Justice
Droits Humains : la Commission africaine reconnaît le génocide en RDC, Samuel Mbemba salue le leadership du chef de l’Etat
Le Ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a tenu un point de presse ce lundi 10 novembre 2025 dans son cabinet à Kinshasa, pour annoncer une avancée historique dans la quête de justice pour les victimes des atrocités commises en République démocratique du Congo. Il s’est félicité de la reconnaissance officielle du génocide congolais par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), au terme de sa 85e session tenue à Banjul, en Gambie.
Cette décision fait suite à un long plaidoyer porté par la République démocratique du Congo lors de cette session, et soutenu par la société civile africaine, qui a également adopté une résolution similaire. Pour la première fois, une instance continentale reconnait et condamne les crimes de génocide, de guerre et autres violations massives des droits de l’homme commis sur le sol congolais depuis 1997, ouvrant ainsi la voie à une justice effective pour les victimes.
Dans son intervention, Samuel Mbemba a salué « l’ingéniosité et la clairvoyance » du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à l’origine de ce plaidoyer diplomatique et juridique. Il a également rendu hommage à la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, pour son engagement constant en faveur des victimes, et à la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, pour la coordination gouvernementale qui a soutenu cette démarche.
Le Ministre a souligné que cette reconnaissance marque « une étape décisive » dans la lutte contre l’impunité et constitue un signal fort à la communauté internationale. Il a insisté sur la nécessité pour les États, institutions et organisations d’appuyer désormais la mise en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle, notamment en matière de vérité, réparation et garanties de non-répétition, conformément à la politique de l’Union africaine.
En conclusion, le ministère des droits humains a appelé à transformer cette victoire diplomatique en une action concrète pour les victimes, rappelant que « le silence ne profite pas aux innocents ». La RDC, par cette reconnaissance continentale, consolide son engagement à faire triompher la vérité et la justice, trois décennies après le début des violences qui ont endeuillé le pays.
Dorcas Mwavita
À la Une
Thérèse Kayikwamba Wagner brise le silence : “Je refuse que ma vie privée devienne un champ de bataille”
Au cœur d’une vive polémique alimentée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux au sujet de sa grossesse, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, est sortie de son silence. Dans une déclaration personnelle publiée ce vendredi, la cheffe de la diplomatie congolaise dénonce des “attaques diffamatoires” et des “propos mensongers” attentatoires à sa dignité et à celle de sa famille.
Des accusations en ligne et une riposte judiciaire annoncée
Depuis quelques jours, plusieurs vidéos et publications relayées sur les réseaux sociaux ont mis en cause la vie privée de la ministre, donnant lieu à une série de commentaires virulents, souvent teintés de misogynie et de sexisme.
Face à cette campagne de dénigrement, Thérèse Kayikwamba Wagner a annoncé avoir saisi le cabinet juridique ALTIUS, basé à Bruxelles, pour engager des poursuites judiciaires pour diffamation et atteinte à la vie privée.
Les premières actions cibleront, selon sa déclaration, Péro Luwara, responsable de la chaîne CPL TV opérant depuis la Belgique, Emmanuel Banzunzi de la chaîne Bishop National basée en Suède, ainsi que le site CongoIntelligence.com.
Elle indique par ailleurs que des démarches sont en cours auprès des plateformes numériques afin de faire supprimer les contenus mensongers et identifier les auteurs de leur diffusion et monétisation.
“Protéger ma famille et poursuivre mes fonctions en toute sérénité”
La ministre d’État affirme assumer “pleinement sa responsabilité de protéger son enfant” et de poursuivre son travail “avec sérénité et concentration”, soulignant que ces attaques ont tenté de “souiller un moment d’intimité et de joie familiale” et d’affaiblir sa voix dans l’exercice de ses fonctions diplomatiques.
“Au-delà de ma personne, cette action s’inscrit dans le combat de toutes les femmes contre les violences – qu’elles soient physiques ou verbales et contre le dénigrement sexiste encore présent dans nos sociétés”, a-t-elle déclaré, appelant à une prise de conscience collective sur le respect de la vie privée des femmes publiques.
Une mise au point dans un contexte délicat
Cette sortie intervient dans un contexte politique et sécuritaire tendu, alors que la République démocratique du Congo fait face à la persistance des violences dans l’Est du pays et à des enjeux diplomatiques majeurs.
Thérèse Kayikwamba Wagner rappelle qu’elle entend se concentrer sur “la défense de la souveraineté nationale, la protection des populations et la recherche de la paix”, laissant à son équipe juridique “le soin de mener à terme le travail engagé” sur le plan judiciaire.
Une parole rare, un signal fort
Connue pour sa réserve médiatique, la ministre a voulu cette fois marquer un coup d’arrêt à ce qu’elle qualifie de “banalisation du mensonge”. Son message se veut à la fois personnel et symbolique : aucune femme, publique ou non, ne devrait voir sa vie privée transformée en champ de bataille.
Tchèques Bukasa
