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3è cas de coronavirus : Fayulu invite l’opinion à prendre au sérieux la menace de la pandémie

Dans son tweet de ce dimanche 15 mars 2020, le leader de la coalition « Lamuka » et président de l’Ecide, Martin Fayulu Madidi, a invité la population congolaise à préserver les mesures de prévention tel qu’indiquées par les médecins.
Martin Fayulu a aussi demandé au peuple congolais de mettre à profit son expérience dans la lutte contre Ebola pour éviter le coronavirus qui reste une réalité mondiale.
Il importe de souligner que le ministre national de la Santé Publique a annoncé la nouvelle, samedi dans la soirée, d’un troisième cas de contamination en RDC. Eteni Longondo parle d’un ressortissant congolais qui a récemment séjourné en Suisse.
Aussitôt, le cas confirmé, le patient a été isolé et soumis aux soins. Tous ses contacts sont en train d’être retracés.
«Le malade est isolé et reçoit les soins », a indiqué le ministre congolais de la Santé Publique affichant un air rassurant de contenir l’expansion de la maladie. Les deux autres cas testés positifs la semaine dernière sont en isolement à l’hôpital de l’amitié sino-congolaise à Ndjili. Il s’agit d’un Congolais et d’un sujet camerounais, venus de France, le deuxième épicentre de Coronavirus en Europe.
Petit Ben Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Kinshasa perd une plume d’or : Sénado alias « Général Bowane » s’en est allé

Kinshasa pleure l’un de ses enfants prodiges. Sénado Mananasi, connu encore sous le nom de « Général Bowane », s’est éteint, emportant avec lui un pan discret mais fondamental de l’histoire musicale congolaise. Auteur, compositeur, parolier de l’ombre, il était pourtant la source lumineuse derrière des tubes devenus cultes dans les années 80 et 90.
Natif de Kingasani, dans le district populaire de la Tshangu, Sénado a été bercé dès l’enfance par l’effervescence musicale de Kinshasa. Vers le milieu des années 1980, il entre dans les orchestres Balafon et Select Musica de Malembe Chant, où sa voix suave et son sens inné de la mélodie le rendent vite incontournable.
Mais c’est surtout par la plume que le Général Bowane se distingue. Il signe en effet « Sai Sai », chanson mythique interprétée par Papa Wemba, devenue un succès planétaire. Un titre qui a traversé les frontières du Congo pour résonner jusqu’en Europe et dans les diasporas africaines. Peu savent que derrière cette pépite, se cachait ce parolier modeste, attaché à sa Tshangu natale.
Sénado a également prêté son talent à de nombreuses formations musicales de Kinshasa. Plusieurs chansons interprétées par le clan Wenge Musica portent sa signature, preuve de son ancrage profond dans la sève artistique qui a nourri une génération entière. Les archives officieuses de la musique congolaise regorgent de ces refrains populaires dont il fut l’architecte discret.
Par ailleurs, il était le grand frère de Chai Ngenge, ancien membre éminent du groupe Wenge BCBG de JB Mpiana. Une fratrie musicale donc, dont l’influence s’étend sur plusieurs décennies de rumba, de ndombolo et de toutes les hybridations qui ont fait la renommée du « son kinois ».
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion parmi les mélomanes, les artistes, et ceux qui, dans l’ombre comme lui, œuvrent à l’immortalité de la culture congolaise. Les hommages affluent, mais nombreux sont ceux qui regrettent que Sénado n’ait jamais reçu de reconnaissance à la mesure de son apport. Comme tant d’autres génies silencieux de la scène congolaise, il s’en va sans disques d’or, mais avec l’or des cœurs.
Son parcours rappelle cruellement combien la mémoire musicale congolaise est souvent injuste avec ses bâtisseurs. Le Général Bowane n’était pas une figure de paille : il était un passeur d’émotion, un faiseur de classiques, un pilier invisible d’une époque d’or.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET