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Appels d’offres de 27 blocs pétroliers et gaziers : L’opération n’a aucun danger sur l’environnement !( Gouvernement)

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Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Eve BAZAIBA; le ministre des Hydrocarbures, Didier BIDIMBU ainsi que le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick MUYAYA, ont co-animé un special briefing presse avec pour thème central : “Lancement des appels d’offres des blocs pétroliers et gaziers : enjeux et perspectives”, ce samedi 30 Juillet 2022 à Kinshasa.

Le lancement des appels d’offres de 27 blocs pétroliers et gaziers par la République Démocratique du Congo le jeudi 28 juillet 2022, demeure un tournant majeur dans la diversification de son économie. Avec des ressources pétrolières estimées autour de 22 milliards de barils, l’exploitation de l’or noir par Kinshasa témoigne une véritable volonté des autorités à promouvoir les différents potentiels du pays.

Ce processus salutaire qui découle de la matérialisation de la loi n°15/012 du 1er août 2015 portant règlement d’hydrocarbures, permettra à la RDC d’avoir des retombées positives qui stimuleraient le développement du pays et créeraient les emplois, d’après Didier Budimbu, ministre des Hydrocarbures qui l’a dit lors de ce briefing presse. Il a rassuré que toutes les dispositions nécessaires ont été prises afin que le processus ne soit pas un gêne pour la population Congolaise. “Mettre en place les appels d’offres, c’est des emplois qui seront créés. L’idée est que le Congolais vive mieux”, a-t-il précisé.

Face à la pétition lancée par certaines organisations internationales, notamment Greenpeace, qui estiment que le processus du lancement des appels d’offres des blocs pétroliers et gaziers aura des conséquences catastrophiques sur les populations riveraines, la biodiversité et le climat, Eve Bazaïba, Vice-Premier ministre, ministre de l’Environnement et du Développement Durable, présente à ce briefing presse, a tenu à rassurer sur le non-danger de cette opération face à la protection climatique.
Le gouvernement de la RDC réitère sa position de pays solution face aux enjeux du climat (…) La transformation de nos ressources naturelles notamment le pétrole n’est pas incompatible à la protection de l’environnement”, a-t-elle rassuré.

Eve Bazaïba a en outre démontré la nécessité de lier le potentiel environnemental de la République Démocratique du Congo au développement durable.

Prenant la parole à son tour, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, a corroboré les propos de ses collègues estimant que l’exploitation du pétrole contribuera activement au développement du pays. “Ces appels d’offres représentent une véritable opportunité pour la République Démocratique du Congo (…) La RDC veut être un pays solution pour les Congolais et pour le monde. Le pays ne va pas violer le climat”, a-t-il précisé.

Pour rappel, ces blocs qui seront exploités sont répartis dans les trois principaux bassins sédimentaires Congolais notamment : le bassin côtier, le bassin de la cuvette centrale et les bassins de la branche ouest du Rift est-africain.

Cellule de communication/Ministère de la Communication 


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Le tribalisme institutionnel en RDC : un frein majeur au développement national

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La République Démocratique du Congo (RDC), pays d’une immense diversité ethnique et culturelle, fait face à un défi de taille : le tribalisme institutionnel. Ce phénomène, s’est amplifié ces dernières années et constitue un obstacle majeur au développement harmonieux du pays. Notre analyse se penche sur la manière dont cette pratique s’est enracinée dans les sphères religieuses et académiques, deux piliers essentiels de la société congolaise.

L’héritage colonial et ses répercussions actuelles

L’histoire de la RDC est profondément marquée par son passé colonial. La stratégie du “diviser pour régner” employée par les autorités belges a laissé des cicatrices durables dans le tissu social du pays. Cette politique a exacerbé les divisions ethniques, créant un terrain fertile pour le tribalisme qui persiste jusqu’à aujourd’hui.

Les données démographiques, bien qu’anciennes, témoignent de la complexité ethnique du pays. Le dernier recensement officiel, datant de 1984, dénombrait plus de 350 groupes ethniques distincts. Cette diversité, qui pourrait être une source de richesse culturelle, est souvent instrumentalisée à des fins politiques et économiques.

Les communautés religieuses : un miroir des divisions ethniques

Les grandes communautés religieuses de la RDC, notamment les églises évangéliques, sont au cœur de cette problématique. Des observations sur le terrain et des analyses de la composition des organes de direction de ces institutions révèlent une tendance inquiétante à la surreprésentation de certains groupes ethniques.

Prenons l’exemple de la Communauté Baptiste du Centre de l’Afrique (CBCA), une institution majeure dans l’est du pays. Bien qu’opérant dans une région multi-ethnique, la composition de ses instances dirigeantes semble favoriser de manière disproportionnée les membres d’une ethnie particulière.

De même, la Communauté Presbytérienne de Kinshasa (CPK), qui se veut une église nationale, présente une structure de leadership qui reflète une forte concentration régionale, avec une majorité de ses cadres supérieurs provenant d’une seule province.

Ces pratiques, loin d’être isolées, semblent être répandues dans de nombreuses institutions religieuses à travers le pays. Elles soulèvent des questions importantes sur l’inclusivité et l’équité au sein de ces communautés, censées promouvoir l’unité et l’égalité.

Le monde académique : reproduction des schémas tribaux

Le secteur de l’enseignement supérieur n’échappe pas à cette dynamique. Des observations dans plusieurs universités majeures du pays, tant publiques que privées, mettent en lumière des schémas similaires de favoritisme ethnique.

L’analyse de la composition du corps professoral et des postes administratifs dans certaines institutions révèle une surreprésentation flagrante de certains groupes ethniques. Cette situation est particulièrement prononcée dans les universités régionales, où le corps enseignant et l’administration reflètent souvent la composition ethnique locale, au détriment de la diversité nationale.

Cette pratique a des conséquences graves sur la qualité de l’enseignement et de la recherche. Elle limite la diversité des perspectives, freine l’innovation et perpétue un système où le mérite est souvent secondaire par rapport à l’appartenance ethnique.

Impact sur le développement national

Les répercussions du tribalisme institutionnel vont bien au-delà des murs des églises et des campus universitaires. Elles affectent profondément le développement économique et social du pays dans son ensemble.

Les indicateurs de développement placent systématiquement la RDC parmi les pays les moins avancés. Selon l’Indice de Développement Humain, la RDC se classe régulièrement dans le dernier quart du classement mondial. Bien que de nombreux facteurs contribuent à cette situation, le tribalisme institutionnel joue un rôle non négligeable en entravant la méritocratie et l’allocation efficace des ressources humaines.

Dans le secteur privé, des enquêtes menées auprès d’entrepreneurs révèlent que la discrimination basée sur l’origine ethnique reste un obstacle majeur dans l’accès aux opportunités d’affaires et aux financements. Cette situation freine l’innovation et la croissance économique, privant le pays de talents et d’idées qui pourraient contribuer à son développement.

Le jeu dangereux des alliances politiques

L’analyse des nominations à des postes clés au sein des institutions religieuses et académiques révèle souvent des coïncidences troublantes avec les changements politiques au niveau national ou provincial. Ces observations suggèrent l’existence d’un système d’échange de faveurs entre certaines communautés religieuses, des universités et le pouvoir politique.

Ce système de clientélisme basé sur l’appartenance ethnique perpétue un cercle vicieux où le mérite et les compétences sont relégués au second plan. Il contribue à maintenir en place des structures de pouvoir qui ne reflètent pas la diversité du pays et ne servent pas nécessairement ses intérêts à long terme.

Vers des solutions : initiatives et perspectives

Face à ce constat, des voix s’élèvent dans la société civile congolaise pour demander un changement. Des propositions émergent, telles que l’instauration de quotas ethniques dans les institutions publiques et parapubliques pour garantir une représentation équitable de toutes les communautés.

Certaines universités ont commencé à mettre en place des programmes visant à promouvoir la diversité ethnique au sein de leur corps enseignant et étudiant. Bien que ces initiatives soient encore à leurs débuts, elles représentent un pas dans la bonne direction.

L’inclusion : un défi pour l’avenir de la RDC

Le tribalisme institutionnel en RDC est un phénomène complexe, profondément enraciné dans l’histoire et la culture du pays. Son éradication nécessitera des efforts concertés de la part de tous les acteurs de la société congolaise.

La lutte contre cette pratique est essentielle pour l’avenir du pays. Elle est indispensable pour garantir l’égalité des chances pour tous les Congolais, indépendamment de leur origine ethnique, et pour permettre au pays de tirer pleinement parti de la richesse de sa diversité.

Le chemin vers une société plus égalitaire et méritocratique sera long, mais il est crucial pour la cohésion nationale et le développement durable du pays. Les années à venir seront déterminantes pour voir si la nation congolaise saura relever ce défi et transcender ses divisions pour construire un avenir commun prospère.

Franck Tatu


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