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Affaire Mandariniers : l’État recadre Hyacinthe Dzogolo et confirme la propriété publique
Un communiqué officiel parvenu à Congoprofond.net ce 03 novembre 2025 apporte des éclaircissements sur une polémique née sur les réseaux sociaux autour d’une parcelle située au n°2 de l’avenue Mandariniers, dans la commune de la Gombe. Cette sortie fait suite à des déclarations de M. Hyacinthe Dzogolo, relayées dans l’émission Info 243 sur YouTube.
Le Ministère de l’Urbanisme et Habitat affirme que ce bien immobilier fait partie intégrante du patrimoine du domaine privé de l’État congolais, sous sa gestion, et ce depuis l’indépendance du pays. Le ministère précise que cette propriété figure dans tous les inventaires officiels du patrimoine public depuis le 30 juin 1960.
Une résidence diplomatique spoliée
Selon le communiqué, la parcelle avait été affectée à un diplomate égyptien dans le cadre des relations bilatérales entre la RDC et l’Égypte. Cependant, entre 2002 et 2003, l’État affirme que M. Hyacinthe Dzogolo, alors directeur de cabinet adjoint au ministère en charge de l’Urbanisme, s’en serait illégalement approprié en abusant de sa position administrative.
Récupération dans le cadre de la lutte contre la spoliation
Dans la continuité de la décision du Conseil des ministres de juin 2025 visant à identifier et récupérer les biens immobiliers de l’État spoliés, cette propriété a été formellement reprise par les services compétents.

Actuellement, le bien est occupé par un locataire, M. Papy Wangana, qui s’acquitte régulièrement de ses obligations envers le Trésor public, confirme le ministère.
Rappel à l’ordre
Le Ministère de l’Urbanisme et Habitat insiste qu’aucune autre personne ou autorité citée dans cette affaire n’a de droit sur la parcelle. Il réaffirme sa détermination à protéger le patrimoine immobilier de l’État contre toute forme de spoliation, conformément aux orientations du gouvernement et au respect des lois en vigueur.
Cette mise au point intervient alors que la lutte contre l’accaparement illégal des biens publics demeure une priorité pour les autorités congolaises, souvent confrontées à des litiges fonciers impliquant des personnalités publiques.
Désiré Rex Owamba/CONGOPROFOND.NET
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Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO
Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._
Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.
« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »
Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.
Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.
Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.
Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.
Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.
À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
