Politique
*Accusé de lorgner le fauteuil de Irène Esambo, Eliezer Ntambwe réplique : » Je ne sais pas pourquoi cette femme me voit dans tous ses rêves ! »*
Au lendemain de la nomination, par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, de l’informateur devant identifier la majorité parlementaire qui accompagnera son deuxième mandat à l’issue des élections générales du 20 décembre dernier, le député Eliezer Ntambwe est accusé par les proches de la ministre Irène Esambo d’en vouloir à son portefeuille de Personnes vivant avec handicap.
En effet, les défenseurs de la ministre sortante pointent du doigt l’élu de Lukunga, l’accusant d’avoir recruté un groupe de personnes vivant avec handicap, avec comme but de saper les acquis et les réalisations de l’avocate Irène Esambo à la tête d’un ministère qui n’a jamais existé dans l’architecture gouvernementale congolais et que seule la magnanimité de Félix-Antoine Tshisekedi a su apporter une réponse au long combat et plaidoyer en faveur des personnes vivant avec handicap, menés justement depuis de lustre par cette brave femme.
Pour le « clan » Esambo, il est clair que c’est la course aux postes ministériels qui serait la cause de l’acharnement du député Ntambwe Eliezer, via son groupe ci-dessus identifié, contre leur protégée.
Campagne de dénigrement, négationnisme à outrance sur les actions menées par la ministre, pourtant reconnues par le Chef du gouvernement et le Président de la République.
« Histoire pour ces politiciens, de se retrouver coûte que coûte dans le futur exécutif. Comme si, selon leur entendement erroné, l’on ne sert la République qu’à la condition d’assumer les fonctions ministérielles. Et pour réussir leur coup, ces politiciens qui doivent leur survie à s’accrocher aux mamelles du pouvoir, excellent allègrement dans des basses combines qui n’honorent pas.
Ils sont tellement habitués aux cabales et autres coups bas, qu’ils montent à longueur des journées, souvent contre ceux qui ont le sens de l’État. Ce sont des vieilles habitudes dont ils ont du mal à s’en départir, jusqu’à ce jour, alors que le Président de la République, Félix- Antoine Tshisekedi, a annoncé la rupture avec le passé, ayant promis que les erreurs du passé ne se reproduiront plus jamais durant son second quinquennat en cours », affirme un proche de Irène Esambo.
Pour les autres, Essambo est dénigrée à tort par Ntambwe, car affirment-ils que parmi ces politiciens prêts à sacrifier l’honneur et la dignité des autres sur l’autel de leurs intérêts mesquins et égoïstes, figurent, contre toute attente Eliezer Ntambwe.
« Il revient des sources bien introduites, et après recoupement, qu’Éliézer Ntambwe, atteint par la boulimie d’obtenir à tout prix un portefeuille dans le prochain Gouvernement, a convoité le fauteuil ministériel sur lequel est assise encore jusqu’à présent Irène Essambo », accuse un autre proche de la ministre qui exhorte en passant le député de Lukunga à travailler plutôt pour le mandat législatif par lui sollicité auprès de la population.
Ne dit-on pas que : » qui trop embrasse mal le train?» car en voulant être député et ministre des PVH, l’incriminé Eliezer Ntambwe a semblé ignorer que parmi les réalisations de Madame Esambo figurent entre autres, l’inclusion sociale des handicapés longtemps marginalisés ; la Loi organique pour la promotion et la protection des droits des handicapés en RDC ; la lutte contre la discrimination et les inégalités sociales ; et la dotation d’une administration pour la prise en charge des handicapés, dont 60% doit être constituée des personnes vivant avec handicap. Des acquis à consolider à en croire le Chef de l’État Félix Tshisekedi.
Contacté par Scooprdc.net, le député national ne comprend pas l’agitation de madame Irène Esambo qu’il prie d’être sincère et honnête.
« Je ne sais pas pourquoi cette femme me voit dans tous ses rêves alors que même si le chef me proposait ce ministère-là, je n’en prendrais pas du moins que le chef m’en impose. Mes actions en faveur des personnes vulnérables n’ont rien avoir avec une démarche de positionnement. Le mandat le plus difficile c’est le mandat électif que elle n’a pas pu obtenir dans la même circonscription avec moi. Hier à la Cour constitutionnelle, elle n’a brandi que son état (Ndlr : physique) au lieu des preuves de sa victoire que la cour attendait d’elle. Je ne veux pas me lancer dans cette polémique avec elle, qu’elle soit tranquille. Si le chef décidait de la remplacer au Gouvernement, c’est ne pas monsieur Ntambwe qui sera son successeur. Elle doit juste apprendre à être sincère et honnête surtout quand elle a reçu la mission de servir les autres et non de se servir tout en se couvrant de son état sans le moindre souci des autres personnes qui sont dans la même situation qu’elle. A la Cour constitutionnelle elle s’est attaquée à tout le monde comme si elle voulait occuper les 14 sièges de Lukunga seule. Alors qu’elle me laisse tranquille », telle est la réaction d’Eliezer Ntambwe.
SCOOPRDC.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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