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Félix Tshisekedi à Paris : Un discours surréaliste au cœur de l’inadéquation congolaise

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Félix Tshisekedi, Président de la RD Congo, a tenu ce 29 juillet 2024 une conférence de presse à Paris, abordant des sujets aussi sensibles que la double nationalité et l’accès à certaines fonctions pour les étrangers établis en RDC. À première vue, ces questions peuvent sembler légitimes.

Mais en réalité, elles soulèvent une multitude d’interrogations quant à leur pertinence et à leur opportunité dans le contexte actuel du pays. La RDC, depuis plus de trente ans, est confrontée à une occupation militaire des armées étrangères notamment Rwandaise et Ougandaise mais aussi à une instabilité persistante.

Les territoires sont envahis par des groupes armés instrumentalisés, et la population vit dans une précarité alarmante, souvent sans accès à des services de base. Loin de répondre aux besoins pressants de son peuple, cette préoccupation pour la double nationalité semble déconnectée des réalités quotidiennes des Congolais.

Dans un tel contexte, comment peut-on justifier que la priorité du Président soit d’aborder des questions de nationalité et d’accès à des fonctions administratives pour des étrangers, alors que des millions de Congolais n’ont même pas de cartes d’identité et que le pays n’a pas été capable de mener un recensement national fiable depuis des décennies ?

Pourquoi, alors que la corruption gangrène les institutions, que l’administration publique est en crise, que la justice est souvent instrumentalisée à des fins politiques, et que l’instruction publique est en déliquescence, le Président choisit-il d’ériger des questions de nationalité en priorité ? Ne serait-il pas plus judicieux de s’attaquer à ces problèmes existentiels qui touchent directement la vie des Congolais ?

Les interrogations se multiplient : cette focalisation sur des enjeux aussi explosifs ne pourrait-elle pas servir à détourner l’attention des véritables crises que traverse le pays ? En effet, la lutte contre la corruption est un combat vital pour restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions. En nommant un ministre populiste et inconsistant à la justice, il a avalisé le superfétatoire sur la solidité.

Les réformes nécessaires pour assainir l’administration publique et garantir une justice équitable sont des enjeux cruciaux qui devraient être au centre des préoccupations du Président. De plus, le fait d’aborder des questions de nationalité dans un pays où les populations sont souvent inconnues des autorités met en exergue une profonde incohérence.

Comment peut-on parler de nationalité alors que des millions de Congolais vivent dans la peur et l’incertitude, sans même être reconnus par leur propre État ? Cette situation soulève des doutes quant à la capacité du gouvernement à gérer des enjeux aussi fondamentaux que l’identité nationale dans un contexte d’occupation et d’errance administrative.

La conférence de presse de Félix Tshisekedi à Paris, bien que teintée d’une volonté d’aborder des questions cruciales, apparaît comme un exercice de communication déphasé par rapport aux réalités urgentes du pays. Déjà, il se murmure une probable révision constitutionnelle après la rentrée parlementaire de septembre 2024 qui sera essentiellement budgétaire.

Le peuple congolais mérite des réponses et des actions concrètes sur des sujets qui impactent leur quotidien, plutôt que des discours sur la nationalité qui semblent ignorer les véritables défis auxquels ils font face. Il ne faut pas faire par les lois ce que l’on peut faire par les moeurs. Ce qui signifie clairement qu’il ne faut pas faire par la révision constitutionnelle ce que l’on peut faire par la pratique.

Dans un pays assiégé, les préoccupations devraient être orientées vers la sécurité, la justice, et le développement durable, bien loin des considérations qui, pour l’heure, semblent relever plus du symbole que de l’urgence. L’opinion publique est souvent une force politique, et cette dernière n’est prévue par aucune constitution. Comprendre constitue le début de l’approbation.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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Décès d’Aaron Muyenga : Un baobab de l’entrepreneuriat congolais s’est éteint

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Ancien président de la COPEMECO et du DCMP, Aaron Muyenga, figure emblématique de l’entrepreneuriat congolais et propriétaire du Dancing Club Auberge à Lemba, est décédé ce matin. Il laisse derrière lui un héritage marqué par le travail, la foi et l’engagement pour le développement du Congo.

Le monde des affaires et du sport congolais est en deuil. Aaron Muyenga, ancien président national de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises du Congo (COPEMECO) et de la Fédération des Entreprises du Congo (FELECO), s’est éteint ce matin, après une longue lutte contre la maladie. Entrepreneur visionnaire, homme de foi et patriote convaincu, il a marqué de son empreinte plusieurs secteurs de la vie nationale.

Un bâtisseur au service des PME

Véritable artisan de la promotion des petites et moyennes entreprises, Aaron Muyenga s’est illustré par son engagement constant en faveur de l’autonomie économique et de l’entrepreneuriat local.
Sous sa présidence, la COPEMECO a connu un élan nouveau dans la défense des intérêts des entrepreneurs congolais.
« C’était un homme de conviction, toujours à l’écoute, animé par la volonté de voir émerger une classe moyenne nationale forte », témoigne Georges Bukasa Tshienda, lui-même ancien président de la COPEMECO.

Le promoteur du Dancing Club Auberge

Propriétaire du Dancing Club Auberge, situé à Lemba, Aaron Muyenga avait aussi contribué à dynamiser la vie sociale et culturelle de Kinshasa. Ce lieu emblématique, devenu au fil des années une véritable institution, témoigne de son sens de l’innovation et de son désir de créer des espaces de convivialité pour la population kinoise.

Un dirigeant respecté du football congolais

En parallèle de ses activités économiques, Aaron Muyenga avait présidé le Daring Club Motema Pembe (DCMP), club mythique de la capitale.
Sous sa direction, le club vert et blanc avait connu un regain de stabilité et de discipline administrative.
« Le président Muyenga restera dans nos mémoires comme un homme intègre, passionné et dévoué à la cause du sport congolais », confie un ancien dirigeant du DCMP.

Un homme de foi et de résilience

Malgré la maladie, Aaron Muyenga n’a jamais cessé de servir. Porté par sa foi chrétienne, il voyait dans chaque défi une occasion de grandir et de se rapprocher de Dieu.

« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Timothée 4:7-8), aimait-il rappeler à ses proches, comme une profession de foi et un message d’espérance.

Un modèle pour la jeunesse

Père spirituel et mentor pour de nombreux jeunes entrepreneurs, il prônait le travail, la discipline et la persévérance comme clés de la réussite. « Il croyait profondément que la jeunesse congolaise pouvait transformer le pays, à condition de croire en elle-même », souligne un jeune entrepreneur de Lemba, ému.

Un héritage vivant

Aaron Muyenga laisse l’image d’un patriote engagé, d’un homme d’action et d’un serviteur de la nation.
Sa vie témoigne qu’on peut réussir tout en restant proche de son peuple, fidèle à ses valeurs et à sa foi.

Que la terre de nos ancêtres lui soit douce, et que son âme repose en paix.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET 

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