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Assemblee nationale : la session de mars clôturée sans gouvernement !

Les élus du peuple sont priés de prendre part à la plénière de ce samedi 15 juin 2019. À en croire le communiqué signé par le rapporteur de la chambre basse du parlement, Musao Kalombo Célestin, un seul point est inscrit à l’ordre du jour notamment la clôture de la session de mars.
Ceci dans le souci de se conformer à l’article 115 de la constitution qui stipule que l’Assemblée nationale l’Assemblée nationale et le Sénat tiennent de plein droit deux sessions ordinaires chaque année :- La première s’ouvre le 15 mars et se clôture le 15 juin; et enfin la deuxième s’ouvre le 15 mars et se clôture le 15 décembre et que la durée d’une session ne peut pas dépasser les trois mois.
Outre la non investiture du gouvernement issu des institutions nées après les élections générales de décembre 2018, les élus du peuple ont au cours de cette session rédigé et adopté le règlement intérieur, installer le bureau définitif de l’Assemblée nationale, la constitution des groupes parlementaires et enfin la mise en place des commissions permanentes.
Signalons par ailleurs que plusieurs observateurs estiment qu’une session extraordinaire sera convoquée en vue d’investir le nouveau gouvernement que dirigera l’ancien directeur général de la SNCC, le professeur Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Sur ce, l’opinion a hâte d’entendre le discours de la présidente de la chambre basse du parlement Jeanine Mabunda en ce jour de clôture de cette session.
Il sied de signaler que la République démocratique du Congo n’a pas encore un nouveau gouvernement suite aux multiples divergences entre l’actuel Chef de l’État Félix Antoine TSHISEKEDI et l’autorité morale du Front commun pour le Congo sur les différents profils des prochains ministres. Après un temps mort après la publication des ordonnances nommant les nouveaux mandataires à la Gecamines et SNCC, des sources proches de ce dossier renseignent que des discussions ont encore repris depuis le jeudi 13 juin dernier.
CLÉMENT MUAMBA MULEMBUE/CONGO PROFOND.NET
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Kinshasa perd une plume d’or : Sénado alias « Général Bowane » s’en est allé

Kinshasa pleure l’un de ses enfants prodiges. Sénado Mananasi, connu encore sous le nom de « Général Bowane », s’est éteint, emportant avec lui un pan discret mais fondamental de l’histoire musicale congolaise. Auteur, compositeur, parolier de l’ombre, il était pourtant la source lumineuse derrière des tubes devenus cultes dans les années 80 et 90.
Natif de Kingasani, dans le district populaire de la Tshangu, Sénado a été bercé dès l’enfance par l’effervescence musicale de Kinshasa. Vers le milieu des années 1980, il entre dans les orchestres Balafon et Select Musica de Malembe Chant, où sa voix suave et son sens inné de la mélodie le rendent vite incontournable.
Mais c’est surtout par la plume que le Général Bowane se distingue. Il signe en effet « Sai Sai », chanson mythique interprétée par Papa Wemba, devenue un succès planétaire. Un titre qui a traversé les frontières du Congo pour résonner jusqu’en Europe et dans les diasporas africaines. Peu savent que derrière cette pépite, se cachait ce parolier modeste, attaché à sa Tshangu natale.
Sénado a également prêté son talent à de nombreuses formations musicales de Kinshasa. Plusieurs chansons interprétées par le clan Wenge Musica portent sa signature, preuve de son ancrage profond dans la sève artistique qui a nourri une génération entière. Les archives officieuses de la musique congolaise regorgent de ces refrains populaires dont il fut l’architecte discret.
Par ailleurs, il était le grand frère de Chai Ngenge, ancien membre éminent du groupe Wenge BCBG de JB Mpiana. Une fratrie musicale donc, dont l’influence s’étend sur plusieurs décennies de rumba, de ndombolo et de toutes les hybridations qui ont fait la renommée du « son kinois ».
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion parmi les mélomanes, les artistes, et ceux qui, dans l’ombre comme lui, œuvrent à l’immortalité de la culture congolaise. Les hommages affluent, mais nombreux sont ceux qui regrettent que Sénado n’ait jamais reçu de reconnaissance à la mesure de son apport. Comme tant d’autres génies silencieux de la scène congolaise, il s’en va sans disques d’or, mais avec l’or des cœurs.
Son parcours rappelle cruellement combien la mémoire musicale congolaise est souvent injuste avec ses bâtisseurs. Le Général Bowane n’était pas une figure de paille : il était un passeur d’émotion, un faiseur de classiques, un pilier invisible d’une époque d’or.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET