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Bourses d’études à l’étranger : jardin secret des fils à Papa en RDC !( Enquête exclusive)

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Après l’élection de Félix Tshisekedi à la tête de la RDC, on a assisté à une multiplication des grèves aux niveaux des établissements d’enseignement supérieur et universitaire( ESU).
Les étudiants manifestent contre la hausse des frais académiques et la révision du taux de change à l’UNILU, UNIKIS, etc.

Le personnel enseignant et d’autres syndicats de l’enseignement supérieur et universitaire sont allés en grève à l’UNIKIN, l’UNIKIS, l’IFASIC, etc.

En 2018 déjà, alors que l’actualité était dominée par la répression sanglante des étudiants à l’Université de Kinshasa et le blocus à l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées ( ISTA), un ministre en fonction avait lâché après la question d’un journaliste si ces mouvements des grèves des étudiants et enseignants pouvaient perturbé l’année académique :
 » Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, d’ailleurs nos enfants n’étudient même pas ici ! ». Faisant ainsi allusions aux enfants de « politiciens et hauts fonctionnaires de l’État » qui étudient à l’étranger.

Ils sont nombreux les Congolais qui voudraient savoir, comment certains arrivent-ils à financer les études de leurs enfants à l’extérieur ? Au regard surtout des frais académiques astronomiques de certaines universités étrangères.

Comment les bourses d’études octroyées à notre gouvernement sont-elles réparties ? Nos compatriotes de l’arrière-pays sont-ils pris en compte dans la répartition de ce fruit de la coopération ?

Dans la quête des réponses à ces questions, CONGOPROFOND.NET a essayé d’obtenir des informations auprès de certains responsables du ministère de l’ESU et des différents établissements universitaires publiques.
Il apparaît même après nos recherches que la RDC ne dispose d’aucun rapport parlementaire ou une enquête de l’ESU sur le processus d’attribution des bourses d’études et de stages.

 

Cette recherche lève un coin du voile sur la question.

Ainsi donc, nous avons mis le cap vers le ministère de l’ESU, notamment à la Commission d’octroi des bourses et d’orientation universitaire. Qui du reste, n’a pas voulu répondre à notre préoccupation.

Il était question pour nous de savoir si les actes d’attribution des bourses et stages, sont conformes aux textes, normes et procédures sur cette question.

Visiblement, des pratiques très dommageables et malhonnêtes à la limite s’y passent au grand dam des Congolais tout épris d’équité et de justice sociale.

Opacité

A la base, une gestion opaque de l’information sur les bourses d’études.

Photo Monusco. Lors de la visite de Martin Cobler à l’UNIKIN

Afin de postuler à toute bourse nationale ou étrangère d’études et de stages, cela est connu, il faut, au préalable, être mis au courant de sa disponibilité. Mais selon notre enquête, le constat est que l’administration en charge de la question ne dispose d’aucun système procédural d’information du public relatif aux offres de bourses et stages.
Ce qui n’est pas sans conséquences.

En effet, pour informer le public sur les bourses offertes par les pays étrangers, le ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire élaborait des communiqués qui ne renseignent pas toujours ni sur le nombre de bourses, ni sur les domaines d’études concernés par ces bourses.

En plus d’être incomplets, ces communiqués sont parfois tardifs ou mêmes inexistants. Pire encore, les délais de dépôt des dossiers de candidatures aux bourses sont quelques fois antérieurs aux dates de signature des communiqués.

On note également que les délais de dépôt des dossiers de candidatures aux bourses précisées dans les communiqués sont quelques fois courts (moins d’une semaine). C’est évident que de pareils délais ne permettent pas aux candidats « ordinaires » de postuler dans des dispositions adéquates.

En pareille circonstance, le favoritisme ne manque pas de s’introduire dans le circuit.

L’une de ses manifestations, c’est le non-respect des conditions de réception des dossiers de demande de bourses d’études et de stages.
Il ressort que l’administration reçoit des dossiers incomplets de certains candidats aux bourses, quitte à ce qu’ils les complètent plus tard.

 

Qui sont ces candidats ?

Selon notre enquête, voici quelques résultats des communiqués relatifs aux offres de bourses en chiffres:

2013 : 46 offres ; zéro communiqué

2014 : 48 offres ; 06 communiqués

2015 : 34 offres ; 14 communiqués

2016 : 17 offres et 19 communiqués.

Nous n’avons pas obtenu les éléments pour les années 2017 et 2018.

Le rapport révèle que le ministère de l’ESU n’était pas le seul ministère à déterminer le sort à réserver aux bourses étrangères. Une gestion parallèle existe aussi !

Il ressort que certaines bourses étrangères étaient gérées par le ministère en charge des Affaires étrangères, mais aussi de la Recherche scientifique. Aucune traçabilité de ces bourses n’a été trouvée dans les trois ministères !

« Bourses spéciales » réservées aux enfants des hauts cadres et dignitaires

Outre les manquements procéduraux, nous avons découvert autres choses d’anormale et même plus graves ! C’est la non-adéquation et non-respect des textes régissant les bourses d’études et de stage.

Une véritable magouille: les bourses spéciales ! Celles-ci représentaient par an 8% du contingent national des boursiers, soit de l’ordre de 160 bourses par an. Ces bourses ne sont assorties d’aucun critère d’octroi et leur attribution est à la seule discrétion du ministre en charge de l’Enseignement supérieur.

Nos enquêtes ont aussi révélé que la plupart des bourses d’études à destination des Etats-Unis d’Amérique, du Canada, de la France, sont toutes des bourses dites « Spéciales ».

Certains ont même développé des stratégies d’obtention de bourses pour l’extérieur.

En effet, « les bourses intermédiaires pour des études à l’étranger ou bourses obtenues en cours de cursus à l’étranger ne sont pas conditionnées par les revenus des parents.
Des étudiants n’ayant pas obtenu la bourse en 1ère année à cause de la bonne situation financière de leurs parents, contournent ces difficultés en s’inscrivant en 1ère année à l’extérieur à leurs frais et en demandant en cours de cursus la bourse spéciale qu’ils obtiennent ».

Le non respect des textes est observé également au niveau de la régularisation des bourses.

Au lieu de 3 ou 5 ans maximum certaines bouses ont été renouvelées sur 7 à 8 ans !

Et qui sont les étudiants bénéficiaires de ces différentes bourses spéciales ?

Les noms des bénéficiaires de ces bourses ne disent pas forcément grand-chose, mais les profils de leurs parents ou protecteurs disent tout.

Voici ces profils :

Chercheur, premier ministre, ministre, sénateur, député national et provincial, directeur général d’une entreprise publique, recteur, ambassadeur, directeur de cabinet, gouverneur, conseiller à la présidence, conseiller économique dans une ambassade, conseiller des Affaires étrangères, fonctionnaire international, professeur d’université, secrétaires généraux des ministères de l’Esu, des Affaires étrangères et de la Recherche scientifique, etc.

Les étudiants del’UNikin, lors d’un test d’admission

La maffia s’explique du fait que tous ces filles et fils qui ont eu droit à ces bourses spéciales n’ont pas la moyenne requise.
Et en majorité, ils n’ont que des mentions passables. Alors que pour bénéficier d’une bourse extérieure, la moyenne requise par les textes est de 60℅ au minimum, avec un diplôme de l’année en cours.

Il ressort que « les bourses dites spéciales » sont sujettes à des abus et discriminations divers.

En effet, des enfants de hauts cadres et de dignitaires, n’ayant même pas satisfait aux conditions de moyenne pour l’obtention de la bourse nationale, obtiennent des bourses pour les études aux Etats-Unis, Canada, France, Belgique, Maroc, Tunisie, Sénégal.
Peut on constater.

En plus de ces bourses spéciales, il faut noter qu’il existe un quota sans base légale, de bourses attribuées aux étudiants enfants de diplomates congolais qui sont en fin de séjour dans leurs pays d’accueil afin de permettre auxdits enfants de continuer leurs études dans lesdits pays.

Ces étudiants enfants de diplomates, en bénéficient, même s’ils ne remplissent pas les conditions de moyenne et de revenu des parents.

Fonctionnaires de l’Etat, réclamant la paie de leurs arriérés de salaire

Face à tous ces constats, nous pouvons observer avec émoi les conséquences tragiques de ces abus telles : l’absence de transparence dans l’attribution de la bourse spéciale; l’attribution de bourses à des candidats non méritants et/ou non éligibles (des candidats dont les parents sont capables de prendre en charge les bourses de leurs enfants); l’absence d’équité dans l’attribution des bourses, l’attribution de bourses sur la base de filiation/relation parentale des candidats ou sur la base politique et autre ; collusion et corruption; etc.

Une bourse spéciale peut financer 15 bourses nationales !

Nous pouvons également observer qu’en plus d’être toutes des bourses spéciales, les bourses pour les Etats-Unis et le Canada sont attribuées aux étudiants dont les parents sont capables de supporter près de 8 000 à 10 000 euros par an de frais d’études supplémentaires. L’Etat, ne prenant en charge qu’un plafond de 2000 euros au titre des frais de formation. « Toute chose qui écarte d’office les enfants dont les parents sont moins nantis financièrement ».

Par comparaison, il faut savoir qu’une bourse spéciale pour entreprendre des études aux Etats-Unis, au Canada ou en Europe, peut financer en moyenne 15 bourses nationales à des étudiants dans des universités publiques de la RDC.

