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Félix TSHISEKEDI: un pouvoir qui s’affermit du jour au jour( par Henry Mutombo, écrivain et chercheur en fiscalité)
Depuis le 24 janvier 2019, date de la passation de pouvoir entre le président actuel et son prédécesseur, l’ex président Joseph Kabila, la République Démocratique du Congo vit sa première alternance, voulue par sa constitution et son peuple, qui n’a ménagé aucun effort pour traduire sa volonté d’imposer le respect de la loi fondamentale, ce au prix du sang, le seul moyen qui lui restait pour engager son pays vers sa destinée, que les ennemis de la démocratie tenaient à tout prix empêcher.
Le Congo a un nouveau chef suprême, qui s’appelle Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, dont le pouvoir s’affermit aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, par les signes d’une nouvelle ère et l’ouverture de beaucoup de chantiers, notamment le changement de mentalité consacré dans la lutte contre la corruption que plusieurs caciques du régime Kabila refusent d’abandonner, étant donné que c’est, pour eux, l’unique voie pour se maintenir au pouvoir.
Tous les Congolais ont assisté avec effroi à leur arrogance lors de l’annulation de l’installation des sénateurs, une décision prise au cours d’une réunion interinstitutionnelle. Au regard de l’affaiblissement graduel de leur sentiment de surestimation, avec le peuple congolais, ils ont compris que : ce n’est qu’un fait d’inertie.
Au demeurant le pouvoir de l’administration TSHISEKEDI, s’affermit sans bruit mais par les faits. Le programme de 100 jours exécuté par les nationaux, fait couler les larmes de joie, car le peuple dit : le président s’est exercé à intérioriser l’exaspération de sa population.
La CENCO, qui regardait subrepticement le début de la construction du nouveau leadership, a franchi la porte afin de rassembler tout le peuple autour de son chef, celui par la divinité porte désormais le bâton de commandement afin d’amener les Congolais vers un avenir meilleur tant attendu. Et reconnait les bonnes décisions fermes prises par le président TSHISEKEDI qui engagent le pays vers une bonne direction.
Face à cet affermissement du pouvoir du cinquième président congolais, certains thuriféraires de l’ancien régime, les plus réalistes, se confient en leurs proches : « nous n’avons plus de parapluie » apprend-t-on de salon de leur famille politique.
Concernant le modèle politique et économique, le peuple sent que le rêve du président est extraordinairement contagieux, et cela lui donne des ailes afin de s’inscrire dans la mission de porter les couleurs de la République Démocratique du Congo et de prouver au monde que le Congo transformé a sa place au plus haut niveau et est capable de jouer une partition volubile dans le concert de nation.
L’affermissement de son pouvoir passe aussi par le bon choix du chef de gouvernement, pas forcément celui choisi par son partenaire politique, au nom d’une quelconque force politique, bien entendu celui que sa conviction déterminera irréversiblement le choix en vue de rencontrer les préoccupations de son peuple envers qui, il a le devoir de redevabilité.
Par ailleurs, les Congolais souhaitent que leur président ne change pas de trajectoire de sa gouvernance au risque de compromettre les espoirs suscités par lui, jusqu’à la fin de son premier quinquennat.
L’opinion publique a profondément adopté les actions d’urgence du président de la république, dont les tentacules touchent déjà au quotidien la vie de chaque citoyen.
D’aucuns ne doutent de sa capacité de faire mieux de tel enseigne que le soutien populaire lui accordé, s’enracine afin d’affermir davantage son pouvoir, dont le contenu véritable est le bien être durable du peuple congolais qui l’a placé au sommet de l’Etat pour amener au bon port, sa communauté de destin.
Par Henry MUTOMBO : Personnalité politique, Ecrivain et chercheur en fiscalité.
Coordonnateur de « POUR CONSTRUIRE », plateforme de lutte contre la corruption en milieu scolaire et universitaire.
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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