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Angola : Un géant pétrolier sur la voie de la transparence, dans le sillage de la RDC

L’Angola franchit une étape cruciale dans sa quête de transparence avec la publication de son premier rapport ITIE en décembre 2024 et l’attente d’une évaluation préliminaire du second rapport dans les jours qui suivent, comme l’a indiqué Helen Clark présidente du Conseil d’administration de l’ITIE, lors de son dernier point de presse.
Cet engagement, salué par l’expert Aldo Kamwanga de Cevist, place l’Angola dans le sillage de la République Démocratique du Congo (RDC), l’un des pays pionniers en la matière. la République Démocratique du Congo (RDC) ayant déjà ses 20 bougies au sein de cette initiative.
Un secteur clé en pleine mutation
Le secteur extractif angolais, pilier de l’économie, représente 47% des recettes publiques et plus de 90% des exportations, tout en n’employant qu’une infime partie de la population. Conscient des enjeux, le gouvernement angolais a initié depuis 2017 des réformes profondes, notamment la restructuration de la compagnie pétrolière Sonangol, recentrée sur ses activités principales. À savoir du puit à la pompe.
Des défis à relever pour une transparence totale
Si les progrès sont indéniables, des défis persistent. Le secrétaire d’État au Pétrole et au Gaz, José Barroso, a reconnu la nécessité d’adapter le cadre juridique aux normes ITIE, en particulier concernant la publication des contrats pétroliers. Toutefois, une proposition de révision législative est en cours pour renforcer la transparence.
Le plan de travail de l’Angola pour l’ITIE met l’accent sur la divulgation des contrats et de la propriété effective, la déclaration systématique des revenus extractifs et l’évaluation de l’impact de la transition énergétique. Des défis similaires à ceux rencontrés par la RDC, qui a su se démarquer en matière de propriété réelle. L’expert a rappelé que la RD Congo avait remporté le tout premier prix à savoir : le Prix de déclaration de la propriété réelle de l’ITIE-International
Le corridor de Lobito, un atout pour le secteur
La présidente du conseil d’administration de l’ITIE a souligné l’importance des investissements dans le corridor de Lobito, qui pourrait devenir un atout majeur pour le secteur extractif angolais, à condition que la transparence soit renforcée.
La Transition énergétique
L’expert souligne que l’adhésion de plus en plus de pays africains à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) suscite un vif intérêt. Cette dynamique offre une manne de données primaires, un trésor pour les think tanks, qui peuvent ainsi nourrir les débats et les politiques publiques en particulier sur la transition énergétique. Pour bien illustrer le cas, Jean-Jacques Kayembe, Coordonnateur de l’ITIE-RDC, indique: “… Les données et le dialogue facilités par l’ITIE sont essentiels pour éclairer les débats publics et prendre des décisions politiques éclairées ».
Dans ce contexte, CEVIST, un acteur clé de l’analyse des données, se positionne en première ligne pour accompagner tous les acteurs à travers ses différentes études aussi bien en ce qui concerne les enjeux sur la transition énergétique que sur la problématique de la transparence
L’ITIE, un levier pour une meilleure gouvernance
L’ITIE, créée en 2003 et mise en œuvre dans plus de 50 pays, joue un rôle essentiel dans l’amélioration de la transparence et la lutte contre la corruption dans les industries extractives. L’adhésion de l’Angola, 28e pays africain à rejoindre l’initiative en juin 2022, témoigne de la volonté du continent de se doter des mécanismes de gouvernance efficaces pour ses ressources naturelles.
Pour rappel, CEVIST est un thinktank qui se positionne comme un acteur clé pour stimuler l’intelligence économique en RDC, en offrant une plateforme de réflexion, de formation et d’accompagnement pour les acteurs publics et privés.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Plus d’un milliard de pertes dans la fraude minière : L’État mise sur Didier Kaku Kingwabidi pour inverser la tendance

Par arrêté interministériel en date du 16 avril 2025, Didier KAKU KINGWABIDI, Inspecteur Général des Mines, a été nommé Coordonnateur National de la Commission Nationale de Lutte contre la Fraude et la Contrebande Minière (CNLFM).
Cette désignation s’inscrit dans une volonté affirmée du gouvernement congolais de renforcer la gouvernance du secteur minier, en proie à des défis majeurs : fraude à grande échelle, contrebande systémique, et exploitation illégale parfois orchestrée par des groupes armés.
La nomination de l’actuel patron de l’Inspection Générale des Mines, reconnu pour sa rigueur et son expertise, vise à doter la CNLFM d’un leadership solide et crédible, capable de porter une réforme ambitieuse.
Ce changement à la tête de la CNLFM représente un jalon important dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les pratiques illicites dans le secteur minier-un phénomène qui coûte chaque année plus d’un milliard de dollars au Trésor public. À travers ce geste fort, les autorités réaffirment leur engagement à protéger les ressources naturelles du pays et à garantir une exploitation minière profitable à l’économie nationale.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET