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Butembo : La Synergie des mouvements citoyens et groupes de pression marche contre l’insécurité et dénonce l’« irresponsabilité structurelle » de l’État face aux massacres

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Les membres de la synergie des mouvements citoyens, groupes de pression et autres catégories sociales de Butembo ont investi les rues ce mardi 18 novembre 2025 lors d’une marche pacifique destinée à dénoncer la dégradation persistante de la sécurité dans les territoires de Lubero et Beni, où l’activisme des ADF continue de semer la mort.

Brandissant des pancartes condamnant à la fois l’insécurité et le « laxisme » du gouvernement congolais, les manifestants ont quitté l’esplanade de l’opérateur économique Kafekit avant de traverser le centre-ville et le boulevard Père Jérôme Masumbuko. Ils ont finalement rallié l’hôtel de ville de Butembo, où un mémorandum adressé au gouvernement central et au Haut Commandement des FARDC a été lu puis déposé officiellement.

Dans ce document, les protestataires dénoncent ce qu’ils qualifient « d’irresponsabilité structurelle » des autorités face aux massacres récurrents. Ils fustigent également la posture jugée passive, voire complice, des Wazalendo et de certains éléments des FARDC dans les zones d’extermination, ainsi que le « silence stratégique » des autorités locales et nationales. Les manifestants regrettent qu’une doctrine implicite semble s’installer, selon laquelle la guerre contre le M23 primerait sur la protection des populations civiles du Nord-Kivu.

Face à cette situation dramatique, la synergie formule plusieurs recommandations et exigences :

– Relèvement immédiat des forces : retrait des FARDC et Wazalendo actuellement cantonnés dans les zones des massacres, à remplacer par des unités disciplinées, formées et correctement supervisées ;

– Actions fortes et courageuses des autorités, afin de restaurer la confiance du public et ouvrir la voie à une véritable refondation sécuritaire ;

– Redéfinition des priorités sécuritaires : mettre fin à une hiérarchie où l’on protège le territoire au détriment des vies humaines ; reconnaître officiellement les massacres de civils comme des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en cours ;

– Publication des budgets alloués aux opérations sur le terrain et des résultats attendus ;

– Levée de l’état de siège, considéré comme inefficace dans l’accomplissement de sa mission ;

– Retour des élus nationaux dans leurs circonscriptions pour compatir avec leurs populations et réfléchir à des solutions réalistes.

Recevant ce mémorandum, l’autorité urbaine, le commissaire supérieur principal et maire policier Mowa Baeki Telly Roger, a appelé les manifestants à « penser autrement » plutôt que de multiplier les marches pacifiques. Selon lui, ceux qui souhaitent contribuer directement à l’amélioration de la situation sécuritaire pourraient envisager d’intégrer les forces de défense.

La situation sécuritaire demeure extrêmement préoccupante dans le territoire de Lubero, où les massacres attribués aux ADF se multiplient. Dans la nuit de vendredi à samedi derniers, plus de vingt civils ont été brutalement tués dans la localité de Byambwe, située à une quarantaine de kilomètres de Butembo.

Dalmond Ndungo / CONGOPROFOND.NET

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Table ronde sur l’emploi des jeunes : Félix Tshisekedi ouvre un dialogue national décisif pour l’avenir de la jeunesse congolaise

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La table ronde nationale sur l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes s’est ouverte ce mardi 18 novembre au chapiteau du Palais du Peuple, sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi. Organisé sous le haut patronage du Chef de l’État, cet événement s’est imposé comme un moment de vérité et de responsabilité collective face à l’un des plus grands défis du pays : l’insertion professionnelle des jeunes, considérée comme un pilier essentiel de l’avenir de la République démocratique du Congo.

Dans son allocution d’ouverture, le Président de la République a rappelé que la RDC est un pays résolument jeune, animé d’une force d’innovation, d’énergie et de résilience visible dans toutes les couches sociales des villages aux grandes villes, des écoles et universités jusqu’à l’économie informelle. Pourtant, malgré cette vitalité, le paradoxe demeure : une grande partie de la jeunesse diplômée ou formée continue de faire face au chômage, à la précarité ou à un entrepreneuriat informel faute de moyens, d’encadrement ou d’opportunités réelles.

Félix Tshisekedi a insisté sur l’urgence d’agir, affirmant que la nation n’a pas le droit de rester indifférente face à la détresse professionnelle de sa jeunesse. Investir dans les jeunes, a-t-il martelé, revient à libérer le potentiel du pays et à bâtir une nation forte et prospère. Sa vision s’articule autour de six engagements majeurs, dont la garantie d’un emploi décent pour chaque jeune Congolais, la démocratisation de l’entrepreneuriat et la mobilisation active de l’État comme moteur de la création d’emplois.

L’événement a rassemblé une délégation particulièrement large : membres du gouvernement, la Première ministre, le gouverneur de la ville de Kinshasa, des experts nationaux et internationaux, des représentants venus de plusieurs provinces, ainsi que des membres de la diaspora. Une diversité qui illustre la volonté de créer une véritable coalition nationale autour de la problématique de l’emploi des jeunes, réunissant institutions, secteur privé, partenaires internationaux et société civile dans une dynamique commune.

Les travaux, prévus du 19 au 20 novembre au Centre Culturel, ont pour objectif de dégager des pistes d’action concrètes et adaptées aux réalités des jeunes Congolais. En lançant cette table ronde, le gouvernement ambitionne de repositionner la jeunesse au centre de l’agenda national et de transformer son potentiel en moteur de développement durable. Cette initiative marque une étape déterminante vers la construction d’une RDC où chaque jeune peut envisager un avenir professionnel stable et porteur d’espoir.

Dorcas Mwavita

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