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V.Club-DCMP : le journaliste Fiston Mokili blessé à la tête au stade des Martyrs

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Alors qu’il était assis à la tribune d’honneur du stade des Martyrs de la pentecôte, le journaliste sportif du quotidien La Référence Plus et du media en ligne 4pouvoir.cd, Fiston Mokili, a reçu une pierre à la tête venant des supporters du Daring Club Motema Pembe en colère après le deuxième but de V.Club inscrit par Kazadi Kasengu.

Mecontents de leur équipe qui n’arrive pas à s’imposer devant VClub, les Imanniens se sont transformés en Kuluna terrorisant tout le monde sur leur passage.

Alors que la Ligue pour la promotion et la défense de droit de l’homme « LISPED » prône chaque jour qui passe le fair-play, ces supporters sans manière se sont plutôt illustrés dans des actes anti-jeux jusqu’à en blesser un journaliste.

L’opinion se demande quels rôles jouent les présidents des supporters dans nos clubs ? Particulièrement indexés ces derniers temps comme les plus intolérants, les supporters imaniens n’hésitent pas un seul instant à procéder aux jets des projectiles (pierres, urines, bouteilles, etc.), lorsque leur équipe ne tourne pas comme il faut durant un match.

Quant aux élements de la police, censés assurrer la sécurité des personnes qui viennent au stade, ils ne sont là seulement pour regarder de loin sans rien faire, craignant eux-mêmes d’être coincés par des supporters enragés.

Les autorités politico-sportives doivent agir avant que le pire puisse arriver. A bon entendeur !

Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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