À la Une
Football : les dirigeants des clubs exhument le Fonds national de promotion des sports

En prélude de la réunion prévue le 04 juillet 2020 pour évaluer la saison 2019-2020 (arrêtée avant son terme à cause de la pandémie Covid-19), les sociétaires de l’Association des Dirigeants de Football du Congo (ADFCO) se sont réunis, le mercredi 02 juillet, pour examiner, d’abord à leur niveau les points à débattre, avant la réunion proprement dite avec la Ligue nationale de football (LINAFOOT),l’organisateur des championnats nationaux (Ligue 1 et 2).
L’ADFCO a tenu cette réunion dans l’optique d’étaler les failles et, en même temps, voir comment améliorer la prochaine saison qu’elle veut saine, surtout après la crise sanitaire de la Covid-19, qui a frappé le monde, avec des répercussions financières considérables.
De la reprise du championnat au financement de l’Etat congolais, en passant par l’aide de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) et la Confédération Africaine de Football (CAF), tout a été balayé lors de cette réunion à l’Espace 19 dans la commune de la Gombe.
On a noté la présence des représentants du TP Mazembe, Daring Club Motema Pembe (Dcmp), FC MK, AC Dibumba, AC Rangers et d’autres clubs des Ligues 1 et 2.
« Il était important de nous rencontrer pour essayer, à notre niveau, d’évaluer ce qu’a été la saison passée (2019 – 2020 ndlr…). Il y avait également un point concernant l’initiative de la FIFA qui voudrait soutenir les clubs durant cette période de difficultés financières liées à la pandémie de Covid-19. Et nous nous sommes résolus d’adresser une requête à l’autorité étatique pour voir dans quelle mesure soutenir les clubs », a signifié le secrétaire de cette structure, Me Guy Mafuta.
Et d’ajouter : « Vous savez que les clubs éprouvent une difficulté majeure en terme des sponsors. Nous n’avons pas de sponsors et nous n’émargeons pas du budget de l’Etat ; et difficilement, nous arrivons à clôturer les championnats ».
Face à toutes ces difficultés, a souligné Me Guy Mafuta, il était vraiment important que les autorités mettent ainsi la main dans la pâte. « Si pour tous les secteurs, il y a un plan de relance, il faudrait aussi que pour le secteur de football, qu’il y ait un plan spécifique », a-t-il martelé.
Il a précisé : « A l’Adfco, nous avons relevé les éléments, et très prochainement, nous aurons une autre réunion pour coucher ça sur papier et saisir toutes personnalités indiquées pour qu’il y ait un regard assez patriotique vis-à-vis de ce sport qui concrétise l’unité du pays ».
Fonds national des sports…
Les membres de l’Adfco estiment qu’il est temps que le Gouvernement congolais puisse disponibiliser des moyens pour les sports congolais, en général, et le football en particulier. Ce, en se référant à la loi sportive qui évoque la création d’un Fonds national des sports, comme c’est le cas dans d’autres secteurs.
« Au stade actuel, il y a des préalables qui ne sont pas négociables et dont il faudrait avoir avant le début du championnat : financier et technique. Sur le plan politique, par exemple, il faut que l’état d’urgence sanitaire prenne fin, et il faudrait aussi un minimum de temps à donner aux clubs avant de reprendre les championnats », a laissé entendre Me Guy Mafuta.
Et sur le plan financier, a-t-il souhaité, il faudrait que le gouvernement s’implique de manière résolue, au travers d’un geste significatif.
« Nous avons fouillé dans la loi sportive, celle-ci mentionne un Fonds national de promotion des sports. Et nous pensons qu’il est grand temps, à l’instar de l’éducation, et la culture et arts, que le Fonds national de promotion des sports soit mis en place, et c’est le premier ministre qui va prendre un décret à ce sujet. Et nous avons ajouté que pour ce Fonds-là, il faudrait qu’il y ait une dotation spéciale d’installation qui permettra d’amorcer le début du championnat », a conclu Guy Mafuta.
Il sied de signaler que la Fédération congolaise de football association (Fecofa) avait fixé le coup d’envoi de la saison 2020-2021 pour début août de l’année en cours.
Quant au financement du championnat, la Linafoot avait introduit une demande de financement du championnat au niveau du gouvernement via, le ministère des Sports, avant le début de saison écoulée. Mais jusqu’à ce jour, aucune suite favorable n’a été donné sur ce dossier. Et pourtant, le sport, le football en particulier, est un élément fédérateur et mérite une
attention singulière du gouvernement.
Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Ouganda-RDC : Muhoozi aligne Kampala derrière Tshisekedi

Le chef des forces armées ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, a pris une position remarquablement directe sur l’avenir politique de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une série de tweets percutants publiés vendredi, il a déclaré que l’ancien président Joseph Kabila ne devait en aucun cas revenir au pouvoir, tout en exprimant un soutien clair au président Félix Tshisekedi.
« Je ne laisserai pas Joseph Kabila redevenir président de la RDC ! Oubliez cette idée », a tweeté le général Muhoozi. Il a critiqué Kabila pour avoir permis aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise, de s’installer dans l’est du Congo pendant près de deux décennies. « Kabila a laissé les ADF prospérer dans l’est de la RDC pendant 17 ans. Il ne nous a jamais autorisés à agir contre eux. Son Excellence Tshisekedi est bien meilleur à cet égard », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Mon grand frère, Son Excellence Félix Tshisekedi, est le président de la RDC, et je le soutiendrai autant que possible. »
Ces déclarations sont intervenues à un moment clé, quelques heures après la signature, à Washington, d’une Déclaration de principes pour la paix entre le Rwanda et la RDC, sous l’égide des États-Unis et en présence du secrétaire d’État Marco Rubio. Cet accord engage les deux pays à respecter leur souveraineté respective, à promouvoir l’intégration régionale et à démanteler les groupes armés opérant le long de leurs frontières communes.
Les relations Ouganda-RDC : un enjeu économique majeur
Les liens entre l’Ouganda et la RDC se sont considérablement renforcés au cours de la dernière décennie. Selon la Banque de l’Ouganda, la RDC est désormais la deuxième destination des exportations ougandaises, après le Kenya. En 2023, les exportations officielles vers la RDC ont dépassé 500 millions de dollars, auxquelles s’ajoutent environ 200 millions de dollars via le commerce transfrontalier informel. Les principaux produits exportés incluent le ciment, l’acier, les denrées alimentaires et les produits pétroliers.
L’intégration de la RDC dans la Communauté est-africaine (EAC) en 2022 a encore accéléré ces échanges, soutenue par des investissements dans les infrastructures, comme le poste frontalier de Mpondwe et les routes reliant l’Ouganda aux villes de l’est congolais. Maintenir la paix et renforcer les relations avec Kinshasa est donc crucial pour la croissance économique de l’Ouganda.
Une coopération sécuritaire renforcée sous Tshisekedi
Contrairement à l’administration de Kabila, qui bloquait les initiatives ougandaises sous prétexte de souveraineté, Tshisekedi a permis une coopération militaire accrue. L’opération conjointe « Shujaa », lancée par l’Ouganda et les forces congolaises, vise à neutraliser les ADF dans l’est du Congo. Par ailleurs, des rapports de l’ONU et des services de renseignement congolais accusent des réseaux proches de Kabila de soutenir des groupes armés comme le M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui déstabilisent l’est du pays et menacent les corridors commerciaux ougandais.
Tshisekedi a lui-même accusé Kabila d’être le « véritable leader » de l’AFC, qui s’est alliée au M23 pour combattre son gouvernement. Lors d’une récente visite à Goma, ville contrôlée par l’AFC/M23, Kabila a déclaré s’y sentir « plus en sécurité » qu’ailleurs en RDC, laissant entendre des liens étroits avec ces mouvements rebelles.
Les risques d’un retour de Kabila
Un retour de Kabila au pouvoir pourrait raviver l’insécurité le long des frontières ougandaises, compromettre le commerce et annuler les progrès sécuritaires obtenus. En dénonçant publiquement Kabila et en soutenant Tshisekedi, Muhoozi aligne l’Ouganda sur un agenda de stabilité régionale, alors que les voisins du Congo et les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, œuvrent pour des accords de paix durables. Ses propos rassurent également Kinshasa de la loyauté de l’Ouganda, dans un contexte où des intérêts régionaux concurrents menacent les alliances.
Un marché stratégique pour l’Ouganda
Au-delà de la sécurité, l’est du Congo représente un marché inexploité pour les produits ougandais, avec des opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’énergie, la construction et la logistique. Soutenir Tshisekedi permet à l’Ouganda de sécuriser ces intérêts économiques et de renforcer son rôle dans l’intégration régionale.
Les tweets de Muhoozi, bien que d’une franchise inhabituelle pour un haut responsable militaire, traduisent une stratégie calculée : l’avenir de l’Ouganda passe par un partenariat renforcé avec un leadership légitime et stable en RDC. Ils envoient un message clair : Kampala soutient les alliés de la stabilité, de la coopération économique et des efforts de paix internationaux, tout en se distanciant des acteurs accusés d’alimenter les conflits dans l’une des régions les plus riches mais les plus instables d’Afrique.
Alors que la RDC se prépare à sa prochaine transition politique, la bataille pour son futur leadership aura des répercussions majeures, non seulement pour les Congolais, mais aussi pour toute l’Afrique de l’Est.
FNK