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« Guerre » autour des effigies déchirées :  » FCC/CACH, vous gaspillez inutilement le temps du peuple ! »( Par Richie LONTULUNGU, Directeur Exécutif de la Haute Académie de la Société civile)

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Il est surprenant de constater qu’en République Démocratique du Congo »RDC », deux états majors politiques majeurs se disputent la responsabilité des effigies déchirées de leurs leaders.
Je reste convaincu que pour l’intérêt de notre nation, nous avons l’obligation de dédramatiser certaines situations. J’invite donc les deux camps, à savoir FCC et CACH, à demeurer enclins à une vision technocratique de choses.

Si nous passons notre temps à nous chamailler pour des effigies déchirées, nous gaspillerons inutilement le temps du peuple, au moment où le pays a des problèmes sur tous les plans.

J’ai bien peur que l’on continue à donner de l’importance à des accessoires plutôt qu’aux vrais problèmes. Cela signifierait un aveu d’échec pour les deux camps. Laissons à chacun sa part de travail et que la police aussi fasse le sien en maintenant l’ordre public. Elle est payée pour ça.

A travers le monde, les effigies de grandes personnalités sont brûlées quasi quotidiennement (c’est un comportement que je n’encourage pas non plus), mais jamais elles font de cela un enjeu de vie ou de mort.

En ce moment, l’armée congolaise donne un assaut final aux rebelles à l’Est du pays et cela ne vous intéresse pas.
Personne ne veut mobiliser ses militants pour cotiser afin de fournir une rente de survie aux militaires.

Les états majors politiques pourraient éduquer leurs masses en affichant une certaine maturité dans leurs prises de position. Ces masses ne doivent pas verser dans du sensationnel. Il y a des situations que la sagesse politique peut contenir à elle seule. Si les états majors politiques banalisent certains actes, leurs militants comprendront qu’il faut de la modération dans certaines situations.

La réaction spontanée des militants des deux camps pourrait cacher l’iceberg ou alors une grande forêt. Elle traduirait aussi le mécontentement de la population qui croit vivre dans une contradiction politique et sociale. Tous les Congolais connaissent cet état d’esprit en ce moment car ils ont l’impression que les conditions de vie durcissent davantage et qu’elles continuent à se délabrer. Un tel ressentiment peut faussement amener certaines personnes à croire que la bonne vie est confisquée entre les mains d’un seul homme et qu’il faut le rechercher partout, même dans les effigies. C’est dans des circonstances pareilles que les populistes manipulent le moral de tout un peuple.

Le durcissement des conditions de vie est plutôt dû à un certain nombre des décisions pragmatiques et courageuses que nous avons prises juste à temps telles que la gratuité de l’enseignement de base, des travaux relatifs aux cent jours du nouveau Président et à l’assaut final contre les rebelles à l’Est (une guerre en miniature) et bien d’autres qui sont rentrées dans les priorités et cela de manière ponctuelle. La population ressent en ce moment les effets de la politique d’austérité qui s’en est suivie pour préserver le pays d’un marasme économique. Il faut, de ce fait, amener le peuple à comprendre que cela appelle au sacrifice commun jusqu’au retour de la croissance économique. Les états majors politiques, et plus particulièrement ceux de la coalition au pouvoir, peuvent apaiser les tensions, contenir les émotions des uns et des autres en fournissant des explications claires au peuple avec bravoure et en l’amenant à adhérer à la vision en cours. Cela permettra d’obtenir la complicité psychologique des masses à la politique économique en place.

Je vous invite donc tous à ne pas perdre du temps en vous disputant pour des effigies déchirées, cela n’est qu’accessoire.
Il y a du boulot à faire pour ce pays. Il est temps que nous nous mettions au travail. Pas de distractions possibles.

Richie LONTULUNGU ( Directeur Exécutif de la Haute Académie de la Société Civile et Président du mouvement progressiste “Alternatif pour le Congo”, ALC)


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Violences sexuelles en RDC : « une femme violée toutes les quatre minutes »

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Les chiffres ont de quoi choquer. Près de 900 viols dans l’est de la RDC en l’espace de deux semaines – soit une moyenne de 60 par jour. Telle est l’ampleur du phénomène observé durant la première quinzaine de février, selon les données collectées sur place par les agents humanitaires et dévoilées, lundi, par l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Toutefois, avant même l’offensive militaire lancée en début d’année par les rebelles du M23, avec le soutien de l’armée rwandaise, dans le Nord- et le Sud-Kivu, les deux provinces étaient déjà en proie à une augmentation alarmante des violences sexuelles.

En 2023, 123.000 cas ont ainsi été recensés dans l’ensemble de la RDC, dont plus de 70 % d’entre eux à l’est du pays.

« Cela correspond à une femme violée toutes les quatre minutes », précise Mady Biaye, le principal représentant en RDC de l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive (UNFPA), dans un entretien avec ONU Info.

L’an dernier, le nombre de cas signalés a encore augmenté, pour atteindre plus 130.000 victimes, en grande majorité des femmes et des filles.

C’est dans ce contexte de prolifération des violences sexuelles dans la région que s’inscrivent les 895 cas de viol rapportés en début de semaine par le HCR.

Et M. Biaye de préciser que les cas en question concernent uniquement les survivantes ayant bénéficié de soins médicaux dans les 23 sites soutenus par l’UNFPA à Goma, la principale ville du Nord-Kivu tombée, fin janvier, sous le contrôle du M23.

Pour ce statisticien-démographe de formation, originaire du Sénégal, il ne fait pas de doute que les chiffres réels sont largement supérieurs.

« Ce qui se passe ici est à grande échelle », explique-t-il. « C’est totalement inacceptable ».

Une arme de guerre

La persistance de conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles dans les provinces riches en minerais de l’est de la RDC explique en grande partie un tel recours systématique aux violences sexuelles, souvent utilisées comme arme de guerre par des groupes armés comme le M23, en quête de contrôle de territoires.

« C’est une façon, par exemple, de dominer ou bien de détruire le tissu familial et la communauté afin de récupérer des terres », explique M. Biaye, qui travaille depuis plus de 20 ans sur ces problématiques au sein de l’UNFPA, dans le cadre de déploiements au Sénégal, en Guinée équatoriale, en Angola et, depuis l’an dernier, en RDC.

« Les femmes, les filles sont utilisées pour anéantir ces sociétés », ajoute-t-il.

Leur instrumentalisation est selon lui exacerbée par les enjeux économiques considérables et la présence d’acteurs externes, impliqués dans des luttes d’influence souvent teintées d’une dimension ethnique.

« Ça complique la situation », tranche-t-il.

Ces facteurs structurels contribuent à la reproduction des violences sur le long terme.

« Il y a même des générations qui n’ont connu que ça », note Mady Biaye. « On en parle depuis plus de 30 ans ; c’est beaucoup, 30 ans ».

Conséquences irréversibles

Les répercussions pour les survivantes à court et à long terme vont de l’apparition de fistules anales à la transmission de maladies infectieuses, comme le VIH, en passant par des grossesses non désirées.

A ces blessures physiques s’ajoutent celles d’ordre psychologique qui, selon le responsable de l’UNFPA, semblent irréversibles.

Les femmes, les filles sont utilisées pour anéantir ces sociétés

Ces dernières se manifestent notamment par la dépression ou des symptômes de stress post-traumatique.

« Il y a aussi de la honte », souligne-t-il.

Parfois, le viol d’une mère a lieu en présence de ses enfants. Ces derniers subissent alors eux-mêmes un traumatisme profond.

En RDC, la stigmatisation sociale alourdit également le fardeau des survivantes, souvent victimes d’exclusion au sein de leur communauté, en plus de l’injustice subie.

« Ce n’est pas très bien accepté », constate Mady Biaye. « Des mariages peuvent être brisés ».

Dans bien des cas, le rejet des femmes ayant subi des violences sexuelles s’accompagne d’une précarisation économique. Pour survivre, le représentant de l’UNFPA explique que certaines d’entre elles s’enfoncent dans l’exploitation sexuelle au sein de maisons closes.

« Ici, ils ont l’habitude de les appeler maisons de tolérance, que moi j’appelle maison de d’intolérance », dit-il.

Des milliers de maisons de ce type ont, selon lui, ouvert leur portes à l’est du pays dans le cadre du conflit en cours, au sein desquelles les femmes, mais également de nombreux enfants, subissent les pires sévices.

« Ils sont soumis à une exploitation et des abus sexuels qui n’ont pas de nom »

ONU info


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