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30 juin: La RDC fête pour la 1ère fois son indépendance avec la dépouille de Lumumba au pays
La dépouille de Patrice Emery Lumumba est arrivée ce mercredi 22 juin dans la matinée à Kinshasa par l’aéroport de N’djili, embarquée dans l’avion de Congo Airways portant le nom du Héros national. A la tête d’une forte délégation dépêchée à Bruxelles, par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour le rapatriement de la dépouille de Patrice Emery Lumumba, le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a accompagné les restes de Patrice Emery Lumumba depuis l’aérport militaire de Melsbroeck à Bruxelles jusqu’à N’djili, au côté des membres du Gouvernement, des membres de la famille biologique de l’illustre disparu ainsi que des journalistes de différents médias internationaux.
Après les honneurs des militaires belges, bien avant l’embarquement de la dépouille dans l’avion à l’aérport militaire de Melsbroeck en Belgique, le Premier Ministre Sama Lukonde a, au nom du peuple congolais et à celui du Président de la République, adressé symboliquement la parole à Patrice Emery Lumumba l’invitant à prendre place à bord de l’avion pour un voyage historique et mémorable, six décennies après, en vue de regagner sa terre natale, le pays de ses ancêtres, la RDC.
« Excellence Monsieur le premier Premier Ministre de notre pays, la République démocratique du Congo, mon très illustre précurseur et prédécesseur, notre Héros national, au nom du peuple congolais, au nom de Monsieur le Président de la République démocratique du Congo, Chef de l’Etat, son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, au nom du Gouvernement que j’ai l’honneur de diriger, je vous invite maintenant à prendre place, avec nous, à bord de l’avion de votre pays, un appareil de notre compagnie nationale, Congo Airways, appareil qui porte votre illustre Nom. Nous allons donc prendre les airs et rentrer chez nous, chez vous, Pays que vous aviez quitté, il y a 61 ans. Avec impatience, le peuple congolais vous attend pour vous rendre hommage et démarrer le deuil national jamais tenu sur la terre de vos aïeux », a déclaré affectueusement le Chef du Gouvernement Congolais.
A noter que ce même mercredi, une délégation conduite par le Président de l’Assemblée Nationale accompagnera, la dépouille vers la province du Sankuru, province d’origine de l’illustre disparu où des hommages lui seront rendus coutumièrement. Après l’étape de Sankuru interviendra celle de la Tshopo puis du Haut-Katanga. C’est en début de la semaine prochaine que la dépouille reviendra à Kinshasa pour des ultimes hommages avant l’hunimation le jeudi 30 juin au mausaulé construit à la Place de l’échangeur dans la commune de Limeté.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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