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Corruption: les candidats à la présidence priés de présenter leurs relevés de compte de 10 dernières années
Dans une lettre ouverte adressée à tous les candidats à la présidence de la
République, l’Ongdh « GENERATION LETTRE DE TREIZE PARLEMENTAIRES » (
GLTP/ONGDH) sollicite la publication par chacun des candidats à la présidentielle 2018 en RDC des relevés de 10 ans du compte bancaire qui a servi au paiement de sa caution et d’une copie de son formulaire C1 (ou CV) rempli lors du dépôt de candidature à la CENI. » Madame et messieurs les candidat(e)s, afin de permettre à notre peuple de mieux vous connaître et de vous aider à contribuer efficacement à la lutte contre
l’hyper-corruption, la GLTP vous suggère de rendre public les relevés de 10 ans du compte bancaire qui a servi au paiement de votre caution et une
copie du formulaire C1 rempli lors du dépôt de votre candidature à la
CENI ainsi que d’appeler à la signature de la pétition du 27 avril 2014″, a indiqué la GLTP dans sa lettre ouverte.
En effet, heureuse de relever dans les différents programmes politiques des candidats à la présidence un
dénominateur commun : « la lutte contre la corruption », la GLTP a fait savoir que cette attitude renforce la
conviction de ses membres selon laquelle la RDC est une nation hyper-corrompue.
Pour combattre cette hyper-corruption, cette Ong rappelle qu’elle avait initié une pétition qui a été enregistrée au bureau du Président de la République en date du 7 octobre 2015, du Président du Sénat et de l’Assemblée Nationale en date du 15 octobre 2015
respectivement sous le n° 6206 et n°10327.
De même, le 30 mars 2016, le secrétariat de l’Assemblée Nationale avait enregistré 494 copies de la même
pétition pour chaque député national sous le n° 2779. Une pétition similaire, initiée à Strasbourg le 15 mars 2015 par la GLTP et la
LIPEDC (Ligue pour la Paix et l’instauration de l’État de Droit en RDC), a été inscrite au rôle général sous le n°0405/2015 par le Secrétaire Général du
Parlement Européen. En date du 11 avril 2016, cette dernière a été transmise par
le Président Martin Schulz à la commission des pétitions.
Les questions
soulevées ont été transmises à la Commission des affaires étrangères, à la Sous-
commission droits de l’homme, et à la Délégation à l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE. » Nous profitons de cette occasion pour saluer l’Union
Européenne et les Etats Unis pour leur soutien à la cause congolaise notamment
à travers les sanctions ciblées contre les personnalités impliquées dans les violations des droits de l’homme en RDC (p.ex
https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2017/05/29/rdc-
sanctions/) », a fait savoir
Raphaël MUKANDILA NGALULA, président de la GLTP.
Pour lui, la récente évaluation de cette démarche indique que la cinquième
recommandation de cette pétition venait d’été réalisée entièrement. Cette recommandation concernait l’indépendance du pouvoir judiciaire par
l’installation de la Cour Constitutionnelle, de la Cour de cassation et du
Conseil d’État « cf. articles 149 et 157 de la Constitution, ce point a été déjà réalisé grâce à notre combat », indique-t-il.
Pour renforcer la lutte contre l’hyper-corruption, cette recommandation a été remplacée par celle relative à la substitution de la caution en argent par le parrainage des candidats par un minimum d’électeurs fixé par la loi et le
financement de la campagne de chaque candidat retenu par l’État. » Il s’agit de la réduction du nombre de candidats aux échéances électorales et de l’hyper-
corruption dans le processus électoral. Renforcement de la démocratie par
l’implication des citoyens dans le choix des Élus en amont et en aval ».
La GLTP fait noter, enfin, que la dernière version qui tient compte de cette évolution est disponible en version papier au siège de la GLTP à Kinshasa et en ligne sous le lien
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Assemblee_Generale_de_lONU_et_le_Parle
ment_Europeen_Justice_et_Liberte_en_RDC_Appui_financier_aux_scrutins_de_2016/.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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