À la Une
Congo/Brazza: Antoine-Béli Bokolojoué satisfait de l’adoption de la loi sur l’urbanisme et la construction
Le président de l’Ordre des architectes du Congo, Antoine-Béli Bokolojoué, tient à booster les choses au sein de l’institution. Au cours d’une conférence de presse animée à Brazzaville, il a présenté la nouvelle loi n°6-2019 du 5 mars 2019 portant Code de l’urbanisme et de la construction. Elle compte 259 articles et va désormais réguler le mode de vie au niveau de l’urbanisme et de la construction.
Ce décret pris par le président de la République est innovateur. Dès son arrivée à la présidence de l’Ordre, le premier combat de Antoine-Béli Bokolojoué a été, de s’attaquer aux lois qui régissent le métier principalement la loi des architectes de 1992.
Ensemble avec son bureau, un travail de fond a été ainsi fait pour ramener le nouveau Code au contexte actuel. Il fallait se plier en quatre pour plaider de son adoption au niveau du Sénat.
« Nous avons apporté notre modeste construction à l’élaboration de la loi portant titre et exercice de la profession d’architecte dans notre pays et loi sur l’orientation de l’architecture. Ces deux lois sont encore sur la table du conseil des ministres », a souligné le président de l’Ordre des architectes du Congo.
Et d’ajouter: « Pendant la tenue de l’assemblée générale, on a présenté 12 jeunes architectes qui venaient de sortir de l’école. Les conditionnalités au niveau de l’Union des architectes d’Afrique et de l’Union internationale des architectes (UIA), imposent qu’un jeune sorti de l’école fasse absolument deux ans de stage dans des cabinets pour porter le titre ».
Il a rappelé que « la loi 013 du 29 avril 1992 stipule dans son article 19 nul ne peut exercer la profession d’architecte au Congo s’il n’est inscrit à l’ordre des architectes du Congo ».
Ces jeunes seront formés et amenés à intérioriser le Code surtout à respecter le cadre déontologique ainsi que les lois qui régissent leur profession.
Il en sera de même pour les anciens architectes qui n’ont plus fait des formations. Cette formation sera basée entre autres sur le Bim, sur l’environnement, le géni climatique.
Notons que la construction est recadrée par le loi qui rappelle à son article 202 que « il est institué du point de vue des procédures d’autorisation trois catégories de permis de construire : le permis de construire de catégorie I, pour les constructions uniquement à rez-de-chaussée, à usage d’habitation ou non, dont l’emprise au sol ne dépasse pas 100 m² et simples par leur composition et de par leurs structures de résidence ; le permis de construire de catégorie II, pour les construction à rez-de-chaussée dont l’emprise au sol dépasse 100 m², les constructions à plus d’un niveau et celles d’intérêt local ; le permis de construction de catégorie III, pour les constructions ou ouvrages d’intérêt national, des organisations internationale et des Etats étrangers, les constructions ou ouvrages à l’intérieur des périmètres d’opérations d’intérêt national ».
Seulement l’obtention du permis de la catégorie III est exclusivement réservée au ministère de la construction, de l’urbanisme et de l’habitat.
L’Ordre des architectes se dit disposé à accompagner le gouvernement dans la vulgarisation de ce nouveau Code. Le métier d’architecte est envahi au Congo par des étrangers.
Sans être xénophobe ou raciste, Antoine Béli entend donner la priorité aux architectes nationaux.
Les articles 2 du chapitre 1 portant Règles générales de l’urbanisme : «Sont interdites, sauf prescriptions spéciales : les constructions dans les zones exposées à des risques naturels possibles tel que l’inondation, l’érosion, l’affaissement, les sables mouvants, ou autres ; les constructions dans les zones et les emprises soumises à des servitudes sur lesquelles il est interdit de bâtir, y compris les carrières de pierre et de sable ; les construction dans les aires protégées, les zones de mise de mise en défens, les zones pétrolières et gazières, les sites abritant le patrimoine archéologique ou botaniques, les aires de détente ou de sport, les aires agropastorales ou à vocation agropastorales et/ ou aquacole ».
Et l’article 3 stipule que « les constructions susceptibles d’être exposées à des risques industriels ou à des nuisances graves telles que les pollutions industrielles, acoustiques, ne sont autorisées que lorsque ces constructions respectent les règles spécifiques d’isolation et de protection».
L’élection de Béli-Antoine à la tête de l’Ordre des architectes du Congo pour un troisième mandat, est un mérite. La maîtrise des dossiers de l’urbanisme et de la construction a joué de beaucoup dans le renouvellement de cette confiance que lui ont renouvelée les membres de leur institution. Le conseil national a joué à la prudence en le reconduisant pour un troisième mandat.
Achille Schillains, CONGOPROFOND.NET /Correspondant à Brazzaville
There is no ads to display, Please add some
À la Une
Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
There is no ads to display, Please add some