l’Est du pays et pour soutenir les projets d’infrastructures structurantes. Elles ont également appelé les usagers de la route au respect strict du tonnage et à la protection de ce nouvel ouvrage d’art, essentiel pour les échanges commerciaux et la circulation entre Isiro, Watsa et Durba.
Étaient présents à cette inauguration : plusieurs membres du gouvernement provincial, des autorités administratives et coutumières, des représentants de Kibali Goldmine, ainsi que de nombreuses notabilités locales et habitants venus assister à cet événement.
Pour rappel, l’effondrement du pont en février dernier avait fortement paralysé les activités socio-économiques de la région, rendant l’ouvrage d’autant plus indispensable.
Dorcas Mwavita
Mine
Mines : Après le départ du DG Mark Bristow, Barrick mining envisage de créer deux sociétés à partir des actifs actuels du groupe
Barrick a annoncé en septembre 2025 la démission de son DG Mark Bristow. Après le départ de celui qui a construit le portefeuille africain du minier canadien, le conseil d’administration a choisi un spécialiste des marchés américains pour assurer l’intérim, laissant entrevoir un changement de cap.
Barrick Mining veut désormais concentrer sa croissance sur ses mines d’or américaines, aux États-Unis et en République dominicaine notamment. C’est ce qu’a indiqué la semaine dernière Mark Hill, DG par intérim du 2e producteur mondial d’or depuis le départ du Sud-Africain Mark Bristow en septembre dernier. Combinée aux informations médiatiques évoquant une scission prochaine du groupe canadien en deux entités, sa déclaration laisse entrevoir un recentrage qui annoncerait la fin du cycle africain de Barrick.
Selon des sources citées par Reuters, le conseil d’administration de Barrick envisagerait en effet de créer deux sociétés à partir des actifs actuels du groupe, l’une centrée sur l’Amérique du Nord et l’autre sur l’Afrique et l’Asie. L’autre solution envisagée est une vente pure et simple des actifs africains du groupe, présent notamment au Mali, en RDC et en Tanzanie.
Barrick n’a pas confirmé ces pistes, mais elles s’inscrivent dans le contraste entre les orientations de Mark Hill et celles de son prédécesseur. Là où Mark Bristow a bâti son parcours sur le développement de mines africaines dans des juridictions jugées complexes, M. Hill est davantage associé à des environnements considérés comme plus stables, après avoir dirigé les opérations du groupe en Amérique latine et en Asie-Pacifique.
Pression du marché et poids du Nevada
Avec son départ, Mark Bristow a payé aussi certains choix, notamment sa décision de développer une mine de cuivre et d’or (Reko Diq) au Pakistan, et surtout le bras de fer avec les autorités du Mali, où Barrick exploitait une mine qui a représenté 15 % de sa production attribuable d’or en 2024. Depuis l’année dernière, le dirigeant sud-africain n’était pas parvenu à trouver un compromis avec le gouvernement sur une facture fiscale de plusieurs centaines de millions de dollars. Le différend a conduit à la fermeture temporaire de la mine Loulo-Gounkoto par Barrick, puis à sa réouverture forcée en juin 2025 par la justice malienne et à la détention de quatre cadres locaux de l’entreprise.
Le recentrage sur les actifs américains permettrait ainsi de rassurer davantage les investisseurs. Aux Etats-Unis, la compagnie co-exploite avec Newmont plusieurs mines réunies au sein d’un complexe aurifère dans l’Etat du Nevada. Ce dernier a représenté 42 % de la production attribuable d’or de Barrick en 2024. Dans le même district minier, la compagnie détient par ailleurs à 100 % le gisement Fourmile, qui peut livrer 600 000 à 700 000 onces d’or par an sur une durée de vie supérieure à 25 ans.
« Compte tenu de l’accueil favorable réservé récemment par le marché au gisement Fourmile de Barrick, en pleine expansion dans le Nevada, nous pensons que l’attention va se tourner vers cette région. Nous ne serions pas surpris que l’entreprise réduise son exposition aux régions sensibles sur le plan géopolitique », notaient déjà fin septembre des analystes de Jefferies.
Qu’il s’agisse d’une vente ou d’une scission, un départ de Barrick du continent africain tournerait définitivement la page de Mark Bristow, artisan d’une fusion avec Randgold Resources qui a apporté plusieurs mines africaines au portefeuille du minier canadien en 2018. Plusieurs interrogations demeurent cependant, notamment sur le sort de la mine Loulo-Gounkoto, au cœur du différend avec le gouvernement malien.
La compagnie est engagée actuellement dans une procédure d’arbitrage devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) contre le Mali, mais une issue à l’amiable n’est pas à exclure. Sur le continent, Barrick détient également 45 % dans la coentreprise qui exploite la plus grande mine d’or en RDC, Kibali, ainsi que des participations majoritaires dans plusieurs mines d’or en Tanzanie et une mine de cuivre en Zambie.
Dorcas Mwavita
