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10e édition MAKUTANO : “Nous allons lancer officiellement en RDC le projet BUILD HER FUTURE (Construire son futur) !” (Cathy Latiwa Allara)
En marge de la tenue prochaine de la dixième édition de l’International Business « MAKUTANO », du 13 au 15 novembre, à Kinshasa, capitale de la RD Congo, Cathy Latiwa a accordé, ce dimanche 03 novembre, une interview à la rédaction de CONGOPROFOND.NET sur les contours de ce grand événement qui sera axé sur “Un new deal pour une RDC et une Afrique fortes et prospères”.
Tout en encourageant les femmes entrepreneures à développer des affaires dans les secteurs dominés par les hommes (male dominited sectors), Cathy Latiwa a annoncé le lancement officiel en République Démocratique du Congo (RDC) du projet “BUILD HER FUTURE” (Traduit par Construire son futur), lequel est déjà en cours au Nigeria.
Conseillère principale en partenariat stratégique et mobilisation des fonds pour les Nations-Unies, ambassadrice globale et chargée de partenariats pour MAKUTANO, cette juriste est également conseillère en programmes, experte en inclusion et en genre travaillant dans le secteur du développement et de la gouvernance. En 2014, elle a fondé la « Fondation Latiwa pour le développement », une organisation philanthropique enregistrée en République démocratique du Congo, en République fédérale du Nigeria, au Cameroun et en Belgique, axée sur l’autonomisation économique des femmes et des filles.
CONGOPROFOND.NET : Avec la Fondation Latiwa pour le développement et grâce à MAKUTANO, dans quel sens comptez-vous participer au développement économique des femmes africaines et congolaises en particulier ?
Cathy Latiwa : Avec et grâce au réseau d’affaires MAKUTANO,
– Nous développons et mettons en place des stratégies pour les femmes d’affaires (et à tous) et des ouvertures aux nouveaux marchés régionaux, continentaux et internationaux sont légions ;
– Ouvertures aux nouveaux partenariats adéquats ;
– Nous sommes une plateforme qui permet de trouver les investisseurs et les financements locaux comme régionaux pour les CEO ;
– Au travers nos conférences, tables rondes et déplacements d’affaires, les femmes d’affaires sont mises à jour sur les voies et moyens d’établir et/ou de développer leurs affaires de manière adéquate selon leurs ambitions.
Tout ceci permet aux femmes d’affaires et entrepreneures congolaises comme africaines de se développer personnellement et professionnellement tout en développant l’économie de leur environnement (pays, régions et continents) en créant de l’emploi dans tous les secteurs.
CONGOPROFOND.NET : En tant que leader et femme entrepreneure, quelles sont les perspectives et les actions concrètes que vous envisagez pour la transformation et le développement du continent Africain ?
Cathy Latiwa : La mise en place des plateformes et tables rondes bilatérales d’échanges sectorielles avec la participation massive des femmes entrepreneures africaines, ceci permettrait de développer de manière efficace les partenariats bilatéraux d’affaires mais aussi de s’inspirer des leçons de réussite d’autres pays et continents.
Encourager les femmes entrepreneures à développer des affaires dans les secteurs dit » male dominated sectors » comme l’agrotech business, la gestion des déchets, les énergies renouvelables, la technologie, ceci par le soutien des formations et stages.
Cette année, le projet BUILD HER FUTURE sera lancé officiellement en RD Congo lors de la 10eme édition du MAKUTANO, lequel projet a déjà commencé au Nigeria. Il soutient et accompagne les petites et moyennes entreprises dans les secteurs de recyclage, d’énergie verte et d’agriculture.
CONGOPROFOND.NET: Parlez-nous de vos expériences des éditions précédentes de l’International Business MAKUTANO et vos quelques réalisations en tant qu’ambassadrice globale et chargée de partenariats pour Makutano.
Cathy Latiwa : Depuis plus de 5 années, chaque édition a sa particularité. Partant des rencontres professionnelles locales comme internationales enrichissantes et des perspectives d’affaires plus réalistes. Mon réseau personnel et professionnel continental a quadruplé. Nous avons fait partie de ceux qui ont développé le « Business Council RDC-Nigeria », depuis deux ans (facilitant alors les échanges commerciales et d’affaires entre les deux pays).
L’événement Makutano « Hors les murs” à Abidjan a permis de renforcer les relations économiques entre la RDC et la Côte d’Ivoire. Makutano a pu être présent au Forum Economique Mondiale de Davos en janvier 2024 et à l’Assemblée Générale des Nations Unies 2024 (UNGA) multipliant les opportunités d’investissement avec le monde. Ceci a contribué à améliorer l’image et la confiance du climat des affaires au Congo.
CONGOPROFOND.NET: Avec ces expériences vécues avec MAKUTANO, que pourront être, selon vous, le rôle et l’impact des femmes dans le développement du continent et de la RDC ?
Cathy Latiwa : La Congolaise comme Africaine joue un rôle crucial dans le développement du continent et a un impact significatif dans des nombreux domaines tels que l’agricole et de la sécurité alimentaire partant de la production, transformation à la commercialisation; l’éducation et les soins de santé.
Depuis peu en RDC comme dans le continent Africain, l’accès à l’éducation, à la formation professionnelle et celui de la gouvernance et du leadership pour les femmes est de plus en plus évoqué et amélioré. Le nombre des femmes entrepreneurs africains est le plus élevé dans le monde, les réseaux d’affaires, d’investissements se multiplient et le taux des CEO dans différents secteurs porteurs comme l’agriculture, la technologie, les finances augmentent.
