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Fonds miniers : plus de 100 millions USD logés à la Rawbank portés disparus !

Malgré les résistances qu’elle rencontre, la ministre Antoinette N’Samba Kalambayi poursuit, sans désemparé, l’assainissement du secteur minier qu’elle dirige en RDC. Après le nettoyage, notamment, de l’administration centrale des mines et de quelques services spécialisés du ministère, c’est le tour de certains établissements publics de sortir des cadavres de leurs placards.
En effet, on signale que plus de 100 millions de dollars américains destinés au Fonds Minier (FOMIN) ont disparu d’un compte logé à la Rawbank. Certains noms seraient déjà cités dans cette affaire de détournement de l’argent du Fonds Minier. Dans le lot, Jean-Félix Mupande, le DG sortant du Cadastre minier; le SG suspendu, Joseph Ikoli ainsi que Martin Kabwelulu, ancien ministre des Mines. Ceux-ci, ainsi que d’autres gros requins, avaient dans leurs attributions le contrôle de ce compte.
Fonds créé pour les générations futures
par décret-loi N°19/17 DU 25 novembre 2019 du Premier Ministre Ilunga Ilunkamba, ses activités traînent d’être lancées puisque les cotisations des entreprises et établissements miniers évaluées à plus de 100 millions de dollars américains ont été détournées.
Puisque la RDC aspire à un Etat de droit, les Congolais veulent savoir, pour raison de transparence et de redevabilité, comment se sont volatilisés plus de 100 millions de dollars américains destinés au fonctionnement du FOMIN ?
Pour rappel, dans un autre registre, la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, avait suspendu le secrétaire général aux Mines, Joseph Ikoli, pour avoir engagé frauduleusement plus de 40.000 nouvelles unités en lieu et place de 70 NU reconnues officiellement par l’administration des Mines.
En ce qui concerne le feuilleton « Cadastre minier » caractérisé par le report perpétuel de la remise et reprise, attendue depuis plus de deux ans, cette cérémonie n’a pas toujours été faite jusqu’à ces jours.
D’un autre côté, Pascal Nyembo, DG suspendu du Centre d’expertise, d’évaluation et substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC), a été reproché du détournement de plusieurs milliers de dollars américains, selon le rapport de l’IGF qui a effectué une descente aux installation de cet établissement public.
Somme toute, après le démantèlement du réseau des fraudeurs et des détourneurs, les agents du ministère des mines ont vivement applaudi le travail abattu par la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, qui met réellement en pratique la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, celle de sauver la République de la prédation.
Il convient de relever que depuis toutes ces révélations et suspensions, Antoinette N’Samba Kalambayi est devenue la cible à abattre à travers les réseaux sociaux et à travers certaines presses locales. Tous les tireurs des ficelles sont toujours tapis dans l’ombre.
Face aux agitations qu’on observe dans le chef de ceux qui sont dénoncés, la ministre des Mines Antoinette N’Samba Kalambayi garde son calme olympien et persiste dans son travail et ce, grâce au soutien du Président de la République, Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui ne jure que sur le changement et le développement de la RDC.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.
Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.
Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.
Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.
Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.
Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.
« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».
Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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