À la Une
Covid19 : « Le budget voté, nous aurons du mal à le réaliser. D’où la nécessité d’un collectif budgétaire » (Ilunga Ilunkamba, PM)

Le Chef du Gouvernement Sylvestre, Ilunga Ilunkamba, a évoqué la possibilité de voir la République Démocratique du Congo s’adapter à la situation actuelle caractérisée par la crise du coronavirus. « Le Budget qui a été voté, nous aurons du mal à le réaliser. Les recettes ne suivent pas et les dépenses sont toujours importantes. Nous avons échangé pour voir comment on peut arriver assez rapidement à un collectif budgétaire », a-t-il déclaré ce lundi 27 avril au sortir de son entretien avec les présidents de deux chambres du parlement à savoir Jeanine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba au Palais du Peuple.
Accompagné de Jean-Baudouin Mayo, José Sele Yalaghuli, Déo Nkusu au cours de cette réunion, le professeur Sylvestre Ilunga Ilunkamba a laissé entendre que le cadre sur lequel nous avons bâti les prévisions des recettes et des dépenses est totalement bouleversé par la pandémie.
« Les exportations et les importations se font difficilement actuellement à cause du confinement qui est généralisé à travers le monde. Nous sommes une économie extravertie. Nos importations et nos exportations se font plus difficilement qu’avant », a-t-il fait remarquer à la presse.
« Nos recettes ont beaucoup diminué », a-t-il déclaré. D’où la nécessité de notre échange aujourd’hui avec les présidents de deux chambres du parlement sur la question.
Il sied de rappeler que le budget 2020 tels que promulgué par le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi se chiffre à 18.000 milliards de Francs congolais, soit environ 11 milliards USD. Depuis la promulgation de ce budget, le gouvernement de la RDC ne connait que de déficit et une faible mobilisation depuis le début de l’année 2020. Avec la pandémie du Covid19, la situation s’est empirée d’avantage.
Par collectif budgétaire, l’on entend la loi de finances rectificative. Cette loi permet de modifier en cours d’année, de manière significative, les dispositions de la loi de finances initiale concernant notamment le plafond des dépenses du budget de l’État et les données générales de l’équilibre budgétaire.
MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET