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Faillite du projet Bukanga Lonzo : Des pistes qui mènent droit vers Matata Ponyo !

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Pourur contrôler et certifier la gestion du Projet Bukanga Lonzo, l’Etat congolais a fait appel à Ernest & Young (EY), un des leaders mondiaux de l’audit. Son rapport (publié en 2016) est un pavé de 44 pages, une anthologie de malversation financière orchestrée par l’ancien premier ministre, Augustin Matata Ponyo, à son profit personnel ou celui de ses courtisans.

Voici l’économie du rapport que l’intéressé n’a jamais contesté.

Ce rapport dit que l’idée d’un parc agroalimentaire ne figurant sur aucun document de stratégie de développement agricole du pays, ni dans aucun budget de l’Etat, ni étude de faisabilité technique financières, sans aucun appel d’offre, ni mise en concurrence, un contrat portant sur un montant de $150 million a été conclu par le gouvernement congolais et Africom commodities Ltd, une société privée Sud-africaine.

Un système de sur taxation de 100 à 700 % a permis la sortie d’argent de la caisse de l’Etat au profit d’individus, d’institution privées au mépris de lois en vigueur. Le rapport montre comment les finances ont été gérées et dilapidées sans tenir compte des priorités telles les élections, la sécurité ou l’amélioration du vécu quotidien.

A la suite de plusieurs rumeurs de détournement et d’irrégularité (sortie de plusieurs millions usd sans appel d’offres, absence d’étude de faisabilité et faiblesse technique), la primature, via Bceco, avait diligenté un audit avec un objectif très limité à savoir l’examen des opérations du partenaire sud-africain.

Après l’échec et l’enlisement du recrutement du cabinet d’audit, l’opération était suspendue, puis relancé plus tard certainement sous la pression de la présidence, un cabinet international (E&Y) avait été recruté. Ainsi la boite de pandore a été ouverte.

Acte1 : Refus de collaboration avec le cabinet d’audit

Ayant pris conscience qu’il avait perdu la bataille du choix de l’auditeur, le cabinet Matata avait multiplié des obstacles à la mission d’audit. Le rapport cite notamment le Refus de communiquer les statuts de la Société d’exploitation du Parc Agro-Industriel de BUKANGA LONZO SA, (SEPAGRI SA); Le Refus de communiquer les contrats et les pièces justificatives de paiement suivant le circuit de la chaîne de la dépense pour les paiements de USD 16.993.385 en faveur de AEE POWER et USD 4.161.715 en faveur et MIC INDUSTRIES ; montant pour lesquels ni contrat ni pièces justificatives n’ont été obtenus. AEE POWER, dirigé par José Angel Gonzales Tausz fait partie du consortium espagnol retenu pour la réalisation de Inga III et est l’interface avec le gouvernement.

Ce contrat (et ses retombées) pourrait constituer une première étape en vue d’obtenir le contrat Inga III et par ailleurs la porte d’entrée de l’intéressé dans ce méga projet jusqu’ici géré par la présidence).

Africom a refusé de communiquer les relevés bancaires permettant de vérifier le total des montants reçus.

Acte2 : violation intentionnelle de la loi sur le marché public

Le 20/02/2014 un contrat de gestion est signé entre le gouvernement RDC et la société sud-africaine Africom Commodities (A.C.). La signature d’un tel contrat sans appel d’offres ou mise en concurrence est contraire à toutes les dispositions sur les marchés publics est donc illégal, dit le rapport d’EY se référant à la législation congolaise.

Les auditeurs ont pu retracer des paiements à concurrence de plus de 100.000.000 USD sur un total prévu de plus de 150.000.000 USD.

Si on y ajoute le coût de l’usine d’engrais de Boma ainsi que le marché international de Maluku et d’autres projets liés on sera probablement près de 300.000.000 USD, poursuit le même rapport.

Selon le relevé préparé par le partenaire AC, de mars 2014 à février 2015, l’Etat Congolais a versé USD 101.549.894 (sur un total prévu d’USD 153.400.000). USD 53.414.444 ont été versés directement dans le compte du partenaire et la différence a servi au paiement des fournisseurs.

D’après le ministère des Finances, USD 92.293.000 ont été alloués et payés pour le projet. Sur un paiement analysé, il existe un écart de USD 374.350 entre les montants en CDF sortis du compte du Trésor Public et la contre-valeur en USD reçue dans le compte d’Africom Commodities.

Pour un certain nombre de paiements, il a été impossible de vérifier la nature :
Total : USD 10.626.864 (en USD : 7.947.088 (p.3) en CDF : 2.411.798.816 soit USD 2.679.776 au taux de 900.

Le rapport a aussi noté des différences non justifiée entre les montants repris sur la réconciliation préparée par AFRICOM et les détails des paiements repris sur la liste de la DTO.

Ces différences se détaillent comme suit :
Paiements reçus par AFRICOM non repris sur la liste de la DTO : USD 10.552.900 Paiements reçus par BPI non repris sur la liste de la DTO : USD 6.900.000
Paiements reçus par DESTICLOX non repris sur la liste de la DTO : USD 900.000
Paiements reçus par MICHIGAN non repris sur la liste de la DTO : USD 10.800.000
Paiements reçus par TRIOMF non repris sur la liste de la DTO : USD 5.265.000
Paiements directs aux fournisseurs non reconnus par A.C. : USD 21.370.480. Ce montant comprend USD 16.993.385 en faveur de AEE POWER USD 4.161.715 en faveur et MIC INDUSTRIES pour lesquels ni contrat ni pièces justificatives de paiement suivant le circuit de la chaîne de la dépense n’ont été obtenus.

Paiements divers non reconnus par A.C. : USD 3.452.613 (Annexe 3.1 à 3.8). Pour des institutions : USD 1.306.222 (USD 626.000 + CDF 680.222.408 =USD 755.802) dont USD 754.996 pour la primature.
Ces montants comprennent pour près de 1.000.000 de frais de cérémonies de lancement du projet et de lancement de la production: il s’agit ici principalement de dépenses en vue d’assurer « l’adhésion » de certaines autorités : Présidence, primature, Ministères, Province …Aucun gouvernement ne peut fermer les yeux devant pareil disfonctionnement sans arrêter la machine. Or le gouvernement Matata a tout vu et laisser faire

*Acte3 : le constat de faillite*

L’opérateur Africom Accommodities a quitté le territoire national en toute impunité, comme un vulgaire touriste sous la barbe et ne nez des autorités laissant derrière lui un vrai désastre, un gouffre financier.

Aucun gouvernement ne peut fermer les yeux devant pareil disfonctionnement à répétition dans l’exécution d’un marché public sans arrêter la machine ou sonner l’alerte.

Or le gouvernement Matata a tout vu et laisser faire. L’heure des comptes a peut-être sonner pour l’homme en cravate rouge qui se voulait champion de la bonne gouvernance.

Jean Claude Bimwala/Analyste


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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà

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Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.

À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »

Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.

A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».

« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.

Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.

Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.

« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »

Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.

Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.

Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.

RFI


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