À la Une
Épidémie de rougeole à Djugu: une campagne de vaccination d’urgence lancée sur place

Une épidémie de rougeole vient d’être identifier dans la province de Ituri où 96 cas de rougeole ont été répertoriés parmi les déplacés de Djugu vivant dans un camp de fortune à proximité de l’hôpital général de référence de Bunia.
L’information a été rapporté ce 11 juin mercredi le gestionnaire de camp, Ignace Bingi.
L’ONG Médecins sans frontières (MSF) note que la plupart des malades sont âgés de 0 mois à 10 ans.
« Le MSF s’est déployé sur terrain. 96 enfants sont déjà identifiés malades de la rougeole, le MSF construit déjà un site d’isolement à l’hôpital général pour leur prise en charge médicale. En majorité ce sont les enfants dont l’âge varie entre 0 mois et 10 ans », a déclaré Ignace Bingi.
Il a aussi annoncé que cette semaine le décès de 19 personnes parmi les déplacés suite à la rougeole. Ces décès ont été enregistrés en l’espace d’une semaine. M. Bingi dit redouter le pire si rien n’est fait.
« Nous demandons à une équipe médicale de venir sur terrain pour investiguer sur d’autres maladies à part la rougeole pour réduire le taux de décès car nous enregistrons au moins 3 morts par jour, c’est possible qu’on ait une autre épidémie », a-t-il plaidé.
Face à cette épidémie, une campagne « urgente » de vaccination contre la rougeole en Ituri vient d’être lancée ce jeudi 11 juillet par les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC) appuyées par le fonds de l’ONU pour l’enfance (UNICEF) et Médecins sans frontières (MSF).
67.000 enfants sont ciblés par cette campagne cible quelque 67.000 enfants dans la province de l’Ituri, selon un communiqué rendu public par l’agence onusienne.
Quatre camps de déplacés du chef – lieu de l’Ituri , Bunia – qui ont connu un afflux massif de familles déplacées ces dernières semaines sont les premiers sites ciblés par la campagne de vaccination.
Notons que plus de 10 000 déplacés vivent dans le camp situé près de l’hôpital à Bunia. D’autres déplacés sont sur le site de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Bunia).
La province de l’Ituri fait déjà face à des attaques des groupes armés et à une épidémie de la maladie à virus Ebola.
Bishop Mfundu/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Évariste Méambly : « Vaincre ! » ou l’art de transformer l’adversité en engagement

Issu d’un village reculé de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dans la région du Guémon, Évariste Méambly signe un ouvrage aussi intime que politique : « Vaincre ! » Bien plus qu’une autobiographie, ce livre est une ode à la résilience, à l’action et à la foi en l’avenir. De ses débuts modestes à ses responsabilités d’entrepreneur prospère, puis de député engagé, l’auteur y retrace un itinéraire atypique, jalonné de luttes, de doutes, mais surtout de volonté tenace.
Une enfance enracinée, une ambition tenace
Dans les premières pages de « Vaincre ! », Évariste Méambly revient sur son enfance dans le pays Wê, au cœur d’une société marquée par les traditions, la solidarité villageoise, mais aussi les limites d’un environnement rural souvent négligé. C’est dans ce contexte qu’il développe très tôt le goût de l’effort, la rigueur, et cette obsession de ne pas subir sa condition. Le récit, sans pathos inutile, explore avec une lucidité désarmante les combats quotidiens d’un jeune garçon rêvant d’un avenir autre.
Entrepreneur, député, bâtisseur
Le parcours de Méambly est ensuite celui d’un homme qui ose : créer, entreprendre, représenter. À travers ses expériences professionnelles et politiques, il partage les coulisses d’un engagement souvent mal compris. Il raconte, sans fioritures, les choix parfois risqués qu’il a dû faire, les alliances nécessaires, les renoncements imposés. Élu député de Facobly, il défend avec ferveur les intérêts de sa région et milite pour un développement équitable entre les différentes zones du pays. « Vaincre ! » devient alors aussi une tribune pour un modèle de gouvernance plus inclusif et décentralisé.
L’engagement comme ligne de force
Ce qui frappe tout au long du livre, c’est la cohérence d’un engagement : Méambly n’a jamais dissocié son ascension personnelle du sort collectif. Développement local, réconciliation nationale, formation de la jeunesse… autant de causes qui l’habitent. Il évoque les tensions post-électorales, les fractures sociales ivoiriennes, mais aussi les possibilités de reconstruction. Loin des discours lénifiants, il plaide pour un sursaut éthique dans la vie publique et pour un leadership ancré dans la proximité.
Un témoignage sans fard
« Vaincre ! » n’est pas un récit triomphaliste. Évariste Méambly y confesse ses échecs, ses hésitations, les périodes de découragement. Ce sont justement ces moments de fragilité qui donnent au livre sa profondeur et sa sincérité. Le style est direct, parfois cru, mais toujours empreint d’une volonté de vérité. En filigrane, une réflexion sur la réussite, non comme un aboutissement personnel, mais comme une capacité à se rendre utile aux autres.
Un appel à l’action
En publiant « Vaincre ! », Évariste Méambly ne cherche ni à se justifier ni à se glorifier. Il propose un modèle, un exemple possible parmi d’autres, pour une jeunesse ivoirienne souvent désorientée. Son récit est celui d’un homme qui a refusé le fatalisme, qui a su écouter les siens sans se trahir, et qui croit encore que la politique peut être un vecteur de transformation.
Un livre à lire pour comprendre non seulement un parcours de vie, mais aussi les aspirations profondes d’une Côte d’Ivoire en quête de cohésion et de justice.
Tchèques Bukasa/CONGO PROFOND.NET