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Haut-Uélé : discussions autour de la probable réouverture du poste frontalier d’Aba

Le gouvernement provincial du Haut-Uélé représenté par le vice-gouverneur, Christian Pitanga Mangandro, et une délégation du Sud-Soudan conduite par le commissaire de district de Yei River County, Aggry Cyrius Kanyama, représentant du gouverneur de la province central Equatorial State, se sont rencontrés, le 13 et 14 avril 2022, dans la localité d’Aba en RDC, et dans le district de Yei River County au Sud Soudan. Dans ces deux contrées situées, respectivement dans le territoire de Faradje en RDC, et dans la province de Central Equatorial State au Sud Soudan, ils ont discuté autour de la réouverture de la frontière commune de la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan du Sud.
Les deux parties ont fait l’état des lieux de la cohabitation entre les deux pays, ils ont aussi échangé sur les mécanismes d’échange sur la stabilité sécuritaire de la frontière commune ; la sécurisation du trafic frontalier entre la localité d’Aba (RDC) et le district de Yei (Soudan du Sud), ainsi que sur la périodicité des rencontres bilatérales.
Devant la presse locale sur place à Aba, le vice gouverneur du Haut-Uélé Christian Pitanga Mangandro a déclaré qu’il était question d’évaluer le niveau d’exécution des recommandations, une année et demi depuis que la grande délégation du Soudan du Sud conduite par le gouverneur Emmanuel Adil Antony de la province Central Equatorial State avait rencontré les autorités de la province du Haut-Uélé à Isiro le 2 novembre 2020, sur certaines questions importantes relatives à la sécurité au niveau de notre frontière commune, la cohabitation pacifique entre les deux peuples du Soudan du Sud et de la RDC, mais aussi sur des questions liées au développement.
« Les discussions ont été enrichissantes parce que le point principal était la réouverture de notre frontière commune d’Aba. Nous leur avons signifié qu’il n’y avait pas de problème du côté congolais, étant donné qu’il n’y a aucun acte réglementaire ou légal qui fermait notre frontière. Et que c’est du côté Soudan du Sud où demeurait le problème », a déclaré le vice-gouverneur Christian Pitanga Mangandro.
Et le souhait des autorités provinciales du Haut-Uélé, a-t-il souligné, est que la frontière d’Aba soit vite ouverte, dans un délai raisonnable ; mais il y a des préalables sécuritaires de façon particulière du côté Soudan du Sud qui restent encore à finaliser avec l’activisme des groupes rebelles pour que les relations soient rétablies en bonne et due forme. En outre, il laisse entendre que « pour que ce poste frontalier soit ouvert, ça demande à ce que leurs amis du Soudan du Sud redoublent leurs efforts pour assainir le milieu, assainir leur côté, ce qui permettra la facilité des échanges, du trafic, des personnes et de leurs biens de part et d’autres de deux frontières ».
« Je crois que c’est ça la question fondamentale, parce que la sécurité va avant tout, au-delà de tout. Nous avons besoin à ce que pendant que cette frontière sera ouverte, que nos populations traversent de l’autre pour exercer des transactions en toute quiétude, dans la paix, dans la sérénité, et que de gauche à droite, il n’y ait pas d’incursions », a-t-il dit. Il a précisé, par ailleurs, que tout s’est achevé sur une bonne note, et qu’ils attendent seulement de voir très prochainement l’invitation du gouvernement sud-soudanais afin de mieux approfondir leurs discussions. Une fois les différents éléments réunis sur le plan sécuritaire, a-t-il estimé, la réouverture de ce poste frontalier aura des répercussions positives sur le développement dans la région.
Mais de façon particulière pour la population de territoire de Faradje, le gouvernement provincial continue de fournir des efforts en ce qui concerne le désenclavement, non seulement de cette contrée, mais de toute la province, a renchéri le vice-gouverneur Christian Pitanga.
Bien avant, les deux délégations ont salué les efforts inlassables de leurs chefs d’État respectifs, à savoir Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour la RDC et le Général Salva Kiir Mayardit du Soudan du Sud, dans la consolidation de la paix, gage du développement intégral dans les deux pays respectifs.
Ledimus/Congoprofond.net
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Forum national des Droits humains : « Il n’y aura pas de paix tant que les droits de l’homme seront violés en RDC », déclare Samuel Mbemba

Le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a ouvert officiellement, ce jeudi 9 octobre 2025, les travaux de la première édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a appelé à une prise de conscience collective face aux graves violations des droits humains dont est victime la population congolaise depuis plusieurs décennies, rappelant que « la paix mondiale reste impossible tant que les droits de l’homme sont bafoués quelque part dans le monde », citant ainsi le juriste René Cassin.
« Comment comprendre le silence du monde quand plus de dix millions de Congolais ont été massacrés, des femmes violées, des enfants orphelins, des familles détruites ? », s’est-il interrogé, dénonçant l’indifférence internationale et le manque de justice face aux atrocités subies par le peuple congolais.
Le ministre des droits humains a tenu à rendre hommage au Président de la République pour son engagement constant en faveur de la promotion et de la protection des droits humains. “Tout le mérite revient au Chef de l’État pour son leadership et sa détermination à traduire les principes de la Constitution en actions concrètes”, a-t-il affirmé.
Il a cité, entre autres, la gratuité de l’enseignement de base, la maternité gratuite et la mise en place de la couverture santé universelle comme des avancées majeures issues de cette volonté politique.
Au cœur de cette première édition du Forum, deux chantiers majeurs ont été évoqués : l’implémentation de la justice transitionnelle et le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost, terme désignant les génocides commis sur le territoire congolais.
“Ce forum marque le point de départ d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et la société civile pour construire un narratif commun sur les atrocités vécues et engager un plaidoyer unifié”, a déclaré le ministre, appelant les participants à “un sens élevé de patriotisme” et à “un engagement total dans ce combat pour la vérité et la justice”.
Le ministre a également dénoncé une “campagne médiatique orchestrée” contre le FONAREV, l’établissement public chargé d’accompagner les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité.
Selon lui, cette campagne viserait à détourner l’attention du plaidoyer congolais pour la reconnaissance des génocides. “Il est facile de déceler l’origine de ces attaques : le Rwanda de Paul Kagame, responsable de nombreux massacres sur notre sol”, a-t-il déclaré, citant des localités comme Mwenga, Kasika, Makobola, Kishishe, Tingi Tingi et Rutshuru, encore marquées par ces drames humains.
En conclusion, Samuel Mbemba Kabuya a invité les participants à “transformer la douleur collective en moteur d’action”, soulignant que la mémoire des victimes “ne doit pas être une simple commémoration, mais un engagement durable pour que justice soit rendue”.
“Ce forum est notre devoir moral envers ceux qui ne peuvent plus parler”, a-t-il martelé, avant de souhaiter plein succès aux travaux dont les recommandations, espère-t-il, guideront la politique nationale des droits humains.
Dorcas Mwavita