De ce fait, nous pouvons conclure qu’il y a pénalisation des candidats méritants et dont les revenus des parents sont modestes et aussi, une inéligibilité injuste de certains candidats.

Ainsi, les moins nantis sont obligés de recourir aux sites internet des universités étrangères pour demander eux-mêmes des bourses ou carrément recourir aux cybercafés honoreux et autres agences de voyages transformées en ambassades et centre d’octroi des visas et des bourses. « Prenez vous en charge ! , » avait dit Mzee Laurent Désiré Kabila.

S’agissant des profils de ces étudiants boursiers bénéficiaires des positions de leurs parents hauts dignitaires du pays, nous ne pouvons malheureusement les nommer ici par mesures de sécurité.

Cette recherche n’est qu’une ébauche, d’autres viendront plus tard avec force et détails en attendant peut être une enquête parlementaire ou un audit de l’administration chargée d’octroi des bourses.

TMB/CONGOPROFOND. NET


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Célébration de 10 ans du Code des Assurances : « bilan et perspectives pour un secteur plus résilient »

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Le ministère des Finances, en collaboration avec l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA), a célébré ce mercredi 19 mars 2025, le 10ᵉ anniversaire de la promulgation du Code des Assurances en République Démocratique du Congo. Placée sous le thème « 10 ans du Code des Assurances : Bilan, enjeux et perspectives pour un secteur d’assurance plus résilient et inclusif », cette conférence a réuni les principaux acteurs du secteur afin d’évaluer les progrès réalisés et les défis restants. L’événement s’est tenu au Centre culturel et artistique des pays d’Afrique centrale, en face du Palais du Peuple.

La rencontre a débuté par le mot de bienvenue prononcé par le Directeur de cabinet du ministre des Finances, qui a souligné l’importance de cette commémoration pour le développement du secteur des assurances en RDC.

Prenant la parole, le Professeur Émérite Gérard Balanda Mikuin, avocat au barreau près la Cour de cassation et Conseil d’État, est revenu sur l’histoire de la Société Nationale d’Assurances (SONAS), créée en 1966. Il a précisé que contrairement à certaines idées reçues, la SONAS n’avait jamais bénéficié de fonds publics pour son lancement.

« Sa création a été financée par des fonds propres de son premier Directeur Général, Baudouin Kabisi et de son assistant », a-t-il affirmé.

De son côté, J.B. Dinanga, représentant du président de l’Association des Contrôleurs des Assurances en Afrique Centrale (ACAC), a mis en lumière le faible taux de pénétration des assurances dans le pays.

« Le taux de pénétration des assurances reste faible, alors que les dégâts sont nombreux. La solution est de renforcer le contrôle des assurances obligatoires », a-t-il plaidé.

Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde a pris la parole pour présenter un état des lieux du marché des assurances en RDC, mettant en avant les progrès réalisés depuis la libéralisation du secteur. Il a notamment insisté sur : L’augmentation du nombre de sociétés d’assurance depuis l’ouverture du marché, ce qui a permis une plus grande diversité d’offres et une meilleure couverture des risques, des défis liés à l’application effective des assurances obligatoires, pointant du doigt la nécessité d’un contrôle accru pour garantir le respect des obligations légales, L’importance de l’éducation financière et de la sensibilisation du public afin de renforcer la culture de l’assurance en RDC et les perspectives d’avenir, avec l’ambition de rendre le secteur plus inclusif et de favoriser son expansion à travers des réformes adaptées.

Bilan et perspectives : la vision de l’ARCA

L’Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA) a présenté un rapport détaillé sur les évolutions du marché congolais de l’assurance au cours des dernières décennies. Parmi les points essentiels, il a été souligné : l’essor des sociétés privées d’assurance, qui ont contribué à dynamiser le secteur et à améliorer la qualité des services, le renforcement du cadre réglementaire, avec des réformes visant à garantir plus de transparence et de fiabilité dans les transactions et les défis structurels, notamment la nécessité d’accroître la pénétration des assurances dans l’économie nationale et de mieux protéger les assurés.

En conclusion, le ministère des Finances et l’ARCA ont insisté sur l’importance de poursuivre les efforts pour moderniser et solidifier le secteur. Un point de presse a été tenu à l’issue de la cérémonie par les directeurs généraux et directeurs généraux adjoints de l’ARCA, réitérant les principaux messages évoqués lors de la conférence.

Cette célébration des 10 ans du Code des Assurances marque ainsi une étape clé dans la construction d’un marché d’assurance plus robuste et mieux adapté aux réalités économiques du pays.

Dorcas Mwavita/CongoProfond.net


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