Provinces
Gemena sous tension : L’« Opération Marteau II » pour briser l’élan criminel
La sécurité se dégrade dangereusement à Gemena, chef-lieu de la province du Sud-Ubangi. Depuis plusieurs mois, les habitants vivent au rythme d’agressions répétées, de vols à main armée et d’autres actes criminels qui minent leur quiétude.
Face à cette montée inquiétante de l’insécurité, le maire de la ville, Jacob Luba Yambuka, a lancé ce mardi 12 août 2025 l’« Opération Marteau II ». Objectif : rétablir la paix et protéger les 63 quartiers de la ville. Cette initiative fait écho à la première opération du genre, menée en 2023, et mise cette fois sur une collaboration « quadrilatérale » : la population, les bourgmestres des quatre communes, l’Hôtel de Ville et les services de sécurité.
« Nous allons, avec les services de sécurité, déployer des patrouilles de jour comme de nuit dans tous les quartiers afin d’endiguer les vols à main armée et de rendre la quiétude à notre paisible population », a assuré l’autorité urbaine.
Dans cette ville fragilisée par un black-out total depuis 2015, l’implication des autorités provinciales est également jugée cruciale pour le succès de cette opération, qui se veut un pas décisif vers le bien-être public.
Blaise ABITA ETAMBE/CongoProfond.net
Au cœur du Lualaba, province minière stratégique pour l’économie congolaise, la question des tracasseries administratives imposées par certains services de l’État revient avec insistance. Cette fois-ci, c’est la Direction générale des douanes et accises (DGDA) qui se retrouve sous les projecteurs, pointée du doigt pour des pratiques jugées asphyxiantes pour les opérateurs économiques.
Lors d’une récente cérémonie officielle, la gouverneure Fifi Masuka a tenu un discours clair et sans détour : “Nous voulons une douane au service du développement, non une douane qui freine l’initiative privée”, a-t-elle martelé.
Un rappel qui sonne comme une mise en garde. Car si la DGDA est censée moderniser ses mécanismes de mobilisation des recettes, à travers un nouveau système digital déjà en application dans plusieurs villes du pays, la persistance des tracasseries dans le Lualaba risque de diluer tout effort de réforme.
Un leadership provincial interpellé
La gouverneure n’a pas hésité à interpeller la direction provinciale de la DGDA/Lualaba, appelée à assumer pleinement ses responsabilités. Les plaintes répétées des opérateurs économiques dénoncent des contrôles intempestifs, des frais additionnels non justifiés et des lenteurs administratives qui compliquent la fluidité des affaires.
Or, dans une province dont l’économie repose largement sur le secteur minier et le commerce transfrontalier, chaque retard, chaque barrière administrative superflue, se traduit par des pertes colossales et une fragilisation du climat des affaires.
Modernisation ou façade ?
Le nouveau dispositif douanier, censé garantir une meilleure traçabilité des produits et sécuriser les recettes publiques, apparaît prometteur. Mais pour être crédible, il doit aller de pair avec un changement de mentalités au sein de l’appareil provincial de la DGDA.
Un outil moderne appliqué avec des pratiques rétrogrades ne peut que déboucher sur une modernisation de la tracasserie.
Une exigence de rupture
Le leadership provincial de la DGDA, incarné par Narcisse Pambu, doit saisir ce signal lancé par Fifi Masuka : la population et les opérateurs économiques attendent une douane transparente, efficiente et orientée vers le développement. Tout le reste ne serait qu’un frein déguisé au progrès du Lualaba et, par ricochet, de la RDC.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET