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Affaire « Kamerhe » : ses avocats vont demander une liberté provisoire (Interview)
Invité mercredi au parquet général de Matete, avant d’être acheminé au prison centrale de Makala, après près de 6 heures d’audition, le Directeur de Cabinet du président de la République, Vital Kamerhe, a été placé sous mandat d’arrêt provisoire, sur l’affaire de programme de 100 jours de Félix Tshisekedi.
Face à ce vent qui fait la Une, la nuit et le matin du 09 avril 2020, l’un des avocats de Vital Kamerhe a accordé une interview au magazine tri-hebdomadaire Africa News, relevant ainsi ce qui s’est passée au parquet général que son client soit mis sous mandat d’arrêt provisoire.
Me John Kaboto, relève que la détention de son client est purement politique, selon lui, Vital Kamerhe a répondu aux 51 questions lui ait posé avec brio et devrait normalement rentrer chez lui, puisque son adresse et son rang politique est connue de tous.
Selon, cet avocat du proche de président de la République, le retrait du magistrat instructeur pendant près de 30 minutes en dit beaucoup et il y a une main noire dans ce dossier. Estime-t-il. Mais, ils vont incessamment déposer une demande de la libération provisoire de leur client.
Voici par ailleurs, l’intégralité de l’interview accordée ce jeudi 09 avril 2020 :
Me John Kaboto, bonjour. Qu’est-ce qui s’est passé mercredi au Parquet général de Matete? Qu’est-ce qui est précisément reproché à Vital Kamerhe par le magistrat instructeur?
Il est reproché à notre client la gestion du dossier de 100 jours pour la visibilité des actions du Chef de l’Etat.
Rien que ça? Il n’y a jusque-là pas d’infraction retenue à sa charge?
Il n’y a pas encore d’infraction. Jusqu’à preuve du contraire, notre client jouit de la présomption d’innocence. Nous ne sommes pas encore au Tribunal face à une décision du Parquet montrant, d’une manière ou d’une autre, qu’il est incriminé. Nous sommes dans la phase d’instruction.
Mais qu’est-ce qui peut alors justifier sa détention provisoire à Makala?
Excusez-nous avant tout de vous faire part de notre déception mercredi. Le président Kamerhe a été invité. Il s’est présenté avant 13h30 et a été reçu au cabinet du magistrat instructeur. Il s’en est suivi la séance d’instruction. On a d’abord cherché à limiter le nombre de ses avocats, fixé à au moins trois, compte tenu des mesures sanitaires en vigueur; ce qui est normal. Nous avons négocié avec le procureur pour que le président Kamerhe soit entendu dans la grande salle au regard du nombre des avocats qui constituent son collectif, cela n’a pas été accordé. Le président Kamerhe a été finalement assisté par trois avocats. L’instruction a été sanctionnée de 51 questions posées à Kamerhe, qui y a répondu avec un grand succès distinctif.
Des questions sur quoi?
Sur les ouvrages de 100 jours, la mise en œuvre du Programme, les décaissements, le déroulement des travaux, etc. Mais, ce qui nous a étonnés, ils sont allés ultra petita, en posant même des questions qui n’avaient rien à voir avec les 100 jours.
Quelles questions, par exemple?
Il y a eu, par exemple, des questions relatives à la vie privée et familiale du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat.
Comme sur l’achat des parcelles…
En tant qu’avocat, je dois respecter la déontologie, en me gardant de dévoiler les secrets d’instruction. Mais c’était une déception. Nous avons relevé quelque chose d’illogique. Après avoir posé 51 questions auxquelles le président Kamerhe a répondu avec brio, nous avons été étonnés, nous avocats, du retrait du magistrat instructeur pendant près d’une trentaine de minutes de son cabinet, nous abandonnant avec notre client.
Il s’est retiré pendant 30 minutes?
Il s’est retiré pendant 30 minutes. Et à sa réapparition vers 19h, après 5 heures d’instruction, il a dit que Monsieur Kamerhe, il est évident que vous avez déposé mais je suis obligé de vous garder juste pour une confrontation. Ce déplacement a créé des doutes.
Confrontation avec qui?
Avec tous les acteurs impliqués dans ce dossier et interpellés bien avant lui. Nous étions étonnés.
*Et qu’est-ce qui vous pousse à dire que c’est un complot politique?*
Il y a une main noire. C’est une procédure et un dossier purement politiques. Parce que Monsieur Vital Kamerhe est un Directeur de cabinet en fonction. Il a une résidence connue. Sa fuite n’est pas à craindre. Seule l’absence de ces trois éléments pouvait motiver la décision de l’avocat général instructeur du dossier. Mais Kamerhe a été amené au Parquet général près la Cour d’appel de Matete par une invitation. C’est-à-dire que c’est quelqu’un qui a voulu coopérer et collaborer avec la Justice. Le détenir de cette façon-là, nous avons dénoté une main noire, surtout après le retrait pendant une trentaine de minutes de l’instructeur, qui est allé communiquer alors que l’instruction s’est tenue dans son cabinet. Nous avons supposé que la décision de le placer sous mandat d’arrêt provisoire émanerait de l’extérieur. Il y a quelque chose qui cloche. C’est ainsi que nous considérons qu’il s’agit d’un dossier politique et non un dossier purement judiciaire.
*Que va faire la défense de Monsieur Kamerhe?*
Nous nous organisons pour intervenir en chambre du Conseil lorsqu’il sera présenté pour la régularisation de sa détention. Nous allons introduire une lettre de demande pour sa mise en liberté provisoire parce qu’il va continuer à coopérer avec la Justice. Monsieur Kamerhe n’est pas un petit monsieur. Il doit se présenter à tout moment que le magistrat aura besoin de lui.
*Entre-temps, il va démissionner ou pas?*
La question de la démission n’est pas encore à l’ordre du jour. Monsieur Kamerhe a été amené au Parquet général près la Cour d’appel de Matete par une invitation afin de renseigner la Justice. Pour votre gouverne, le dossier 100 jours était déjà clôturé et envoyé au Parquet général près la Cour de cassation. C’est après une quinzaine de jours que le Procureur général près la Cour de cassation a pu retourner le dossier avec des annotations. Au demeurant, quand le magistrat instructeur était en train d’inviter les différents acteurs du dossier 100 jours, le président Kamerhe n’a pas été invité. Il n’avait pas trouvé l’opportunité de l’appeler parce que les dépositions des autres étaient claires. Nous avons trouvé qu’il y a une main noire qui a influencé la détention de Monsieur Kamerhe, parce c’est un responsable et sa fuite n’est pas à craindre. Nous déplorons le comportement de notre Justice. Qu’à cela ne tienne, il faut un minimum de respect des droits humains. C’est un père de famille. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup pour le pays.
Vous demandez qu’il soit mis en résidence surveillée?
Pas en résidence surveillée. En liberté provisoire parce qu’il n’a pas été incriminé, ni de près ni de loin dans ce dossier. Il a été invité juste pour renseigner la Justice. Mais de ce renseignement, on l’a humilié. Ce sont des calculs politiciens que nous déplorons. Le dossier doit être judiciaire. Voilà notre demande.
Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET et AfricaNews
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Dossier « MESSAGE DU GRAAL » : L’ultime vrai test pour Constant Mutamba !
L’opinion publique est sans équivoque : L’avènement de Constant Mutamba à la tête du Ministère de la Justice soulève beaucoup d’espoir auprès des Congolais. Jamais ministre de la Justice n’a été attendu comme il l’a été. Cela n’étonne pas. Constant Mutamba a été nommé au Ministère de la Justice au moment où tout le monde parlait de la justice qui était malade.
Une fois nommé, Constant Mutamba a été accueilli comme l’homme qui venait guérir cette justice d’un mal qui été profond. Pendant ce temps, beaucoup d’autres Congolais, compte tenu de l’expérience, attendaient juger le maçon au pied du mur. Cela veut dire que l’espoir suscité par Mutamba ne pouvait se réaliser qu’en le voyant trouver des solutions aux dossiers emblématiques. Car pour être différent de ses prédécesseurs, il devrait montrer patte blanche là où les autres avaient déçu. Et ne pas trouver de solutions à ces dossiers emblématiques, c’est faire comme tout le monde.
Ainsi, par exemple, beaucoup l’attendent dans le dossier qui oppose l’asbl « Message du Graal » à ses dissidents.
En effet, comme cela arrive souvent, il y avait eu dissidence au sein de cette asbl au niveau international. Certains congolais, membre de l’asbl avaient choisi de suivre le dissident international. Logiquement ces Congolais devraient faire leurs valises et aller paître leur foi ailleurs. Cela ne dérangerait personne. Mais, curieusement ils ont joué aux « Kuluna » en s’emparent du Temple. Ils sont allés jusqu’à terroriser tout le monde. Et il y a eu mort d’homme. Sagement le représentant légal reconnu par le siège de l’asbl en Autriche, se retirera avec tous les membres restés fidèles à l’asbl, laissant ainsi à la justice du pays de trancher, mieux, de rendre justice. Mais hélas, on se rendra vite compte que les dissidents étaient au-dessus des lois.
Toutes les institutions du pays sont intervenues donnant raison à Innocent Nda-Ngye, le représentant légal reconnu. Comme dans une comédie burlesque les dissidents vont organiser dans une grotesque illégalité une assemblée générale au cours de laquelle ils excluront Innocent Nda-Ngye. Pendant ce temps, ils occupaient le temple et ses annexes sans oublier toute la concession bien connue à Kinshasa au nom de « Zamba Nda-Ngye ».
Il avait suffit que le gouvernement Gizenga décide de rétablir Innocent Nda-Ngye dans ses droits pour que les dissidents se retirent d’une partie de la forêt pour rester dans la partie où est construit le temple. Plus d’une décision de justice n’y changeront rien. À chaque occasion malgré les décisions favorables à Innocent Nda-Ngye les dissidents refusent de libérer la concession. Il y a eu même une décision de déguerpissement et les policiers étaient sur place, mais comme par enchantement, ils se sont retirés. Et le dossier continue à courir.
À l’arrivée de Constant Mutamba, apprend-on de bonnes sources, l’asbl a constitué un dossier bien documenté qu’elle a remis en mains propres au nouveau ministre. Les jours passent sans que l’asbl n’ait ne fut-ce qu’un accusé de réception. Est-ce le retour du démon ?
À l’asbl message du Graal, on a encore espoir que le dynamique ministre de la Justice, Constant Mutamba, se réveillera afin de tordre le cou au démon de la corruption avant qu’il gagne tous ses conseillers. Dossier à suivre
Emeka M.
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