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Debonhomme, l’histoire méconnue derrière le nom d’un quartier de Kinshasa

Aux origines d’un nom devenu légendaire
Tout commence en janvier 1931, lorsque débarque au Congo un jeune Belge de 14 ans, Yves de Bonhome, issu d’une famille noble de la région de Liège. Il rejoint son père, Léopold de Bonhome, alors propriétaire de vastes plantations dans la région de Rutshuru, au Kivu.
Quelques années plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclate. En 1941, Yves part en Afrique du Sud pour suivre une formation en aéronautique organisée par l’armée britannique. À son retour en 1942, il rejoint l’aviation de la Force Publique du Congo belge, où il participe notamment à l’assemblage d’avions jusqu’à la fin de la guerre, en 1945.
Le pionnier de Matete
Mr et Mme Debonhomme
À la fin du conflit, Yves de Bonhome se tourne vers l’agriculture. Il acquiert de vastes terres dans la partie nord-est de Matete, alors encore en périphérie de Léopoldville. Visionnaire, il aménage des routes d’accès, installe des points d’eau et se lance dans l’élevage extensif.
Son domaine devient vite un lieu emblématique : on y comptait près de 5.000 têtes de bétail, et les Européens de la capitale y trouvaient un espace de détente, d’équitation, de promenade et de pique-nique.
De l’exploitation agricole au quartier populaire
Reçu de vente d’une parcelle par Yves de Bonhomme, daté de 1967
Lorsque le Congo accède à l’indépendance en 1960, la vague de départs massifs des Européens vide peu à peu le domaine de sa clientèle. Yves de Bonhome décide alors de transformer ses terres : il crée une structure dénommée « Lotissement de Bonhome », destinée à urbaniser la zone.
Ainsi naît un nouveau quartier, baptisé « Quartier de Bonhome », en hommage à son fondateur. Avec le temps et l’usage, l’appellation évolue, donnant naissance au nom que l’on connaît aujourd’hui : « Debonhomme », orthographe adoptée dès les années 1970.
Le dernier seigneur de Léopoldville
Le chef coutumier Yves de Bonhomme (RDC), petit-fils d’Yves de Bonhomme
Yves de Bonhome passa le reste de sa vie à Kinshasa, dans sa résidence de la Gombe, à l’angle des avenues Province et du Livre. Il s’éteint le 17 août 1974, laissant derrière lui un héritage toponymique devenu partie intégrante de la mémoire urbaine kinoise.
Aujourd’hui, le nom Debonhomme ne désigne plus un homme, mais un symbole d’histoire, un pont entre les origines coloniales et l’identité moderne de Kinshasa.
Par Ingénieur Coco Yoka
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Santé Publique : Le ministre Patricien Ngongo alerte sur un réseau fabriquant des boudins à base de préservatifs

Le ministre provincial de la Santé, Patricien Ngongo, a lancé une mise en garde choc lors de son passage à la radio Top Congo FM. Selon lui, un réseau clandestin fabriquerait des boudins à partir de préservatifs, une pratique qualifiée d’« extrêmement grave » par l’autorité provinciale.
« Contrôlons ce que nous consommons, car ce qui se passe est extrêmement grave », a déclaré le ministre, appelant la population à la vigilance et à dénoncer tout comportement suspect.
D’après les informations rapportées par le ministre, le mode opératoire de ce réseau consisterait à introduire un produit dans des préservatifs, avant de les faire cuire pour ensuite les revendre comme boudins sur certains marchés de la capitale.
Patricien Ngongo a assuré que les services d’hygiène et de sécurité alimentaire ont été saisis de l’affaire et qu’une enquête approfondie est en cours pour identifier les auteurs de cette pratique. Il a enfin réitéré son appel à la population à ne consommer que des produits de sources sûres et contrôlées, rappelant que la santé publique est une responsabilité collective.
Désiré Rex Owamba