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RDC : l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le secteur privé désormais opérationnelle

C’est ce mercredi 30 octobre 2019 au Romeo Golf à Kinshasa/Gombe que le ministère des Classes Moyennes, Petites et Moyennes Entreprises, Artisanat a officiellement lancé les activités de l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le secteur privé (ARSP).
Ont répondu présents à cette rencontre, la vice-premier ministre chargée du Plan, représentante du Premier ministre, des députés, certains membres du gouvernement, des chefs des missions diplomatiques ainsi que des membres des conseils d’administration des entreprises du portefeuille d’Etat et des établissements publics.
Initiative patronnée par le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, elle vient concrétiser sa vision pérene favorisant l’entrepreunariat dans le secteur privé en RDC.
A cet effet, a fait savoir Justin Kalumba Mwana-Ngongo, ministère des Classes Moyennes, Petites et Moyennes Entreprises, Artisanat, l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le secteur privé représente un acte politique fort et traduit un patriotisme économique qu’il est personnellement prêt à assumer « sans le moindre complexe ». Dans son allocution, Justin Kalumba a fait savoir les menaces éventuelles auxquelles seraient confrontés les services de l’ARSP et en a, d’ores et déjà, proposé des solutions en amont.
Notons que le lancement officiel des activités de l’ARSP représente un tournant décisif dans le quotidien économique et entrepreneuriale en République Démographique du Congo. Il est question d’une opportunité inédite et historique dans la perspective de la génération d’une classe moyenne congolaise.
Après les allocutions succèssivement exécutées par le directeur général de l’ARSP ainsi que par le ministre Kalumba, une protection vidéo a eu lieu pour démontrer aux acteurs de la sous-traitance les étapes d’enregistrements en ligne par l’ARSP. Puis s’en est suivi le lancement officiel des activités de l’ARSP par la vice – premier ministre chargée du Plan.
Il sied de signaler que l’assistance venue pour la circonstance a exprimé sa satisfaction sur ce programme. Plusieurs entrepreneurs ont indiqué attendre l’exécution des résolutions qui seront prises par l’ARSP.
Tim Katshabala/CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET