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Bukanga-Lonzo: Matata de retour à Kinshasa pour être jugé

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Augustin Matata Ponyo, Sénateur de son état et Premier ministre honoraire, est rentré à Kinshasa hier dimanche 09 mai 2021, en provenance de Guinée Conakry.
Selon sa déclaration à chaud, il est revenu au pays dans le but de faire la démonstration de son innocence dans l’affaire de la faillite de la ferme agro-industrielle de Bukanga-Lonzo, dans laquelle il est accusé d’avoir détourné plusieurs millions de dollars américains.

Mais, avant de procéder à son audition par le Parquet général près la Cour Cassation et d’engager d’éventuelles poursuites judiciaires contre sa personne, cette haute juridiction a besoin du feu vert du Sénat, pour la levée de ses immunités. La balle se trouve donc dans le camp de la chambre haute du Parlement.

S’agissant du dossier Bukanga-Lonzo, rappelons qu’il est reproché à Augustin Matata Ponyo, selon un rapport ficelé par l’Inspection Générale des Finances, le détournement présumé de 7.392.162.677 FC (sept milliards trois cent quatre-vingts douze millions cent soixante-deux milles six cent soixante dix-sept francs congolais), soit l’équivalent de plus de 7 millions de dollars américains liés à la commande des machines et intrants auprès de la firme sud-africaine Africom. Est également citée dans ce dossier, la nommée Ida Kamonji, ancienne directrice générale de Bukanga-Lonzo.

Selon des informations en provenance de ladite société, elle n’aurait reçu, jusqu’à preuve du contraire, une quelconque commande d’équipements ou intrants en rapport avec la ferme agro-industrielle de Bukanga-Lonzo.

L’autre grief à charge de Matata Ponyo concerne le paiement d’un montant de 510.883,83 dollars à une firme dénommée Desticlox pour des frais de gestion, alors que, selon le rapport de l’Inspection Générale des Finances, cette société n’est pas signalée dans le partenariat conclu entre l’Etat congolais et Africom. Par quelle magie Desticlox a-t-elle atterri dans le dossier, pour pomper plusieurs dizaines des milliers des dollars? Mystère !

Il est également signalé, à en croire les investigations du même service, que l’ancien Premier ministre sous Kabila (2012-2016) serait aussi coupable des paiements au profit de plusieurs sociétés-écrans, notamment Parcagri SA, Separagri SA et Marikin SA, signalés dans les livres de la ferme agro-industrielle de Bukanga-Lonzo mais dont les services rendus ou les commandes livrées sont sans traces.

Il va revenir à la justice, le moment venu, de tirer au clair tous ces dossiers nébuleux.

Le Phare

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Ouganda-RDC : Muhoozi aligne Kampala derrière Tshisekedi

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Le chef des forces armées ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, a pris une position remarquablement directe sur l’avenir politique de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une série de tweets percutants publiés vendredi, il a déclaré que l’ancien président Joseph Kabila ne devait en aucun cas revenir au pouvoir, tout en exprimant un soutien clair au président Félix Tshisekedi.

« Je ne laisserai pas Joseph Kabila redevenir président de la RDC ! Oubliez cette idée », a tweeté le général Muhoozi. Il a critiqué Kabila pour avoir permis aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise, de s’installer dans l’est du Congo pendant près de deux décennies. « Kabila a laissé les ADF prospérer dans l’est de la RDC pendant 17 ans. Il ne nous a jamais autorisés à agir contre eux. Son Excellence Tshisekedi est bien meilleur à cet égard », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Mon grand frère, Son Excellence Félix Tshisekedi, est le président de la RDC, et je le soutiendrai autant que possible. »

Ces déclarations sont intervenues à un moment clé, quelques heures après la signature, à Washington, d’une Déclaration de principes pour la paix entre le Rwanda et la RDC, sous l’égide des États-Unis et en présence du secrétaire d’État Marco Rubio. Cet accord engage les deux pays à respecter leur souveraineté respective, à promouvoir l’intégration régionale et à démanteler les groupes armés opérant le long de leurs frontières communes.

Les relations Ouganda-RDC : un enjeu économique majeur

Les liens entre l’Ouganda et la RDC se sont considérablement renforcés au cours de la dernière décennie. Selon la Banque de l’Ouganda, la RDC est désormais la deuxième destination des exportations ougandaises, après le Kenya. En 2023, les exportations officielles vers la RDC ont dépassé 500 millions de dollars, auxquelles s’ajoutent environ 200 millions de dollars via le commerce transfrontalier informel. Les principaux produits exportés incluent le ciment, l’acier, les denrées alimentaires et les produits pétroliers.

L’intégration de la RDC dans la Communauté est-africaine (EAC) en 2022 a encore accéléré ces échanges, soutenue par des investissements dans les infrastructures, comme le poste frontalier de Mpondwe et les routes reliant l’Ouganda aux villes de l’est congolais. Maintenir la paix et renforcer les relations avec Kinshasa est donc crucial pour la croissance économique de l’Ouganda.

Une coopération sécuritaire renforcée sous Tshisekedi

Contrairement à l’administration de Kabila, qui bloquait les initiatives ougandaises sous prétexte de souveraineté, Tshisekedi a permis une coopération militaire accrue. L’opération conjointe « Shujaa », lancée par l’Ouganda et les forces congolaises, vise à neutraliser les ADF dans l’est du Congo. Par ailleurs, des rapports de l’ONU et des services de renseignement congolais accusent des réseaux proches de Kabila de soutenir des groupes armés comme le M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui déstabilisent l’est du pays et menacent les corridors commerciaux ougandais.

Tshisekedi a lui-même accusé Kabila d’être le « véritable leader » de l’AFC, qui s’est alliée au M23 pour combattre son gouvernement. Lors d’une récente visite à Goma, ville contrôlée par l’AFC/M23, Kabila a déclaré s’y sentir « plus en sécurité » qu’ailleurs en RDC, laissant entendre des liens étroits avec ces mouvements rebelles.

Les risques d’un retour de Kabila

Un retour de Kabila au pouvoir pourrait raviver l’insécurité le long des frontières ougandaises, compromettre le commerce et annuler les progrès sécuritaires obtenus. En dénonçant publiquement Kabila et en soutenant Tshisekedi, Muhoozi aligne l’Ouganda sur un agenda de stabilité régionale, alors que les voisins du Congo et les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, œuvrent pour des accords de paix durables. Ses propos rassurent également Kinshasa de la loyauté de l’Ouganda, dans un contexte où des intérêts régionaux concurrents menacent les alliances.

Un marché stratégique pour l’Ouganda

Au-delà de la sécurité, l’est du Congo représente un marché inexploité pour les produits ougandais, avec des opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’énergie, la construction et la logistique. Soutenir Tshisekedi permet à l’Ouganda de sécuriser ces intérêts économiques et de renforcer son rôle dans l’intégration régionale.

Les tweets de Muhoozi, bien que d’une franchise inhabituelle pour un haut responsable militaire, traduisent une stratégie calculée : l’avenir de l’Ouganda passe par un partenariat renforcé avec un leadership légitime et stable en RDC. Ils envoient un message clair : Kampala soutient les alliés de la stabilité, de la coopération économique et des efforts de paix internationaux, tout en se distanciant des acteurs accusés d’alimenter les conflits dans l’une des régions les plus riches mais les plus instables d’Afrique.

Alors que la RDC se prépare à sa prochaine transition politique, la bataille pour son futur leadership aura des répercussions majeures, non seulement pour les Congolais, mais aussi pour toute l’Afrique de l’Est.

FNK

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