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Facebook : 9 réseaux de comptes, pages et groupes supprimés dans près d’une dizaine de pays dont la RDC
Facebook a publié ce vendredi son rapport mensuel sur les comportements inauthentiques coordonnés qui fait état de la suppression de neuf réseaux de comptes, de pages et de groupes actifs dans plusieurs pays parmi lesquels la République démocratique du Congo. La suppression de quatre de ces réseaux avait déjà été annoncée au début du mois de juillet et s’est poursuivie hier avec les cinq restants.
Nous considérons comme Comportement inauthentique coordonné un effort coordonné visant à manipuler le débat public dans un but stratégique et qui intègre des faux comptes au cœur de l’opération.
Nous nous efforçons de mettre fin à deux types d’activités :
• les comportements inauthentiques coordonnés dans le cadre de campagnes nationales non gouvernementales.
• les comportements inauthentiques coordonnés au nom d’un acteur étranger ou gouvernemental.
Au cours du mois de Juillet 2020 nous avons supprimé 798 comptes Facebook, 259 comptes Instagram, 669 pages et 69 groupes. Plus de la moitié de ces réseaux se sont concentrés sur des audiences nationales dans leur propre pays, dont notamment les États-Unis, le Brésil, l’Ukraine, le Yémen ou la République démocratique du Congo. Une grande partie des activités que nous avons supprimées en juillet étaient liées à des entités commerciales et à des individus associés à des campagnes et à des fonctions politiques.
Lorsque nous découvrons des campagnes nationales et non gouvernementales comprenant des groupes de comptes et des pages qui cherchent à induire les gens en erreur sur leur identité et leurs activités tout en s’appuyant sur de faux comptes, nous retirons les comptes, pages et groupes non authentiques et authentiques directement impliqués dans cette activité.
En République démocratique du Congo, nous avons ainsi supprimé 66 comptes Facebook, 63 pages, 5 groupes et 25 comptes Instagram. Ce réseau se concentrait sur un public national. Nous avons identifié l’étendue de cette activité après avoir étudié les informations que nous ont communiquées les chercheurs du Atlantic Council’s Digital Forensics Research Lab. Notre évaluation a également bénéficié de rapports publics établis par des organismes indépendants dans le cadre de notre programme de vérification des faits par des tiers (fact-checking). Notre enquête a établi un lien entre cette activité et la Force des Patriotes, un parti politique en RDC.
Depuis plus de trois ans, Facebook s’est engagé à rendre publiques ses conclusions sur les comportements inauthentiques coordonnés que nous détectons et retirons de nos plateformes. Dans le cadre de ces rapports réguliers, nous partageons des informations sur tous les réseaux que nous supprimons au cours d’un mois afin de permettre à tous de voir plus facilement les progrès que nous réalisons pour préserver la sécurité et l’authenticité de nos plateformes.
CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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