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Épistémicide : La guerre des savoirs et le contrôle de l’histoire

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L’histoire humaine est un récit en constante évolution, façonné par ceux qui détiennent le pouvoir. La célèbre maxime de George Orwell, « Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé », résume l’essence d’un phénomène inquiétant qui mérite une attention particulière : l’épistémicide.

Ce terme, qui désigne l’élimination ou la dévalorisation des savoirs et des systèmes de connaissance d’un groupe, soulève des questions fondamentales sur la manière dont l’histoire est écrite et qui en détient le pouvoir. Un peuple qui oublie son histoire est condamné à la revivre. La mémoire et des savoirs transmis au fil des générations et les conséquences de l’oubli et de la destruction des connaissances déterminent l’avenir de tout un peuple.

L’épistémicide ne se limite pas à la destruction physique de documents ou d’artefacts ; il englobe également l’effacement des perspectives, des récits et des savoirs qui ne correspondent pas à la narrative dominante. Cela se produit souvent dans le cadre de conquêtes coloniales, de révolutions ou de conflits, lorsque les vainqueurs imposent leur vision du monde, reléguant les voix des vaincus à l’oubli.

Ce processus peut être insidieux, se manifestant par l’éducation, la langue, les médias et les institutions. L’histoire a souvent été rédigée par ceux qui ont triomphé, occultant les contributions et les souffrances des peuples opprimés. Par exemple, les récits coloniaux ont souvent dépeint les colonisateurs comme des porteurs de civilisation, tandis que les cultures autochtones étaient présentées comme primitives ou arriérées.

Cette narration biaisée a des conséquences durables, influençant la perception des identités culturelles et des héritages historiques. Le contrôle des savoirs est un puissant outil de domination. En déterminant quelles histoires sont racontées et qui a le droit de les raconter, les élites peuvent façonner les croyances, les valeurs et les comportements d’une société. Cela se traduit par la marginalisation de certaines voix et le déni de leur légitimité.

Dans ce contexte, l’épistémicide est à la fois un acte de violence et une stratégie de contrôle social. Malgré ces dynamiques d’oppression, des mouvements de résistance émergent. Les luttes pour la décolonisation des savoirs, par exemple, visent à rétablir et à valoriser les connaissances traditionnelles et les perspectives marginalisées.

Ces mouvements cherchent à créer un espace où toutes les voix peuvent s’exprimer et où l’histoire peut être redéfinie de manière plus inclusive. La réécriture de l’histoire est un processus complexe et souvent conflictuel. Elle nécessite non seulement une reconnaissance des injustices passées, mais aussi une volonté collective de questionner les narrations dominantes.

Cela implique de remettre en question les institutions qui perpétuent l’épistémicide et de promouvoir des formes de savoirs qui valorisent la diversité des expériences humaines. L’épistémicide est un phénomène qui appelle à une prise de conscience collective. En reconnaissant que l’histoire est souvent écrite par les vainqueurs, il devient impératif de questionner les récits établis et de promouvoir une pluralité de voix.

Ce n’est qu’en confrontant le passé, en valorisant les savoirs divers et en ouvrant la voie à des narrations alternatives que nous pourrons envisager un futur plus juste et équitable. La lutte contre l’épistémicide est une lutte pour la dignité, la mémoire et la justice, une quête pour redonner aux voix oubliées leur place légitime dans l’histoire.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR


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Santé

Une gestion de la Santé Publique à la sauce Congolaise : Monkey-Pox et l’horreur à Masina

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Lorsque l’on évoque les conditions de santé publique en RDC, on pourrait s’attendre à des récits tragiques, à des cris de détresse, à une colère légitime face aux manquements d’un système qui semble avoir oublié son devoir envers ses citoyens. Mais que dire alors de la gestion de la Monkey-Pox au centre Socimex à Masina Quartier 3 ?

Un véritable chef-d’œuvre d’ineptie et d’irresponsabilité qui frôle l’indécence. Imaginez un instant des malades entassés dans une pièce sans fenêtres, sans toilettes, sans urinoirs. Une véritable cellule d’isolement pour les malheureux, où l’on pourrait croire que la maladie n’est pas le seul fléau à affronter. L’odeur, la crasse, le manque d’hygiène sont autant de témoins d’une gestion calamiteuse qui fait frémir.

Si vous pensiez que la maladie était le pire des maux, attendez de voir comment on traite ceux qui souffrent. Le gouvernement congolais, et en première ligne le Ministre de la Santé Roger-Samuel Kamba, semble avoir décidé que la dignité humaine était un luxe dont on pouvait se passer. Il est ahurissant de constater que dans la capitale, au cœur de l’action, des Congolais soient livrés à eux-mêmes.

Des malades qui sont traités comme des animaux, obligés à vivre dans des conditions infra-humaines. Que dire alors de ceux qui se trouvent dans des provinces reculées, dans des recoins inaccessibles ? Si ces malades à Masina sont déjà traités comme des pestiférés, que peut-on imaginer pour ceux qui sont encore plus isolés ? C’est indécent et indigne de notre pays.

On peut légitimement se demander si le gouvernement a seulement un plan, ou s’il navigue à vue, avec une nonchalance déconcertante. Monsieur Roger-Samuel Kamba, ce ministre qui semble avoir pris la santé publique pour une farce, doit se poser la question suivante : où est le respect des droits humains dans cette débâcle ? Le comble est que notre Ministre de la Santé est satisfait de son travail.

Son attitude indifférente, presque désinvolte, en dit long sur la perception qu’il a de sa fonction. Faut-il vraiment qu’il attende que la situation devienne encore plus catastrophique avant d’agir ? La santé des Congolais ne devrait pas être une option, mais une priorité. Il est grand temps que des responsabilités soient établies et que des sanctions soient prononcées.

L’inaction devant un tel désastre est tout simplement inacceptable. Les Congolais méritent mieux que cette gestion calamiteuse, et il est temps que ceux qui sont censés veiller sur leur bien-être soient appelés à rendre des comptes. La santé n’est pas un jeu, et encore moins un terrain de jeu pour l’incompétence. La vidéo devenue virale est révoltante.

Dans un pays où la dignité humaine devrait primer, il est déconcertant de voir à quel point la vie de ceux qui souffrent est traitée avec tant de désinvolture. La Monkey-Pox n’est pas qu’une maladie ; elle est le reflet d’un système qui, à tous les niveaux, doit se remettre en question. Un incompétent est comme un bateau sans gouvernail : il dérive sans but et finit toujours par sombrer.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR


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