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Droits humains : Fabrice Puela entre joie et peine au camp Luzumu et la prison de Kasangulu

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Le ministre des droits humains Albert Fabrice Puela s’est rendu ce mardi 20 juillet 2021 au CAMP DE DÉTENTION DE LUZUMU situé à 17 km du village Mvululu, à une vingtaine de kilomètres de la cité de Kasangulu dans la province du Kongo Central. Le but de ce voyage: se rendre compte de la situation carcérale dans ce camp.

Pour lui, les conditions dans ce camp est l’antithèse de ce qu’il a vécu ailleurs.

« Je suis surpris de voir que le Standard de prison que nous voyons ailleurs soit aussi chez-nous. J’ai constaté que c’est l’unique prison en RDC dont les pensionnaires mangent très bien et trois fois par jour. J’ai vu les prisonniers en très bonne santé, chose que j’ai beaucoup appréciée », s’est dit fièrement le ministre qui n’a pas manqué de féliciter les dirigeants de ce camp.

Construit depuis depuis l’époque coloniale, ce camp servait à accueillir de grands bandits et grands voleurs de renom, notamment ANGWALIMA. Malheureusement, dès l’entrée de l’AFDL, il fut victime d’un grand pillage en 1998 qui emporta tout et l’obligea à fermer. Deux ans après, soit en 2000, le centre a été récupéré par le ministère de la Défense qui le transforma en CENTRE D’INSTRUCTION DES MILITAIRES pendant plus d’une décennie. C’est seulement en 2014 que le gouvernement dirigé par le Premier Ministre Matata Mponyo, à travers le ministre de la Justice, que le camp sera restitué au ministère de la Justice. Les travaux de réhabilitation ont été lancés en 2016 et le camp sera inauguré le 4 mars 2019.

Au départ, il avait une capacité d’accueil des 800 détenus mais après réhabilitation, il en accueillie que 570 à cause d’un pavillon qui avait été rasé à cause de son état irrécupérable.

Luzumu un camp de détention très particulier. On y trouve un centre de cinéma, salle d’apprentissage, atelier de couture, boulangerie, des jardins, on y respire un air frais avec des blocs ( chambres) qui ne dépassent pas 2 pensionnaires. Des chambres VIP avec salle de bain, aire des jeux très vaste, un hôpital moderne et équipé avec pharmacie qui reçoit même les patients des villages environnants. Un magasin bien fourni en vivres , ici, la viande n’est pas un luxe. Une unité de captage d’eau et un générateur puis des panneaux solaires pour l’électricité.

Seule difficulté, le mauvais état de la route qui ne facilite pas l’évacuation de leurs productions. Le Directeur a évoqué aussi le problème des primes qui n’arrivent pas.

Prison de Kasangulu en passant par EGEE

Après près de 3h de visite à Luzumu et 1h 30 de route, Puela et sa suite sont arrivés à Madimba. Aussitôt reçu par l’administrateur du territoire et les gestionnaires de l’Établissement de Garde et d’Éducation d’État (EGEE), le ministre est conduit là où se trouve les vestiges de cet établissement qui est devenu Ecole Madimba 3.

En effet, construit depuis 1954 par les colons Belges pour une capacité d’accueil de près de 500 mineurs, cet établissement accueillait des enfants en conflit avec la loi et les formait à différents métiers. Malheureusement, il est abandonné à son triste sort. Après explications et visite, le ministre Puela s’est indigné et a promis de s’impliquer pour son entretien dans les prochains jours.

Arrivé à prison de Kasangulu, après échange avec les autorités pénitentiaires, Me Puela a vite déchanté. La joie qu’il avait au sortir de Luzumu, s’est transformé en chagrin vu l’état de la prison et de la situation très précaire des prisonniers.

Construite en 1953 pour une capacité d’accueil de 100 détenus, la prison de Kasangulu connaît d’énormes difficultés. Manque d’infrastructures l’obligeant à mélanger les adultes et les mineurs, pas de centre de santé et la surpopulation.

Petit Ben Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Grossesse à l’école : Faut-il exclure ou accompagner ? La RDC face à une réalité dérangeante !

