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F. Tshisekedi fixe ses priorités aux ambassadeurs de l’UE: le social, la sécurité et le climat des affaires

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Le Chef de l’Etat a reçu, ce samedi 18 mai à la Cité de l’OUA, un parterre d’ambassadeurs de l’Union européenne plus celui du Canada au cours d’un brunch. Au cours de cette réception, il a tenu à rappeler ses priorités qui portent notamment sur le social, la sécurité et le climat des affaires.

Le président Félix Antoine Tshisekedi a exprimé sa volonté de parvenir à une détente avec l’Europe après une période de relative tension entre la RDCongo et ses partenaires occidentaux.

Il a également évoqué dans son allocution des sujets qui le tiennent à coeur et qui traduisent sa détermination à y trouver des solutions au cours de son mandat.

Bien avant de rentrer dans le vif du sujet, il a fait part du chemin déjà parcouru depuis qu’il est aux affaires. Il s’agit entre autres de la décrispation politique, l’accès de tous les acteurs politiques aux médias officiels ainsi que la fermeture des cachots qui, autrefois, reflétaient des graves entraves aux droits et libertés des citoyens.

Concernant ses objecrifs à court terme, le Chef de l’État est revenu sur sa promesse de mettre le Congolais au centre de ses préoccupations. Il a ainsi relevé les problématiques liées à l’accès à l’éducation et à la santé pour tous, en termes de couverture maladie universelle, concernant justement ce dernier point.

Au nombre des besoins évoqués par le président de la République, il faut ajouter la lutte contre la pauvreté et l’instauration d’un État de droit.

Le Chef de l’Etat a saisi cette occasion pour lancer un appel aux partenaires de l’Union européenne afin qu’ils puissent aider à la reconstruction de la RDC, particulierement dans l’économie de transformation. Cela implique d’énormes besoins en énergie, a-t-il précisé, dans un secteur qui demande beaucoup d’investissements.

Sur le plan sécuritaire, Félix Antoine Tshisekedi a échangé sur les impératifs de paix et sécurité. Il entend
résorber cette situation, partucilièrement dans l’Est de la RDC où sevissent des groupes armés. Pour ce faire, la RDC compte travailler de concert avec ses partenaires, dans le but de bouter dehors lesdits groupes armés et ainsi restaurer l’autorité de l’Etat.

L’environnement a été au menu de l’adresse du Chef de l’Etat qui a fait part du potentiel de la RDC en biodiversité. Secteur pour lequel la RDC, un des poumons du monde, doit avoir droit au chapitre dans les débats internationaux.

Le brunch des ambassadeurs de l’UE s’est terminé par un jeu de questions réponse entre le Chef de L’État et ses convives. Jeu auquel il s’est prêté avec beaucoup d’enthousiasme à la satisfaction de tous.

Enfin, Kasongo Mwema, le porte-parole du Chef de l’État, est intervenu en dernier, au nom de celui-ci, pour remercier l’assistance. Il a saisi cette opportunité pour informer les ambassadeurs qu’ils venaient d’assister là au début d’une tradition que le président de la République va instaurer au cours de son mandat.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET


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“Les rébellions rwandaises au Kivu ( 1996-2024)” de Nicaise Kibel’Bel : Mettre fin à l’instrumentalisation de Kigali et batir, enfin, un système de défense digne d’un Congo convoité

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Question : Monsieur Nicaise, votre dernier ouvrage dérange par son titre « Les rébellions rwandaises au Kivu ». Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Nicaise Kibel’Bel Oka : Un titre n’est jamais choisi au hasard. Son choix répond au contenu et aux réalités du livre. Effectivement, le livre décrit toutes ces rébellions rwandaises depuis 1996 qui ont trouvé un terrain d’expérimentation sur le sol congolais. Pour l’illustrer par un exemple. A chaque fois qu’il y a dialogue entre le gouvernement et les « rebelles » congolais, avez-vous déjà vu les rebelles remettre armes et équipements militaires ? Ils ne peuvent pas le faire parce que ces armes ne sont pas les leurs. Et pire, ce ne sont pas les Congolais qui les manient au front.

Q. : Comment expliquez-vous alors cette stratégie du régime Kagame d’instrumentaliser des Congolais ?

N.K.O. : C’est une stratégie simple qui fonde toute la philosophie du pouvoir au Rwanda. Elle consiste à créer des zones de tensions et à les maintenir indéfiniment. Il y a des personnes, des médias et institutions payées pour alimenter ces conflits. Ces tensions sont à la base de la guerre hybride dans la région. En réalité, Kigali n’a que faire des « rebelles » congolais pour qui il n’a aucune considération. Depuis Laurent-Désiré Kabila jusqu’à Corneille Nangaa, ils sont vilipendés et jamais leurs noms ne sont cités au Rwanda.

Q. : Les rébellions rwandaises au Kivu. Comment comprendre que derrière elles, ce sont des revendications des populations d’expression kinyarwanda qui sont mises en avant ?

N.K.O. : Il faut apporter un bémol. Paul Kagame ne défend pas les populations d’expression kinyarwanda comme il a voulu longtemps le faire croire. Il défend selon lui les populations martyrisées Hamites en RDC. C’est toute la différence idéologique. Et tant qu’on ne comprendra pas cette distinction, on naviguera à vue dans la déstabilisation de la région.

Q. : Pouvez-vous être plus explicite dans ce que vous avancez ?

N.K.O. : Au Rwanda comme au Burundi, il y a trois ethnies (Hutu, Tutsi et Twa). Les Hutu et les Tutsi parlent tous le kinyarwanda mais ne sont pas des Hamites. Défendre les populations d’expression kinyarwanda signifierait défendre les Tutsi et les Hutu. Or, Kagame voue une haine viscérale contre les Hutu qu’il qualifie à tous les niveaux des « génocidaires ». Et donc, à défaut de les défendre et de les protéger, il doit les combattre, les neutraliser. C’est ce qu’il demande au gouvernement congolais. Comment la RDC perçoit la notion du génocide ? Est-ce que tous les Hutu même ceux qui sont Congolais sont des génocidaires ? Les populations Hamites du Congo subissent-elles de réprimandes ?

Q. : Selon vous, comment mettre fin alors à toutes ces rébellions rwandaises au Kivu ?

N.K.O. : Tout d’abord il faut établir une nette différence entre le Rwanda et la RDC. Cet exercice pédagogique poursuit deux finalités. Primo, faire comprendre aux populations Hamites du Congo que ce n’est pas Kigali qui va résoudre leurs problèmes. On ne peut pas indéfiniment vivre en seigneur de guerre au bénéfice d’un autre État contre son pays. Secundo, le pouvoir au Rwanda a été construit sur la violence, sur les oppositions entre Hutu et Tutsi. Ce qui n’est pas le cas pour la RDC. Il faut d’abord aider le Rwanda à trouver des solutions aux problèmes de la cohabitation entre Hutu et Tutsi. Il n’y a que le dialogue et la réconciliation comme thérapie à des tensions ethniques.

Nicaise Kibel’Bel Oka, journaliste d’investigation et auteur du livre, en méditation. Archives Les Coulisses). 

Q. : Apparemment vous êtes le seul à faire ce diagnostic. N’est-ce pas que vous rêvez ?

N.K.O. : C’est le vrai diagnostic pour une paix dans la région. Et je ne suis pas le seul. De nombreux rwandais (Hutu comme Tutsi) sont convaincus qu’il faille un dialogue pour une réconciliation au Rwanda. Ceci, pour éviter le cycle infernal de tensions et de guerre. Aucune ethnie ne prendra indéfiniment le dessus sur l’autre.

L’ex-président Hutu du Rwanda, Pasteur Bizimungu, prédécesseur de Paul Kagame, a exprimé ce regret devant le Parlement avant d’être démis.

Q. : « Toutes les composantes au niveau national ne se sentent pas représentées dans l’autorité du Rwanda ».

Et d’ajouter à notre micro en 2001 : « Ce qui a déchiré le Rwanda, c’est plus particulièrement l’exclusion de certaines sections de la population. Pendant 150 années, se sont succédé des luttes de pouvoir entre les élites tutsi et hutu. Chaque fois que l’une arrivait au pouvoir, elle monopolisait à son profit excluant d’autres tout en violant les droits fondamentaux. Le FPR a suivi malheureusement le sentier bâti.

De par l’histoire de notre pays, il est démontré que les gens qui se sont emparés du pouvoir par la force militaire n’ont jamais réussi quelle que soit la durée au pouvoir. Toute exclusion mène forcément à la force ».

Au Rwanda, comme l’écrit Gaël Faye dans son livre « Jacaranda » : « La paix n’est qu’une guerre suspendue ». Le cycle de violence au Rwanda n’est que momentanément suspendu.

Q. : Votre livre parle de l’impunité dont jouit le régime de Kigali. Pourquoi les deux poids, deux mesures ? Pensez-vous que l’Occident ne comprend pas le drame de la région ?

N.K.O. : Les Occidentaux jouent au sapeur-pompier pour maintenir les tensions qui garantissent leurs intérêts. En choisissant le « Bon » et le « Mauvais » au Rwanda, ils ont tout fait pour que le FPR ne puisse jamais répondre de ses actes devant la justice internationale. Ce qui lui donne la force de narguer les autres. La logique des Occidentaux ne résiste pas à la logique normale. Prenez le cas de l’Ukraine. Ils livrent des armes à l’Ukraine mais lui interdisent de frapper des cibles russes. C’est exactement un embargo qui ne dit pas son nom. C’est le même cas avec la RDC. On nous impose de négocier avec le Rwanda qui occupe des pans entiers de notre territoire. Qui arme le Rwanda ?

Notre livre essaie de passer au peigne fin cette mésaventure tout en épinglant aussi les faiblesses dans notre système de défense qui est resté dans le ghetto et aujourd’hui incapable de faire face aux menaces actuels et à venir. Ce livre baigne dans la couleur locale. Mon livre est un appel à la prise de conscience contre l’instrumentalisation rwandaise et à la mise en place d’un système de défense digne du Congo. Rome a été hospitalière tout en étant expansionniste.

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A bâtons rompus avec Nicaise Kibel’Bel Oka


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Bientôt le magazine CONGO PROFOND dans les kiosques à journaux : Simplicité, Pertinence et Découverte