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F. Tshisekedi-S. Ilunkamba : 1er choc public !
Visiblement le premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, n’est pas du tout d’accord avec le chef de l’Etat au sujet des ordonnances qu’il a signées et rendues publiques le vendredi 17 juillet dernier. Il l’a fait savoir dans une déclaration officielle lue par son porte-parole, Albert Lieke, ce mardi 21 juillet à l’intention de l’opinion nationale.
En effet, rapporte-t-il, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été grandement surpris de suivre sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise ( RTNC) la lecture de plusieurs ordonnances signées par le Chef de l’Etat et contresignées par le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières pour le compte du premier ministre. Cela, souligne le chef du gouvernement avec précision, pendant que le Conseil des ministres se tenait au courant de la même journée du vendredi 17 juillet.
Tout en rappelant qu’il était en mission à Lubumbashi, sur instruction du président de la République, Sylvestre Ilunkamba a fait savoir qu’il avait conféré l’intérim au VPM Gilbert Kankonde en circonscrivant la portée de ses responsabilités: veiller à ce que tout courrier destiné au premier ministre soit réceptionné à son cabinet avant toute orientation ou bien le joindre en cas de nécessité. Ce qui n’avait pas été fait, insinue-t-il.
Au regard regard de ce qui précède, Sylvestre Ilunga Ilunkamba s’est proposé de rencontrer de nouveau le président de la République » en vue de tirer au clair cette situation préoccupante « .
Notons que Sylvestre Ilunkamba a insisté dans sa déclaration que son contreseing, dans un gouvernement de coalition, au-delà de sa nature juridique, est le gage des équilibres des pouvoirs entre le Président de la République et lui, premier ministre, qui est l’émanation de l’Assemblée nationale.
Il convient de souligner que depuis l’installation du gouvernement Ilunga Ilunkamba, c’est la toute première fois qu’une dissension les deux patrons de l’Executif national soit mise ouvertement sur la place publique.
Jusqu’ici, la présidence de la République n’a pas encore officiellement réagi à la déclaration tonitruante du chef du gouvernement. Dossier à suivre.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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