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Clôture du “Dialogue des jeunes intercommunautaires de l’Ituri” : Et après ?

Débuté le 20 juin dernier, c’est ce jeudi que s’est clôturé le “Dialogue des jeunes intercommunautaires pour la consolidation de la paix en Ituri”. Celui-ci visait à accroître l’engagement des jeunes de toutes les communautés de cette province dans le processus de paix et leur niveau d’adhésion au Programme de Désarmement , Démobilisation, Rélevement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS).
En septembre et décembre 2022, les jeunes se sont retrouvés sur une table pour identifier et valider les priorités de paix et la cohabitation pacifique.
Mais malgré toutes ces démarches souvent sanctionnées par des recommandations, l’Ituri sombre encore dans une insécurité généralisée.
Dans cette province, les jeunes s’enrôlent dans les groupes armés avec ou sans leur volonté pour être des bras armés des exactions, sous prétexte de défendre les intérêts de leurs communautés respectives. Ituri a meme été placé sous état de siège, avant de finir par opter aussi pour le dialogue au-delà des opérations militaires afin de restaurer l’autorité de l’État.
Cependant, tout cela n’a pas empêché jusqu’ici les miliciens à continuer leurs sales pratiques. Une attitude qui a poussé le Lieutenant Général Luboya N’Kashama à opérer deux choix: soit la justice soit la neutralisation.
Et après ?
Les recommandations ou les engagements assortis de différentes rencontres ou dialogues semblent se limiter sur papier ou encore dans les médias sans impacter réellement sur les terrains des hostilités.
Ce jeudi, des jeunes de toutes les structures issues de 5 territoires de la province ont signé, à la clôture de leur dialogue, un acte d’engagement issu du plan d’actions concrètes dans le processus de paix en Ituri.
Sensibiliser les jeunes à risque d’adhérer au P-DDRCS, lutter contre toute manipulation, promouvoir la cohabitation pacifique entre les communautés, lutter contre le communautarisme des infractions individuelles, travailler pour le patriotisme, les bonnes valeurs…sont autants d’engagements pris par ces jeunes qui ont même allumé, par l’entremise de leurs représentants, des « bougies» en guise de « lumière de paix ». Une bonne suite cette fois ? La question reste posée.
Pour denicher les facteurs de division, de cohésion et des actions concrètes à mener, ces jeunes, hommes femmes mêlés, ont répondu, lors des travaux en carrefours, à certaines questions dont celles sur le rôle qu’ils ont à jouer, les éléments de cohésion entre les jeunes de différentes communautés, que faire pour contribuer au processus de paix et autres au-delà de plusieurs exposés, notamment sur la citoyenneté responsable et culture d’entrepreneuriat, soutien et implication des jeunes au P-DDRCS, etc.
“ La paix c’est un combat de nous tous”, rappelle l’un des participants au micro de CONGOPROFOND.NET.
Prennant la parole au nom du gouverneur de province, Steve Sengida, directeur de cabinet adjoint chargé de l’économie et finances, a fait savoir d’entrée de jeu : « Nous devons avoir honte du retard de notre province sur le plan développement ».
“Le temps est venu de tourner le dos aux manipulateurs ”, ajoute cet ancien membre du cabinet de Jean Bamanisa Saidi ( Gouverneur honoraire), qui rappelle que les récalcitrants ne devront que faire face à la justice ou la neutralisation.
Organisé à la veille des élections à la tête du Conseil provincial de la jeunesse, ce dialogue a été initié par le consortium médiation en collaboration avec le gouvernement provincial, la coordination provinciale du P-DDRCS et le groupe consultatif de médiation dans le cadre du projet « Soutien à la méditation pour la Résilience et la paix en Ituri et au Grand Nord-Kivu », sous le financement de l’Union Européenne.
Plus de 140 jeunes ont pris part à ces assises aux côtés des députés provinciaux, confessions religieuses, ONG locales nationales et internationales, etc.
Pour plusieurs observateurs, l’attente majeure est de voir ces engagements passer du papier à la pratique pour que finalement la province de l’Ituri retrouve sa quiétude afin de déclencher son développement.
Verite Johnson/CONGOPROFOND.NET
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Campagne 2023: Analyse du comportement controversé de la RTNC et le silence du CSAC en période électorale

En période électorale en République démocratique du Congo (RDC), la diffusion impartiale de l’information est cruciale pour garantir l’équité entre les candidats. Cependant, des préoccupations ont été soulevées quant au comportement de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) et au silence de la Commission de surveillance de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Cet article examine objectivement ces préoccupations et met en lumière les implications sur l’impartialité des institutions et le favoritisme présumé en faveur d’un candidat, en l’occurrence Félix Tshisekedi.
Le rôle de la RTNC en période électorale
La RTNC est la principale chaîne de télévision suivie dans toute la RDC, et en période électorale, son rôle est crucial pour assurer une couverture équitable des candidats. Cependant, des allégations ont été formulées selon lesquelles la RTNC aurait accordé un traitement de faveur au candidat Félix Tshisekedi, en lui permettant d’apparaître en direct, tandis que ses concurrents n’auraient pas bénéficié de la même opportunité. Ces allégations soulèvent des inquiétudes légitimes quant à l’impartialité de la chaîne et son respect des principes démocratiques.
Le silence du CSAC
La Commission de surveillance de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) est l’organe chargé de veiller au respect des normes éthiques dans le secteur de l’audiovisuel en RDC. Cependant, le silence abasourdissant de la CSAC face aux allégations concernant le comportement de la RTNC en période électorale est préoccupant. La CSAC a la responsabilité de garantir l’équité et l’impartialité dans la couverture médiatique des élections, et son silence remet en question son rôle et son indépendance.
Implications sur l’impartialité des institutions
Les faits rapportés concernant le comportement controversé de la RTNC et le silence de la CSAC soulèvent des préoccupations plus larges quant à l’impartialité des institutions en RDC. Dans une démocratie fonctionnelle, il est essentiel que les médias publics agissent de manière impartiale et fournissent une couverture équitable à tous les candidats. De même, les organes de régulation doivent faire preuve d’indépendance et d’intégrité pour garantir des élections libres et équitables.
Le comportement controversé de la RTNC en période électorale et le silence de la CSAC face à ces allégations jettent une lumière inquiétante sur l’impartialité des institutions congolaises. La diffusion équitable de l’information et la garantie d’élections libres et équitables sont des éléments essentiels pour renforcer la démocratie en RDC. Il est impératif que des mesures soient prises pour enquêter sur ces allégations, garantir l’impartialité des médias publics et renforcer l’indépendance des organes de régulation. Seule une véritable transparence et un engagement en faveur de l’intégrité permettront de rétablir la confiance du public dans ces institutions clés.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain
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