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Ce lundi 14 juillet 2025, une note circulaire du Secrétaire Général intérimaire à l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Alexis Yoka Lapulimangu, a ravivé un débat sensible dans les milieux scolaires congolais : les élèves enceintes doivent-elles être maintenues à l’école ou exclues ?

Dans sa correspondance adressée aux directeurs provinciaux de l’éducation, Alexis Yoka Lapulimangu insiste sur le droit des filles enceintes à poursuivre leur scolarité, conformément aux engagements nationaux et internationaux en matière d’éducation inclusive et d’égalité des genres.

« Aucune sanction ou exclusion ne sera tolérée en raison d’une grossesse, » précise-t-il dans sa note. Et d’ajouter : « Les abandons scolaires liés aux grossesses précoces compromettent l’avenir des filles et renforcent les inégalités. »

Des réactions mitigées sur le terrain

La décision, largement relayée sur les réseaux sociaux, suscite depuis lors une vague de réactions. Si certains saluent une avancée dans la protection des droits des jeunes filles, d’autres y voient une légitimation implicite d’un problème moral et éducatif plus profond.

À Kinshasa, plusieurs chefs d’établissements confirment qu’en pratique, les écoles congolaises n’excluent pas systématiquement les filles enceintes. Mais ces situations sont souvent gérées discrètement. « Chaque année, mon école enregistre des cas de grossesse chez les élèves. Celles qui abandonnent le font par honte ou sous pression familiale. Les plus courageuses, surtout les finalistes, terminent leur parcours sans être inquiétées », confie un chef d’établissement de la commune de Kisenso.

Alors pourquoi une telle circulaire si la tolérance est déjà la norme ? Pour certains observateurs, la décision officielle expose un malaise éducatif et sociétal. Des voix s’élèvent pour dénoncer « l’immoralité » d’une élève qui tombe enceinte alors qu’elle est censée être mineure. D’autres pointent du doigt les enseignants ou les adultes qui profitent de leur position d’autorité pour abuser des jeunes filles.

Entre inclusion, prévention et responsabilités partagées

La loi-cadre N°14/004 du 11 février 2014 sur l’Enseignement National en RDC prône l’éducation pour tous. Cela implique, entre autres, de garantir l’accès à l’éducation aux filles mères, aux orphelins, aux déplacés ou encore aux personnes vivant avec un handicap. Dans ce contexte, interdire aux jeunes filles enceintes de poursuivre leur scolarité serait contraire à cette vision inclusive.

Mais cette inclusion soulève d’autres questions :

– L’école doit-elle seulement accueillir ou aussi prévenir ?

– Comment mieux encadrer les élèves pour éviter les grossesses précoces ?

– Quelle est la part de responsabilité des familles, des enseignants et de la société dans son ensemble ?

Le phénomène des grossesses en milieu scolaire n’est pas toujours lié au cadre scolaire lui-même. Bien souvent, ces situations surviennent dans les milieux de vie des élèves, en dehors de l’école, mettant les établissements devant le fait accompli. Cependant, les établissements sont aussi appelés à accompagner ces jeunes filles au lieu de les stigmatiser, tout en renforçant l’éducation sexuelle et civique.

Des dispositifs d’accompagnement possibles

Dans plusieurs pays, la prise en charge des élèves enceintes s’accompagne d’un encadrement spécifique :

– Des aménagements d’horaires pour les consultations médicales,

– Un suivi psychologique,

– La possibilité de suivre les cours à distance ou de reprendre les cours après l’accouchement grâce à des programmes adaptés.

Ces alternatives permettent d’éviter la déscolarisation, dont les conséquences peuvent être dramatiques : précarité, exclusion sociale, vulnérabilité accrue pour la jeune mère et son enfant.

Conclusion : Un débat entre éthique, éducation et pragmatisme

Loin d’être une simple question administrative, le maintien des filles enceintes à l’école touche aux valeurs, à l’éducation et à l’avenir de la société congolaise. Faut-il prioriser l’inclusion, même dans des situations délicates ? Ou doit-on redouter les effets pervers d’un message perçu par certains comme une banalisation de comportements jugés contraires aux normes morales ?

Une chose est certaine : la prévention, le dialogue avec les familles et un encadrement responsable restent les clés pour faire face à ce phénomène sans condamner l’avenir des jeunes filles concernées.

Jules Kisema Kinkatu & Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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