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Femme mariée : de l’incapacité à la capacité juridique. La suppression de l’autorité maritale ( par Régis Ngudie, Étudiant en philosophie )
La suppression de l’autorité maritale
La capacité est la règle, et l’incapacité en est l’exception. Toute personne est capable juridiquement. Mais la loi prévoit une catégorie des personnes qui font exception à cette règle. Parmi ces personnes, nous retrouvons la femme mariée, que la loi place sous l’autorité maritale. C’est-à-dire sous l’autorité et la protection de son mari. Ce statut attribué à la femme mariée a demeuré depuis plus de 30 ans, avec la promulgation de la loi n°87-010 du 1er Août 1987. Celle-ci portant code de la famille. Cependant, cette loi vient de subir une modification. La loi n°16/008 du 15 Juillet 2016 apporte une innovation et complète la précédente loi portant code de la famille.
A savoir, ce changement donne raison de sourire à la femme mariée qui, depuis plus de deux décennies, subissait pour tous ses actes juridiques, l’autorité maritale. Et cela lui avait valu le statut « d’incapable juridique ». Cette qualification paraissait pour la femme, comme une forme de discrimination car, elle portait en soi un caractère excessif, par le fait qu’elle limitait catégoriquement le droit à la femme légalement mariée, de poser tel ou tel autre acte portant un caractère juridique.
A l’inverse, la nouvelle loi supprime l’autorité maritale pour la femme légalement mariée et oblige à présent les époux à s’accorder pour les actes juridiques dans lesquels ils sont contraints individuellement ou collectivement1. Aussi, elle les oblige à la considération et aux respects mutuels dans leurs rapports, sans préjudice des autres obligations respectives qui leur incombent dans la gestion du ménage2.
Jadis, la femme devait obtenir l’autorisation de son mari pour tous les actes juridiques dans lesquels elle s’oblige à une prestation qu’elle devait effectuer personnellement (embauche, mission de service, etc.). Elle était aussi obligée d’habiter avec son mari partout il jugera d’élire domicile ; cela conformément à l’ancienne loi. Alors que, la nouvelle stipule que les époux devraient s’accorder pour tous les actes juridiques dans lesquels ils s’obligent à une prestation qu’ils doivent effectuer. De surcroît elle les oblige d’habiter ensemble partout où ils auront choisi de résider.
Voilà comment la nouvelle loi supprime toute forme de discrimination qu’exprimait l’ancien statut de la femme mariée. Cette dernière en sa promulgation le 27 Juillet 2016 par le Journal officiel de la République démocratique du Congo, modifie les articles suivants du code de la famille : 444, 445, 448, 449, 454, 455 et 456.
En résumé, la présente loi invite les époux à se devoir mutuellement fidélité, respect, considération et affection (cf. art 459 nouveau code de la famille). Et cela dans l’intérêt du mariage, afin d’instaurer un climat paisible et harmonieux qui prône l’amour et le dialogue entre les deux conjoints.
Bien que la loi ait ôtée à l’homme l’autorité maritale, il n’empêche que cette dernière soit sous-entendue. Car, naturellement et légalement le mari est et demeurera le chef du ménage.
Il serait préférable pour la femme de consulter son mari avant de poser tout acte qui aurait des allures juridiques. Bien plus, que cela ait des retombés individuelles ou collectives, les époux doivent donner chacun son consentement avant toute prise de décision et devront opter pour la transparence au sujet de leur ménage.
Régis Ngudie, Étudiant en philosophie
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Menaces répétées du chef de l’UPDF sur Bunia : Le silence des autorités inquiète la population
Depuis le 15 février 2025, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée ougandaise (UPDF), multiplie les déclarations menaçantes à l’encontre de la ville de Bunia, évoquant une possible attaque ou l’envoi de ses troupes dans la région. Malgré la gravité de ces propos, les autorités congolaises, tant au niveau provincial qu’à Kinshasa, restent étrangement silencieuses.
Cette absence de réaction alimente l’inquiétude grandissante de la population, plongée dans un climat de peur et d’incertitude.
Ces menaces interviennent alors que le vice-ministre de la Défense séjourne en Ituri, une région déjà fragilisée par des tensions sécuritaires. En août 2024, un drone de l’armée ougandaise s’était écrasé à Kotoni, dans le territoire de Djugu, une zone où l’UPDF n’est pourtant pas censée opérer. Cet incident avait déjà soulevé des questions sur les activités ougandaises en RDC.
Par ailleurs, un rapport des experts des Nations-Unies datant de juillet 2024 a accusé l’Ouganda de soutenir le Rwanda, pays agresseur de la RDC. Selon ce document, Kampala aurait facilité le transit des troupes du M23 sans aucune restriction. Malgré ces révélations, la RDC continue de collaborer militairement avec l’Ouganda dans le cadre d’opérations conjointes FARDC-UPDF, une coopération en place depuis novembre 2021. Cependant, l’efficacité de ces opérations est vivement critiquée sur le terrain.
En novembre 2024, la question avait été abordée lors d’une rencontre entre le président Félix Tshisekedi et son homologue ougandais à Kampala. Peu après, une dizaine de députés congolais se sont déplacés en Ouganda pour notamment évoquer cette question.
Le répondant de l’UPDF n’est pas à sa première déclaration du genre.
Déjà en décembre 2024, la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait convoqué le chargé d’affaires ougandais en RDC, Matata Twaha, pour exiger des explications concernant les propos jugés « déplacés » du général Kainerugaba. Ce dernier avait, via des messages publiés sur X, menacé les mercenaires blancs opérant aux côtés des FARDC dans l’est de la RDC, promettant de les attaquer à partir du 2 janvier 2025. Bien que le tweet ait été supprimé, les inquiétudes demeurent.
Aujourd’hui, c’est la ville de Bunia qui est directement visée par ces menaces. Pourtant, Kinshasa n’a toujours pas réagi officiellement, un silence qui suscite de vives préoccupations, notamment parmi les habitants de la province.
L’armée ougandaise, présente sur le sol congolais dans le cadre de la coopération militaire, est notamment déployée dans le territoire d’Irumu. Cette situation soulève des interrogations : l’Ouganda est-il toujours un allié dans la lutte contre l’ennemi commun, les ADF ? Récemment, face aux rumeurs d’un renforcement des effectifs ougandais à Irumu, les FARDC se sont contentées d’affirmer que cela s’inscrivait dans le cadre des opérations conjointes.
Pour de nombreux observateurs, ces menaces récurrentes du général Kainerugaba, relayées sur les réseaux sociaux, doivent être prises au sérieux. Ils appellent à une réaction ferme de Kinshasa et à des éclaircissements de la part des autorités ougandaises. Dans un contexte déjà volatile, le silence des dirigeants congolais ne fait qu’accroître les craintes d’une escalade dans la région.
CONGOPROFOND.NET/ buniaactualite.cd
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