Analyses et points de vue
Entre troncation et apocope : Les décisions politiques en RD Congo
Dans le tumulte politique qui caractérise la RD Congo, un phénomène linguistique subtil mais significatif émerge au sein des réflexions des autorités : la troncation et l’apocope des décisions politiques majeures. D’aucuns ne s’en rendent pas compte. Et pourtant, c’est significatif car le subconscient trahit des intentions abjectes.
Alors que le pays navigue à travers des enjeux cruciaux et des défis complexes, cette tendance à la réduction et à la simplification peut avoir des conséquences profondes sur la gouvernance et l’avenir de la nation. La troncation, qui consiste à couper ou raccourcir des mots ou des idées, reflète parfois une approche simpliste et superficielle face à des questions politiques complexes.
Au lieu d’approfondir les débats et d’explorer les nuances des problèmes, la troncation peut conduire à des décisions hâtives et à des solutions simplistes qui ne tiennent pas compte de la diversité des perspectives et des intérêts en jeu. D’autre part, l’apocope, qui se manifeste par la suppression de lettres ou de syllabes à la fin des mots, peut également jouer un rôle dans la formulation des politiques.
En éliminant des éléments essentiels ou en réduisant la complexité des enjeux, l’apocope peut conduire à une vision tronquée de la réalité et à des décisions qui ne prennent pas en compte la totalité des implications et des ramifications des choix politiques. C’est ce qui se passe actuellement dans le coeur des décisions politiques en RD Congo.
Dans ce contexte, il est crucial pour les autorités congolaises de reconnaître l’importance de la réflexion approfondie, de la consultation de diverses parties prenantes et de la prise de décisions éclairées pour assurer le bien-être et l’avenir de la nation. Plutôt que de céder à la tentation de la troncation ou de l’apocope, les dirigeants politiques doivent s’efforcer de cultiver une approche inclusive, nuancée et holistique dans leur prise de décision.
La RD Congo fait face à des défis majeurs qui exigent une réflexion profonde, une vision à long terme et un engagement envers la démocratie, la transparence et la responsabilité. En évitant la troncation et l’apocope dans leurs réflexions et leurs actions, les autorités congolaises pourront mieux répondre aux besoins et aux aspirations de leur peuple, et ouvrir la voie à un avenir plus juste, plus prospère et plus stable pour le pays.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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Analyses et points de vue
La RDC et la CPI : Quand la colère du gouvernement se heurte à l’indifférence internationale
Dans un contexte international où les droits de l’homme et la justice pénale sont au cœur des préoccupations, la RDC se trouve à un carrefour critique. Le Vice-Ministre de la Justice chargé du Contentieux international, Samuel MBEMBA KABUYA, a récemment rencontré le Procureur général adjoint pour exprimer la frustration grandissante du peuple congolais envers la Cour Pénale Internationale (CPI).
Cette rencontre souligne une réalité troublante : malgré les atrocités documentées et les appels répétés de la RDC, la CPI semble rester muette face à la souffrance d’un peuple. La CPI, créée par le traité de Rome, a pour mission de juger les crimes les plus graves, tels que le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
Selon l’article 15 du traité, la Cour peut s’autosaisir lorsque des crimes relevant de sa compétence sont commis. Pourtant, la RDC a saisi la CPI à plusieurs reprises, lui transmettant des preuves accablantes des violences qui ravagent son territoire. Malgré cela, la réponse de la Cour a été désespérément lente, voire inexistante, laissant les victimes dans l’oubli.
Les conséquences de cette indifférence sont alarmantes. Les populations congolaises, déjà éprouvées par des décennies de conflits armés, d’exploitation et de violations des droits humains, se sentent trahies par une institution censée défendre la justice. La colère exprimée par Samuel Mbemba Kabuya n’est pas seulement celle d’un ministre.
Mais elle résonne comme l’écho des millions de voix silencieuses qui souffrent en raison de l’inaction internationale. La RDC, riche en ressources naturelles, a longtemps été le théâtre d’intérêts géopolitiques complexes. Les atrocités commises sur son sol sont souvent minimisées, voire ignorées, par une communauté internationale préoccupée par d’autres enjeux.
La colère du peuple congolais, portée par des représentants comme Kabuya, réclame une justice qui semble hors de portée. L’absence de réaction de la CPI face aux demandes répétées de la RDC soulève des questions sur l’efficacité et l’impartialité de cette institution. La situation en RDC met en lumière une problématique plus large : celle de la responsabilité des acteurs internationaux face aux injustices.
Si les États ne peuvent pas compter sur la CPI pour répondre aux crimes commis sur leur territoire, quelle confiance peuvent-ils avoir dans le système de justice internationale ? La RDC appelle à une réévaluation du rôle de la CPI et à une réponse plus prompte et efficace aux violations des droits humains. La colère du peuple congolais face à l’inaction de la CPI est un cri de désespoir et d’appel à la justice.
Samuel Mbemba Kabuya, à travers ses déclarations, incarne cette lutte pour la reconnaissance et la réparation des atrocités subies. Il est temps que la communauté internationale prenne conscience de la responsabilité qui lui incombe et agisse pour que les promesses de justice ne soient pas de vains mots, mais se traduisent en actions concrètes. La RDC mérite d’être entendue, et son peuple a le droit de voir ses souffrances reconnues et réparées.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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