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Crise à l’Est de la RDC : Laddy Yangotikala, élu de Kisangani-ville, plaide à Paris pour la paix et adresse trois messages forts aux rebelles
Laddy Yangotikala, député élu de Kisangani, fait partie de la délégation parlementaire congolaise qui s’est rendue à Paris pour plaider la cause de la République démocratique du Congo face aux atrocités qui frappent l’Est du pays. Intervenant devant l’Assemblée européenne et française, il a lancé un cri d’alarme sur la gravité de la situation et adressé trois messages puissants aux rebelles, aux politiciens congolais et à la population.
Lors de son intervention, le député Laddy n’a pas hésité à poser des questions cruciales, notamment sur l’inaction de la communauté internationale. Revenant sur les événements de 1994, lorsque la RDC a accueilli les réfugiés rwandais après le génocide, il a interrogé :
« Est-ce notre générosité qui est à la base des atrocités que nous subissons aujourd’hui ? »
Il a dénoncé l’installation de ces réfugiés en RDC, qui, selon lui, contribuent aujourd’hui aux conflits meurtriers dans l’Est du pays.
Le député a également exprimé son incompréhension face au silence de la France :
« La RDC est le plus grand pays francophone en Afrique. Pourquoi la France reste-t-elle muette face à ce qui se passe chez nous ? Pourquoi certains parlementaires français osent soutenir Kigali, alors que nous plaidons pour la paix et la justice ? »
Il s’est indigné que, pendant que les députés congolais défendent leur pays, Paul Kagame, président rwandais, soit reçu à Paris par Emmanuel Macron pour discuter d’intelligence artificielle.
Dans un discours empreint d’émotion et de gravité, l’élu de Kisangani a lancé trois messages importants :
1. À Nangaa, chef rebelle congolais :
Le député s’est adressé directement à Nanga, en lui demandant de réfléchir aux souffrances infligées à ses propres compatriotes :
« Les innocents qui meurent, ça te dit quoi, toi qui es Congolais ? Ce sont tes frères et sœurs. »
2. Aux politiciens corrompus :
Le fils élu de Kisangani a sévèrement critiqué les politiciens congolais qui détournent les fonds publics, affirmant qu’ils ne sont pas différents des rebelles :
« Vous détournez l’argent du peuple pendant que le pays souffre. Repentez-vous, car vous êtes aussi coupables que les rebelles. »
3. À la population congolaise :
Enfin, il a tenu à encourager la population à continuer de croire en l’unité nationale :
« La RDC restera unie et indivisible. Nous sommes un peuple fort et solidaire. La balkanisation ne passera pas ! »
Il a rappelé les récentes marches organisées par le peuple congolais contre la balkanisation et salué le soutien des parlementaires internationaux, notamment américains et européens, qui ont affirmé : « Goma tuko pamoja »
L’honorable Yangotikala a conclu son intervention en appelant la communauté internationale à agir rapidement pour soutenir la RDC et mettre fin aux atrocités dans l’Est du pays. Ce député, avec son discours passionné et ses messages percutants, incarne l’espoir d’une nation résiliente face aux défis actuels.
Dorcas Mwavita/CONGOPROFOND.NET
Depuis trois ans, la commune de Lemba, autrefois considérée comme relativement paisible au cœur de Kinshasa, est devenue le théâtre récurrent de braquages spectaculaires. Ces actes criminels, souvent commis en plein jour, se sont multipliés sous le regard impuissant, voire complice, d’une police de plus en plus critiquée pour son inefficacité.
Le dernier épisode en date illustre crûment cette dérive sécuritaire : ce lundi 28 avril 2025, aux alentours de 16 heures, un commerce situé à Lemba Terminus a été violemment attaqué par des individus armés. Ce braquage a de quoi choquer d’autant plus qu’il s’est produit à quelques mètres seulement d’un poste de police censé garantir la sécurité des riverains et des commerçants.
Pour les habitants de Lemba, ce nouvel incident n’est qu’un triste écho d’une réalité désormais banalisée. « Nous ne sommes plus en sécurité, même en plein jour et sous les yeux de ceux qui sont censés nous protéger », témoigne un commerçant du quartier, visiblement écoeuré.
Depuis 2022, Lemba a connu une série de braquages visant tantôt des boutiques, tantôt des cambistes, souvent sans qu’aucune arrestation sérieuse ne soit enregistrée. Les braqueurs agissent avec un sang-froid inquiétant, comme s’ils savaient d’avance qu’ils bénéficieraient d’une impunité totale. Comment expliquer qu’un commerce puisse être attaqué à proximité immédiate d’un poste de police sans que les agents n’interviennent rapidement ? À Lemba, la question ne fait plus débat : pour beaucoup, la police est non seulement inefficace, mais parfois soupçonnée de collusion avec les malfrats.
Face à la recrudescence de ces attaques, les autorités locales restent étrangement silencieuses, se contentant de promesses vaines après chaque drame. Pendant ce temps, l’insécurité s’enracine, forçant les commerçants à vivre dans la peur et parfois à recourir à des moyens privés pour assurer leur protection.
La situation de Lemba est un reflet inquiétant d’une réalité plus large : tant que l’impunité prévaudra, tant que la police restera passive-ou pire, complice-la sécurité des citoyens de Kinshasa restera un mirage lointain.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET