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F. Tshisekedi à Bruxelles !
Le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est arrivé dimanche le 5 juillet à Bruxelles, capitale de la Belgique. Alors que des sources officielles gardent un mutisme déconcertant au sujet de ce déplacement du premier d’entre les Congolais, c’est plutôt nos confrères belges qui confirment son « séjour privé » au moment où la coalition au pouvoir en République démocratique du Congo (RDC) connaît de fortes tensions.
« Quoique privée, la visite du chef de l’Etat congolais en Belgique va susciter au moins une question: Que vient-il faire? Fait de chair et de sang, « Fatshi » est et reste un être humain. Il ne manquera pas de profiter de ce déplacement pour faire un bilan de santé. Et ce après dix-huit mois de stress et de tension. Ne dit-on pas que le pouvoir use? Il ne manquera pas également de s’entretenir ‘en privé’ avec divers officiels tant belges qu’européens« , écrit le site d’information Congo indépendant, confirmant des rumeurs circulant à Kinshasa.
La présence de M. Tshisekedi en Belgique a été confirmée à l’agence Belga par une très bonne source.
Son séjour en Belgique, dont Congo indépendant estime la durée à une « dizaine de jours« , intervient alors que la coalition au pouvoir à Kinshasa traverse une zone de turbulences.
Tensions entre partenaires
Le chef de l’Etat – un ancien opposant proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 – dirige la RDC en coalition avec le Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme de l’ancien président Joseph Kabila Kabange, largement majoritaire au parlement et au sein du gouvernement.
Plusieurs épisodes ont récemment exacerbé les tensions entre les deux partenaires. Le dernier en date est la désignation, en dépit de l’opposition des églises catholique et protestante, d’un responsable sortant de la très controversée Commission électorale nationale indépendante (Céni), Ronsard-Ernest Malonda Ngimbi, comme futur président de cette instance.
La nouvelle Céni devra organiser les prochaines élections générales en RDC, en principe en 2023.
M. Tshisekedi a appelé la semaine dernière la Belgique et la RDC à réécrire l’histoire de la colonisation, comme en écho aux « plus profonds regrets pour les blessures » infligées lors de la période coloniale belge au Congo exprimés par le roi Philippe.
Il n’hésite pas à qualifier la Belgique de son « autre Congo« , en référence aux années passées en exil et aux près de 35 ans durant lesquels il y a séjourné.
CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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