L’Afrique est devenue, en quelques années, le premier continent de l’entreprenariat féminin, 27% des femmes y créent une entreprise, soit le taux le plus important à l’échelle mondiale et contribuent entre 300 et 350 milliards USD à la croissance économique africaine. Grâce aux réseaux comme MAKUTANO, les femmes comprennent les différents moyens d’investissements autres que les banques.
Nous avons plus de femmes dans les gouvernements (exemple de la RDC en 2024) africains et à la tête des pays.
Ceci permet une présence féminine non seulement représentative mais significative. Les femmes restent une opportunité économique pour l’Afrique. Promouvoir l’égalité des genres avec l’accès aux opportunités entraînerait une augmentation de 10% du PIB sur le continent, soit 316 milliards de dollars d’ici 2025 selon le partenariat mondial de l’éducation.
Le programme inclusif de Makutano 10 cette année, au travers des panels sectoriels, a démontré la présence des femmes dans l’impact des affaires au Congo comme en Afrique. Une “Women House” a même été dédié aux échanges d’opportunités d’affaires pour une présence significative des femmes.
CONGOPROFOND.NET: En tant que membre de la société civile, connaissant les réalités, les difficultés et les défis de votre société (congolaise), quel plaidoyer feriez-vous en faveur de vos compatriotes au président et aux membres du gouvernement qui prendront également part à ces assises ?
Cathy Latiwa : – Nous souhaiterions avoir plus d’infrastructures adéquats dans l’éducation et la formation professionnelles
– Nous souhaiterions avoir dans le budget prioritaire du gouvernement plus d’infrastructures adéquates dans l’éducation et la formation professionnelle et celles-ci accessibles à tous ;
– Intégrer dans le système éducatif universitaire ou/et professionnelles des secteurs porteurs prioritaires qui répondent aux besoins des populations congolaises comme la technologie et le numérique; l’agrobusiness, l’économie verte, les énergies renouvelables…
– Une loi qui réglemente le pourcentage/le quota des femmes dans les postes de décisions et de directions des institutions publiques et privés ;
– Continuer à assainir et promouvoir un climat des affaires inclusif pour attirer les investisseurs et les partenaires.
Propos recueillis par Tchèques Bukasa & Exaucé Kaya/CONGOPROFOND.NET
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Égalité du genre en RDC : les femmes appelées à déconstruire les coutumes et reconstruire les comportements nouveaux
Au cours d’un débat sur le rôle de la Femme dans le développement, organisé mercredi à Kinshasa par Top Congo FM et DW, les femmes de la République démocratique du Congo ont été appelées à adopter des comportements nouveaux à partir de leurs foyers respectifs pour atteindre leur place de l’égalité avec les hommes.
L’une des intervenants à ce débat Grâce Lula, coordinatrice du Cadre permanent de concertation des femmes congolaises, a insisté que lorsqu’on veut changer la donne, il est crucial de commencer par abolir les coutumes avilissantes réduisant la femme à un être inférieur à son partenaire ou à l’homme de manière générale.
« Après avoir tu déconstruis ce que la coutume avait construit, commence maintenant à reconstruire en adoptant des comportements nouveaux, en mettant par exemple l’enfant fille et l’enfant garçon au même pied d’égalité ou les responsabiliser de la même manière. Ne ramenez pas votre enfant fille derrière le rideau, comme vous avez été mise», a exhorté Grâce Lula.
Elle soutient que la reconstruction doit se faire grâce aux différents apports acquis à des formations, des voyages permettant le brassage et le mixage des cultures, la lecture, etc. , qui doivent constituer un apprentissage au foyer.
Pour sa part Gabriella Mwimba Budra, spécialiste des questions d’égalité dans l’Administration publique, a fait remarquer qu’il y a encore des barrières qui s’érigent à la pleine participation des femmes à la gestion de la chose publique, mais aussi dans d’autres activités en dehors du secteur public. Ces dernières doivent être levées pour permettre à la femme de contribuer au développement du pays.
Elle a salué les efforts du gouvernement pour l’égalité du genre dans l’Administration publique, notamment la prise d’acte récente, du vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, qui permet à ce que les femmes puissent concilier leur vie familiale à la vie professionnelle.
Un élan qui ferait avancer l’agenda égalité au sein de de l’administration publique, notamment en adoptant un cadre juridique qui permettrait d’avancer cette égalité, en prenant des mesures pour la favoriser et veiller pour que les données soient mises à la disposition du public. Ceci, pour que les politiques publiques qui seront formulées soient efficaces.
Les hommes ne doivent pas s’abuser de leur pouvoir, notamment en exerçant des violences sur les femmes, a soutenu Clément Dinda Beya, secrétaire exécutif du Réseau des hommes engagés pour l’égalité du genre en RDC (Rheeg-RDC).
« Les femmes savent ce qu’elles font concernant l’égalité du genre. Dans le Rheeg-RDC, nous savons ce que nous faisons, ce que les hommes engagés pour l’égalité font, en passant par le droit sexuel reproductif et par le rôle des hommes dans l’exécution des tâches ménagères, en luttant contre les VBG », a-t-il confié.
Il convient de noter que ce débat a connu également la participation de la ministre du Genre, Léonie Kandolo, de la ministre du genre honoraire Gisèle Ndaya et de plusieurs femmes et hommes venus de différentes structures.
Willy Theway Kambulu/ CONGOPROFOND.NET
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