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FRIVAO au cœur d’une vive polémique : Les acteurs de la Société Civile proposent des solutions au ministre de la Justice

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Réunis ce dimanche au Congo Palace hôtel, plusieurs figures de la Société Civile et des mouvements citoyens de Kisangani ( Province de la Tshopo) ont soumis au ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, une série de pistes de solutions pour relancer l’indemnisation des victimes de la “Guerre des Six Jours”.

Au centre de leurs recommandations : la réactivation du FRIVAO, le Fonds de Réparation et d’Indemnisation des Victimes des Activités Illicites de l’Ouganda, devenu malgré lui un symbole des lenteurs et des intrigues politiques entourant le dossier.

 

*Les propositions : retour à la Société Civile et transparence totale*

 

Les intervenants ont rappelé que le décret portant création du FRIVAO prévoit, dans son article 8 alinéa 3, que la gestion de ce fonds revient à la société civile. « Nous avons insisté sur le respect du décret et la nomination d’animateurs issus de la Société Civile locale, pour que le FRIVAO soit géré sans interférences politiques », a déclaré Christian Kumbi, représentant de la Dynamique de la Nouvelle Société Civile de la Tshopo.

 

Cette exigence, largement partagée au sein des organisations locales, vise à redonner crédibilité et légitimité à un processus longtemps paralysé par des soupçons de détournement et de favoritisme.

 

*Des inquiétudes persistantes autour du FRIVAO*

 

Créé pour canaliser les réparations financières dues aux victimes de la guerre opposant les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani entre 1999 et 2000, le FRIVAO est aujourd’hui au centre d’une controverse nationale.

Sa mise en œuvre, retardée à plusieurs reprises, fait l’objet d’accusations d’opacité, de politisation et d’influence de certains cercles proches du pouvoir.

Des observateurs dénoncent un fonds « capturé » par des intérêts étrangers à sa mission première : réparer les injustices subies par les milliers de familles congolaises affectées par le conflit.

 

*Vers une nouvelle gouvernance du fonds ?*

 

Pour Zacharie Kingombe, militant du mouvement citoyen LUCHA, la clé réside dans la transparence : « Nous avons demandé au ministre de mettre en place des mécanismes de traçabilité et de contrôle pour que les erreurs d’hier ne se reproduisent pas. Il faut un système clair, crédible et vérifiable. »

 

Selon ses propos, le ministre Guillaume Ngefa aurait rassuré ses interlocuteurs sur la volonté du gouvernement de réformer le fonctionnement du FRIVAO, en collaboration avec des experts indépendants et des représentants de la Société Civile.

 

*Entre attentes et méfiance*

 

À Kisangani, où les stigmates de la guerre demeurent visibles, la patience des victimes s’épuise. Beaucoup redoutent que ce nouveau dialogue ne se solde encore par des promesses sans lendemain.

Mais d’autres voient dans cette rencontre le signe d’un tournant, à condition que le FRIVAO soit effectivement assaini, réformé et restitué à sa vocation première : celle d’un instrument de justice et de réparation, non d’un levier politique.

 

En filigrane, la rencontre du Congo Palace a révélé deux choses : le besoin urgent de transparence et d’impartialité dans la gestion du FRIVAO, et la volonté croissante des acteurs locaux de reprendre la main sur un dossier devenu emblématique des dérives de la gouvernance publique.

 

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO

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Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._

 

Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.

« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »

 

Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.

Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.

 

Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.

 

Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.

Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.

 

À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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