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Goma : plusieurs personnes immobilisées au stade des Volcans pour non port des cache-nez

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La mesure portant port obligatoire des masques pour se prévenir contre Convid-19 est entrée en vigueur ce mercredi 12 août à Goma et dans les autres villes de la province du Nord-Kivu comme annoncé.

Dans la ville touristique, déjà tôt le matin de ce mercredi, la police a été visible dans plusieurs coins de la cité. Pendant ce temps, d’autres éléments des forces de l’ordre circulaient dans les véhicules pour interpeler certaines personnes qui ne portent pas des masques. Ces récalcitrants sont illico amenés au stade les Volcans où ils sont soumis à des séances de sensibilisation sur les mesures et gestes barrières.

Floribert Mugisho qui est aussi parmi ceux qui ont été isolés pour non-respect de cette mesure, reconnaît qu’il est récalcitrant car avait son masque suspendu sur son bras et non là où il fallait le mettre. « Je ne dis pas qu’ils m’ont arrêté injustement. Ils m’ont arrêté parce que j’avais le cache-nez et j’étais seul mais je sais que la mesure de porter le cache-nez est connue, lorsque nous sommes à deux, je dois porter et je suis seul, je ne suis pas obligé à le porter », a-t-il dit.

Parmi les personnes immobilisées par la police se trouve aussi une maman qui se dit, avec larmes aux yeux, être malade de l’asthme. Elle partait d’ailleurs à son lieu de travail pour prendre un bon médical en vue de récupérer les médicaments à l’hôpital pour se faire soigner. « Je suis en train de demander une dérogation car je suis malade mais ils ne veulent pas me comprendre. Vous voyez ces médicaments, je souffre de l’asthme et je vais prendre le bon médical à mon lieu de travail pour qu’on m’ajoute les médicaments à l’hôpital et il m’a arrêté alors que j’avais le masque au manteau parce que ça m’asphyxie surtout que j’ai l’asthme. Celui qui m’a arrêté ne portait même pas aussi de masque. C’est vraiment de l’injustice », regrette amèrement cette dame en pleurant.

Ils sont une centaine de personnes, hommes et femmes qui sont au stade les Volcans pour n’avoir pas porté des masques et vont y passer toute la journée en suivant la sensibilisation sur Covid-19, apprend-t-on d’une source proche de la police.

Le Nord-Kivu enregistre actuellement 472 cas de Covid-19 et occupe la deuxième position comme province la plus touchée par cette pandémie après Kinshasa, lit-on sur le dernier bulletin quotidien épidémiologique publié par l’INRB.

Dalmond Ndungo/CONGOPROGOND.NET

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Violences sexuelles en RDC : « une femme violée toutes les quatre minutes »

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Les chiffres ont de quoi choquer. Près de 900 viols dans l’est de la RDC en l’espace de deux semaines – soit une moyenne de 60 par jour. Telle est l’ampleur du phénomène observé durant la première quinzaine de février, selon les données collectées sur place par les agents humanitaires et dévoilées, lundi, par l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Toutefois, avant même l’offensive militaire lancée en début d’année par les rebelles du M23, avec le soutien de l’armée rwandaise, dans le Nord- et le Sud-Kivu, les deux provinces étaient déjà en proie à une augmentation alarmante des violences sexuelles.

En 2023, 123.000 cas ont ainsi été recensés dans l’ensemble de la RDC, dont plus de 70 % d’entre eux à l’est du pays.

« Cela correspond à une femme violée toutes les quatre minutes », précise Mady Biaye, le principal représentant en RDC de l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive (UNFPA), dans un entretien avec ONU Info.

L’an dernier, le nombre de cas signalés a encore augmenté, pour atteindre plus 130.000 victimes, en grande majorité des femmes et des filles.

C’est dans ce contexte de prolifération des violences sexuelles dans la région que s’inscrivent les 895 cas de viol rapportés en début de semaine par le HCR.

Et M. Biaye de préciser que les cas en question concernent uniquement les survivantes ayant bénéficié de soins médicaux dans les 23 sites soutenus par l’UNFPA à Goma, la principale ville du Nord-Kivu tombée, fin janvier, sous le contrôle du M23.

Pour ce statisticien-démographe de formation, originaire du Sénégal, il ne fait pas de doute que les chiffres réels sont largement supérieurs.

« Ce qui se passe ici est à grande échelle », explique-t-il. « C’est totalement inacceptable ».

Une arme de guerre

La persistance de conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles dans les provinces riches en minerais de l’est de la RDC explique en grande partie un tel recours systématique aux violences sexuelles, souvent utilisées comme arme de guerre par des groupes armés comme le M23, en quête de contrôle de territoires.

« C’est une façon, par exemple, de dominer ou bien de détruire le tissu familial et la communauté afin de récupérer des terres », explique M. Biaye, qui travaille depuis plus de 20 ans sur ces problématiques au sein de l’UNFPA, dans le cadre de déploiements au Sénégal, en Guinée équatoriale, en Angola et, depuis l’an dernier, en RDC.

« Les femmes, les filles sont utilisées pour anéantir ces sociétés », ajoute-t-il.

Leur instrumentalisation est selon lui exacerbée par les enjeux économiques considérables et la présence d’acteurs externes, impliqués dans des luttes d’influence souvent teintées d’une dimension ethnique.

« Ça complique la situation », tranche-t-il.

Ces facteurs structurels contribuent à la reproduction des violences sur le long terme.

« Il y a même des générations qui n’ont connu que ça », note Mady Biaye. « On en parle depuis plus de 30 ans ; c’est beaucoup, 30 ans ».

Conséquences irréversibles

Les répercussions pour les survivantes à court et à long terme vont de l’apparition de fistules anales à la transmission de maladies infectieuses, comme le VIH, en passant par des grossesses non désirées.

A ces blessures physiques s’ajoutent celles d’ordre psychologique qui, selon le responsable de l’UNFPA, semblent irréversibles.

Les femmes, les filles sont utilisées pour anéantir ces sociétés

Ces dernières se manifestent notamment par la dépression ou des symptômes de stress post-traumatique.

« Il y a aussi de la honte », souligne-t-il.

Parfois, le viol d’une mère a lieu en présence de ses enfants. Ces derniers subissent alors eux-mêmes un traumatisme profond.

En RDC, la stigmatisation sociale alourdit également le fardeau des survivantes, souvent victimes d’exclusion au sein de leur communauté, en plus de l’injustice subie.

« Ce n’est pas très bien accepté », constate Mady Biaye. « Des mariages peuvent être brisés ».

Dans bien des cas, le rejet des femmes ayant subi des violences sexuelles s’accompagne d’une précarisation économique. Pour survivre, le représentant de l’UNFPA explique que certaines d’entre elles s’enfoncent dans l’exploitation sexuelle au sein de maisons closes.

« Ici, ils ont l’habitude de les appeler maisons de tolérance, que moi j’appelle maison de d’intolérance », dit-il.

Des milliers de maisons de ce type ont, selon lui, ouvert leur portes à l’est du pays dans le cadre du conflit en cours, au sein desquelles les femmes, mais également de nombreux enfants, subissent les pires sévices.

« Ils sont soumis à une exploitation et des abus sexuels qui n’ont pas de nom »

ONU info

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